La Mer à l'envers. Marie DARRIEUSECQ - 2019

Par Vivrelivre @blandinelanza

La Mer à l'envers

Marie DARRIEUSECQ

Editions P.O.L., août 2019

256 pages

Thèmes : Famille, Migrants, Entraide, Espoir, Quête, Héroïsme ordinaire

Elle est accroupie devant lui et elle lui donne le téléphone et le petit sac des affaires chic de son fils et elles passent de main en main et il y a cette transmutation extraordinaire, le sac devient baluchon. Ce qu'ils touchent s'insécurise. Le monde perd en certitudes et se retourne comme un vieux gant.
Ils cherchent un passage mais ce passage se remplit d'eau, de débris de plastique et de lambeaux. Sa place à elle, sur la planète, est à son nom, avec papiers et comme un perpétuel numéro de réservation.

Rentrée à Paris, reprise du train-train et du travail, entre patience et habitudes.

Mais son ailleurs à elle n'est pas son ailleurs à lui. Et malgré le soin et les attentions, il rêve de partir, là-bas, de l'autre coté de la mer, vers l'autre terre, en Angleterre.

Elle n'en revient pas de l'aspect business du passage. Passer tout seul prend du temps, en moyenne six mois à Calais, et si on est grillé par les flics ou les passeurs il faut se déplacer vers Dunkerque ou la Belgique voire les Pays-Bas.
Mas à Calais l'Angleterre on la voit.

La fin m'a semblé ouverte et pourrait s'avérer à double sens.

J'ai aimé.

J'ai aimé découvrir l'écriture de Marie Darrieussecq, que je n'avais jamais lue.

J'ai aimé la découvrir sur ce thème, sur ces thèmes : la Famille, le couple, les choix de vie, les Migrants mais aussi l'héroïsme ordinaire et la quête d'un ailleurs, forcément meilleur, plus sécurisant, plus ressemblant, plus authentique. Retour aux racines ou l'inconnu.

L'héroïsme de Rose est à la fois empreint de curiosité, d'un sentiment de devoir, de honte, de culpabilité, d'urgence, d'envie d'aider et de bien faire mais est freiné par la peur, la crainte. Que ça bouscule, perturbe. Sa vie, son quotidien, ses certitudes.