The Zephyr song, du lait et des cookies

Par Sophie Dessongesetdesmots

Auteur : Elliot P. Lewis

Éditeur : Autoédition

Date de parution : 30 septembre 2019

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-Résumé-

Zephyr, c’est le nom d’un vent qui vient du nord-ouest. C’est aussi le prénom d’un adolescent qui voudrait se faire aimer de tous, qui joue le rôle du parfait petit ami, du parfait camarade de classe, du parfait joueur de handball, du parfait grand-frère pour sa petite sœur Sora… Alors pourquoi Lenie ne semble-t-il pas l’apprécier ?

Oh.Mon.Dieu ce livre est juste génial !
Oui je sais c’est pas très constructif dit comme ça, ça fait un peu attardé, mais c’est aussi ça de se plonger dans un roman où tous les personnages sont des adolescents. Je suis complètement fan de ces lectures là, quand elles sont bien écrites je replonge avec plaisir dans cette époque si particulière : l’adolescence. Ces moments où tout est exacerbé, où on veut être populaire, on veut être aimé de tous, on fait des choses qu’on estime inavouables pour notre image, et par dessus tout les émotions sont une sorte de grand n’importe quoi, un chamboulement à échelle planétaire, vous connaissez le concept, vous l’avez vécu.

Ce roman est centré sur Zephyr et Lenie, deux lycéens aux antipodes, on les découvre tantôt du point de vue de l’un, puis de l’autre.
Zephyr, c’est un jeune qui a la maison est transparent, enfermé dans son rôle de grand frère, le héros d’une petite sœur malade du cancer, il fait tout pour elle, l’aime plus que tout. C’est cette maturité qui est si touchante, cette conscience de se laisser passer toujours après, cette douloureuse indifférence parentale, de ces deux adultes incapables de mieux, juste de se déchirer sans peur des conséquences.
Du mal fait.
A l’école, c’est une sorte de leader, le beau mec qui sort avec la plus belle des nanas, celui que tout le monde aime, et qui veut être aimé de tous ( ça c’est super important, c’est un peu son crédo). C’est le type populaire par excellence, celui que les autres envie.
Sauf Lenie, lui le déteste, il est aussi solitaire que Zephyr est sociable, c’est le genre grand, dégingandé avec des vêtements toujours trop amples, un humour sarcastique, et plus victimisé que populaire. D’ailleurs c’est un peu ça, un gamin trop intelligent, à lunette, stéréotype vivant pour le parfait harceleur.
Ses moments de gloires sont ceux où il rédige ses chroniques dans le journal du lycée, il le fait de manière anonyme, en se pensant cool uniquement parce qu’il reste caché, persuadé que l’image ne collerait pas avec le reste.
Chez lui c’est l’inverse, il extériorise, et se laisse aller à des extravagances. Il peut enfin être lui-même. Il vit avec une mère aimante, profondément douce et maternelle.
C’est d’ailleurs ce paradoxe qui m’a interpellé, cette contradiction entre leur vie, et ce qu’ils dégagent, ce qu’ils deviennent.
Mon cœur a fait de fabuleuses embardées, j’ai quelques fois ri, parfois pleuré. J’ai hurlé à l’injustice. J’ai été touché, et à mon avis personne ne peut rester insensible à ce roman. Il tire sur toutes les cordes, sensibles ou pas, qu’on puisse avoir.

C’est tout ça The Zephyr song.
Un voyage merveilleux au cœur des dilemmes de ces jeunes, des sujets très durs, violents et d’autres beaucoup plus doux, plus légers. Des parents qui n’ont que le nom, et qui ont depuis longtemps quittés le navire. Une grande maturité et des décisions prises quand le choix n’est plus une option, mais toujours avec cette insouciance et naïveté fabuleuse qui caractérise cet âge.
Pour terminer par une amitié improbable découlant sur un amour encore plus improbable.

Zephyr c’est surtout des cookies et du lait bien sûr, mais aussi des films romantiques à partager avec ses amis, et surtout, surtout pas la couleur jaune 

Fly away on my Zephyr
I feel it more than ever
And in this perfect weather
We’ll find a place together…