Héloïse, ouille!

Par Aufildesplumes
Héloïse, ouille! de Jean Teulé, Pocket

Pour résumer:

Île de la Cité, 1118. Théologien et dialecticien acclamé, Abélard était promis, aux dires de tous, aux honneurs de Rome. Chargé par le chanoine Fulbert de veiller à l’éducation de sa nièce, la moins candide qu’il n’y paraît Héloïse, le sage professeur prendra ses devoirs plus qu’à cœur – à corps, et à cris. Au programme : foin de grammaire ni de latin ! Rien de moins que l’amour, l’amour fol, absolu. Hors pair(e).

Ce que j’en pense:

Qui ne connaît pas l’histoire d’amour d’Héloïse et Abélard? Cette histoire d’amour interdite entre un magister et son élève au temps de la chanson de geste? Ce récit populaire et tragique nous est conté par Jean Teulé dans ce roman…décapant.

Car oui, Jean Teulé, c’est bien connu, ne fait pas les choses comme les autres. Le début du récit nous met de suite dans l’ambiance moyen-âgeuse et dès les premiers mots, on sent une pointe de coquinerie. L’auteur dépoussière l’histoire avec des scènes d’un érotisme à faire rougir la plus prude donzelle. Le vocabulaire imagé vient fleurir des situations où les corps s’entremêlent (et parfois pas que les corps…). Il faut dire que Jean Teulé a l’art de faire changer notre vision sur les…carottes…Ahem…

Bref, sous ses airs polissons, ce récit épique nous livre un personnage féminin de haut vol. Héloïse qui avait tout d’une jeune femme vouée à la vie de maison, va se montrer courageuse et déterminée. C’est le chevalier de l’histoire, elle reste fidèle à elle même et gardera la tête haute quelle que soit la situation (bien que parfois elle est la tête en bas dans certaines scènes.). Et Abélard me direz- vous? Et bien, l’amoureux transi du début du récit perd rapidement de sa sublime pour enfiler son habit de couard qui cède à la facilité. Est- ce que j’ai été déçue par ce personnage? Oui!

Les amants maudits évoluent dans un décor du Moyen- Âge que messire Teulé a su avec brio nous dépeindre. L’écriture est typique de l’auteur. Le mélange de poésie et de mots crus est un délice. J’aime ce style brut qui bouscule et séduit à la fois. Le texte est donc agréablement surprenant et apporte une fraîcheur à cette légende.

Bref:

Sublimement Teulé.

Si je devais le noter: