Miss Islande de Audur Ava Olafsdottir

Par Krolfranca

Miss Islande

Audur Ava Olafsdottir

Traduit de l’islandais par l’excellent Eric Boury

Zulma

Septembre 2019

262 pages

En Islande, en 1 963, comme partout dans le monde, la femme n’est pas vraiment libre, si ce n’est de faire des enfants et de préparer le repas pour son mari. On préfère lui offrir un livre de recettes qu’un recueil de poésie. De même, les homosexuels n’ont pas la liberté de s’aimer, il est préférable pour eux d’épouser une femme et de faire semblant.

Ce roman met en lumière la création littéraire, celle des femmes, qui devaient parfois se cacher derrière un patronyme masculin pour pouvoir être publiées. L’auteure décrit la vie des personnes qui ne rentrent pas dans le moule de la société. Elle crie le droit à la différence. Le personnage principal refuse de n’être qu’une écorce, qu’un corps splendide, qu’une marchandise, elle pourrait devenir Miss Islande mais s’y refuse. Elle veut devenir écrivain. Son meilleur ami, homosexuel, doit se cacher, feindre, faire semblant, pour éviter d’être meurtri. Ils vont, ensemble, tenter de vivre leur vie.

La musique d’Audur Ava Olafsdottir, je l’aime, je la ressens dans mon cœur et dans mon ventre, elle m’émeut. Ce dernier roman est à la hauteur de tous les autres (je crois bien que j’ai lu tous ses romans), il m’a fait passer un moment délicieux.

Je crois que j’apprécie de plus en plus ses phrases minimalistes, qui évoquent, avec douceur, sans insistance, et qui laisse le lecteur faire le chemin. Et puis aussi cette poésie qui se dégage de certaines phrases, de certaines images… Sous des allures de légèreté, cette auteure dit beaucoup, et fait vivre ses personnages avec naturel.

C’est un beau roman sur la liberté d’être.