Chronique : Mensonge – J.P. Delaney

Par Valentine @abookcatcher

Claire, étudiante anglaise en art dramatique, finance ses études d’une manière peu conventionnelle : elle flirte, pour le compte d’un cabinet d’avocats spécialisé dans les divorces, avec des hommes mariés suspectés d’infidélité. Lorsque la femme de l’un d’entre eux est retrouvée morte, tout change… La police exige de Claire qu’elle utilise ses talents d’actrice pour faire avouer le mari. Dès le début, elle n’est cependant pas sûre du rôle qu’elle doit jouer dans cette mise en scène mensongère, mais elle ne veut pas non plus que les enquêteurs la questionnent sur la nuit du meurtre. Bientôt, Claire se rend compte qu’elle est en train de jouer le rôle le plus mortel de sa vie…

Je remercie les éditions Mazarine et Netgalley pour la lecture de ce roman.

 

Mensonge est le premier roman que je lis de l’auteur qui s’est fait connaître avec La fille d’avant. Tout bêtement, c’est la newsletter de Netgalley qui m’a donnée envie de me lancer. Ayant lu le résumé en diagonale, je ne savais pas exactement à quoi m’attendre si ce n’est à un thriller sous couvert de mensonge comme l’indique le titre, et j’ai été agréablement surprise par cette lecture qui me fit passer un très bon moment, me donnant ainsi envie de découvrir le précédent livre de J.P. Delaney.

Le roman est divisé en trois parties. J’ai très vite accroché à l’histoire, n’ayant aucun mal à m’investir auprès de l’héroïne, Claire Wright, dont j’ai aimé les imperfections, le caractère un peu fou et névrosé. Alors qu’elle aurait pu très vite m’agacer, cette jeune femme qui rêve de devenir comédienne m’a plu par son impétuosité. C’est une héroïne dont les aspects sont parfois flous, loin de ces filles parfaites qui auront tendance à être un peu trop pâles et lisses à mon goût. A New-York, Claire ose et tente de devenir celle qu’elle a toujours voulu être. Elle ne se met pas de barrière et incarne une femme sûre d’elle, prête à prendre des risques pour parvenir à ses fins.

« Mais vous avez besoin d’aimer et d’être aimé. Et c’était l’homme le plus beau que j’avais jamais rencontré, le plus passionné, le plus romantique. Capable de réciter tous les monologues amoureux de Shakespeare comme s’ils avaient été écrits pour lui. Moralité : ne jamais tomber amoureux d’une personne qui préfère prononcer les paroles de quelqu’un d’autre. » 

A partir du moment où les talents d’actrice de Claire vont être mis à contribution dans le cadre d’une enquête pour meurtre, le roman va prendre une tournure inattendue. L’auteur a réussi à totalement me retourner le cerveau, remettant incessamment en doute les convictions que j’avais sur l’issue de l’histoire. Si j’ai adoré les deux premières parties que je n’ai pas vu défiler, j’ai d’abord cru à une déception concernant la troisième partie : cela me semblait trop simple, pas assez surprenant, pas assez recherché. Et pour cause, je n’avais pas vu venir ce qui me semblait être une fin facile. Au final, je suis très satisfaite du tour qu’a pris l’histoire qui colle parfaitement avec les émotions que j’ai traversées au fil de ma lecture.

J’ai vraiment adoré cette intrigue et l’ambiance générale qui s’en dégage, parfois malsaine, me laissant cet arrière goût de malaise que j’adore retrouver dans les thrillers. J’ai apprécié la capacité de l’auteur à me questionner sur les différents protagonistes et à sans cesse me mener par le bout du nez concernant leurs véritables intentions. J’ai douté de la culpabilité de bon nombre d’entre eux à un moment donné de ma lecture, et c’est exactement ce que j’aime et recherche dans un bon thriller : être malmenée de fausses pistes en fausses pistes jusqu’à la révélation finale.

« Comme lors de chaque exercice, il nous rappelle la seule et unique règle. Jouer, ce n’est pas faire semblant. La réponse est contenue dans le mot. Jouer, c’est faire. C’est être. Devenir. » 

Je trouve que les personnages ont été extrêmement bien construits : qu’il s’agisse des acteurs principaux de l’histoire mais également les protagonistes annexes qui ne sont pas tant accessoires qu’ils n’y paraissent, étant assez développés pour avoir un réel intérêt dans l’intrigue. Ce sont des personnages complexes, dont la personnalité a été remarquablement bien travaillée, ce qui les rend totalement crédibles.

En outre, il m’a été très difficile de décrocher du roman avant d’en avoir le cœur net car J.P. Delaney manie les rebondissements, les révélations et le suspens avec brio ! Il m’a totalement eue.

« Certains se laissent happer par les zones grises, et ils ne peuvent plus en sortir. »

Vous l’aurez compris, Mensonge est une excellente lecture. Je le recommande à tous les amatrices et amateurs de thriller !

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