Dévorer le ciel

Par Aufildesplumes
Dévorer le ciel de Paolo Giordano, Seuil

Pour résumer:

Chaque été, Teresa passe ses vacances chez sa grand-mère, dans les Pouilles. Une nuit, elle voit par la fenêtre de sa chambre trois garçons se baigner nus dans la piscine de la villa. Ils s’appellent Nicola, Bern et Tommaso, ce sont « ceux de la ferme » d’à côté, jeunes, purs et vibrants de désirs.

Teresa l’ignore encore, mais cette rencontre va faire basculer sa vie en l’unissant à ces trois « frères » pour les vingt années à venir, entre amours et rivalités, aspirations et désillusions. Fascinée par Bern, personnage emblématique et tourmenté, viscéralement attaché à la terre somptueuse où il a grandi, elle n’hésitera pas, malgré l’opposition de sa famille, à épouser ses idéaux au sein d’une communauté fondée sur le respect de la nature et le refus du monde matérialiste, à l’image de la génération des années quatre-vingt-dix, tiraillée entre le besoin de transgression et la soif d’appartenance, mais entièrement tendue vers l’avenir, avide de tout, y compris du ciel.

Ce que j’en pense:

Chaque été Teresa part dans les Pouilles voir sa grand-mère. Mais, à l’adolescence, difficile de trouver un intérêt dans ce pèlerinage estival. Jusqu’au jour, où une nuit Teresa aperçoit trois jeunes garçons qui vont changer sa vie.

Il y a des destins que l’on pense tout tracé et puis soudain l’amour toque à la porte. Cet amour avec un grand A, celui qui fait perdre les pédales, vous fait changer vos plans, celui qui vous fait mal à en crever, celui dont on rêve mais aussi celui que l’on craint. Avec ce roman, Paolo Giordano nous livre un récit de vie émouvant où les sentiments se déchirent. L’histoire est prenante et très vite, on s’attache au personnage de Teresa qui est également la narratrice. Jouant sur des aller- retour dans le temps, l’auteur nous narre cette histoire d’amour dont finalement, le lecteur connaît le dénouement dès le début du livre. Et pourtant… Je me suis prise d’espoir pour ce couple si attachant, j’ai espéré pour eux tout en sachant que les dés étaient jetés depuis le tout début.

Lire ce roman, c’est plonger dans la vie et y observer l’évolution des personnages. Le lecteur a accès aux pensées de Teresa mais les pensées des autres protagonistes ne nous sont pas accessibles. Ainsi, à travers des gestes, des mots, des anecdotes, on reconstitue le passé des trois adolescents. On devine les espoirs de chacun, les joies, les frustrations mais surtout les tourments. En effet, à la manière des grands récits romantiques, nos trois héros masculins souffrent de ces vagues de sentiments contraires qui les envahissent. Ils hésitent, se mettent en colère, s’entre déchirent jusqu’à l’irréparable.

D’un magnifique tragique, Dévorer le ciel est servi par une plume agréable. Le style de l’auteur est efficace. Les phrases sont concises et claires. Seul petit bémol, j’ai trouvé les chapitres un peu longs.

Bref:

Une belle découverte.

Si je devais le noter:

Sélection de novembre