Sauvages 2 - La cité des Loups

Par Stéphanie @Sariahlit
"A l'intérieur de moi, quelque chose est en train de se perdre."
Vale Maria
232 pages
Éditions Milady (2019)
Collection bit-lit
Une humaine peut-elle ouvrir son cœur à la nature sauvage ?
Elijah Sorensson jouit de tous les attributs du succès : costumes taillés sur mesure, luxueux appartement new-yorkais, l’attention de femmes superbes… Pourtant il n’a que mépris pour cette vie d’humain qui lui a été imposée. Il est l’alpha de sa génération au sein de la meute du Grand Nord, et le loup qui l’habite s’apprête à se rebeller. Dans ce monde d’artifices et de faux-semblants, Thea Villalobos est la seule à percevoir un homme au cœur habité de passions puissantes qui étouffe peu à peu sous le masque qu’il arbore. Mais même pour un esprit aussi libre et indépendant que le sien, il est dangereux d’aimer une âme aussi terrible et sauvage qu’un loup…
Extrait :
« Tant pis pour Leonora. Je ne voyais pas comment j’allais pouvoir survivre à de longues années hors-terres avec ma main droite pour toute compagne. J’ai donc appris les règles du jeu tel qu’il se pratique entre humains.
Ce ne fut pas sans quelques ratés, comme la fois où j’ai frotté ma joue à celle d’une fille pour la marquer. Ou le soir où, debout au pied du lit de Marian, le sexe dressé comme un mât, j’attendais qu’elle se décide enfin à me tendre les fesses et à s’offrir.
Puis le moment où j’ai refermé les dents sur son cou pour l’ancrer et qu’elle a failli me percer le tympan avec son hurlement.
Heureusement Jeremy m’a pris sous son aile et m’a fait découvrir la pornographie et l’imagination sans bornes des humains quand il s’agit d’emboîter deux corps – ou, parfois, plus.
Ces films se sont révélés très instructifs mais également très éprouvants à regarder. Trop souvent les hommes y traitaient les femmes comme des subalternes et semblaient leur infliger leur volonté plutôt que de jouer avec elles. Et puis je leur trouvais quelque chose d’à la fois terrifiant et irrésistible, un peu comme les films d’horreur. Combien de fois je me suis dit, horrifié : « Là, je le sens, elle va lui faire mal… Elle va prendre ses testicules entre ses carnassières et… »
Croque, mâche, croque. »

Mon avis :
La cité des Loups est la deuxième histoire de la série Sauvages de Maria Vale. J’avais apprécié parcourir le premier opus qui abordait différemment la notion de loups-garou. Dans cette série, il existe trois types de loups qui parcourent la terre. De ceux qui choisissent de passer leur existence sous forme de loups à ceux qui sont obligés de se transformer de temps à autre pour ne pas perdre totalement l’esprit...
Elijah Sorensson, l'alpha du 9ème Échelon, est absent de la meute du Grand Nord depuis trop longtemps. Il vit hors des frontières de son pays et travaille comme avocat dans un cabinet. C’est un homme qui a tout pour plaire à la gent féminine, beauté et richesse. Malgré cela, Elijah se sent seul. Être dans la peau d’un homme depuis si longtemps, à l'exception des trois jours où il doit reprendre sa forme de loup, porte sur n'importe quel homme, et Elijah ressent le besoin d'être à la maison, de retourner auprès des siens et retrouver la vie en meute. Sa rencontre avec Thea Villalobos va changer sa vision de l’existence. Agente de protection de l'environnement, elle est poursuivie en justice pour avoir fait enlever des pièges laissés par son voisin, des pièges destinés aux loups, en s’introduisant sur un terrain illégalement. Dès leur rencontre, Elijah est attiré par la jeune femme, mais cette dernière semble faire peu de cas de lui ou de sa position sociale. Ce qui renforce son envie de se rapprocher d’elle, alors même que les règles de la meute stipulent qu’aucun humain ne doit avoir connaissance de sa véritable nature sous peine de mourir...
La cité des loups nous offre un nouvel aperçu de l’univers passionnant de Maria Vale. J’ai d’ailleurs trouvé ce nouveau volet plus intéressant que le précédent, nous offrant une romance qui ressemble davantage à une bataille de volonté pour notre héros. On découvre ses pensées, ses émotions, sa vie en dehors de la meute. L’intrigue est d’ailleurs plutôt longue à se mettre en place, et nous ne suivons que le point de vue d’Elijah. Contrairement à d’autres récits de loups, il n’est aucunement question d’âme soeur ici. Thea n'est pas destinée à être avec Elijah de ce que l’on comprend, et ne ressent aucune attraction pour lui au début, trouvant même sa personnalité lisse et peu impressionnante. Il va devoir montrer un facette de lui qu’il ne s'autorisait pas à dévoiler jusque-là. Il va devoir rendre les armes et faire confiance à une humaine, malgré les événements qui ont récemment touché sa meute. Personnellement, que l’auteure ait volontairement choisi de rester en retrait quant à la relation entre Elijah et Thea pour nous offrir une lutte intérieure d’Elijah me convenait parfaitement. De fait,Thea qui n’est pas vraiment présente dans l’intrigue, reste une protagoniste assez floue, même à travers le regard d’Elijah.
Ce second volet permet de mieux comprendre le monde et les personnages créés par Maria Vale. Je sais que tout le monde n’appréciera pas ce changement de ton vis-à-vis du Dernier loup. Il faut aborder ce livre en ayant à l’esprit qu’il s’agit d’une histoire d'amour homme-loup-garou différente de toutes les autres.
★★★★☆
Stéphanie
Dans la même série :
Maria Vale est une fervente bibliovore logophile qui aime beaucoup se faire du souci pour le monde qui l’entoure. De formation médiéviste, elle adore incruster la langue de Beowulf dans des contextes qui n’en ont absolument pas besoin. Elle vit dans l’État de New York avec son mari, ses deux fils, et une longue lignée de plantes mortes. On lui interdit toujours d’avoir un animal de compagnie.