Blabla – aromantisme, asexualité et moi

Par Tatiana

Suite à mon post sur instagram et aux nombreux et adorables retours que j’ai eus, il y a aussi eu beaucoup de questions sur tout ce qui concerne l’aromantisme et l’asexualité. Du coup je réponds à tes questions dans cet article, mais garde bien en tête que mon expérience est loiiiin d’être la même que les autres personnes aro/ace et que je ne suis pas « la représentation parfaite de l’aro/ace » ou quoi que ce soit du genre.
Surtout, on parle sexualité de façon un peu crue vers la fin donc TW (masturbation, orgasme, relation sexuelle).
C’est parti !

  • L’aromantisme, c’est quoi concrètement ? Est-ce que c’est un choix ?
    Et l’asexualité ?

Quand tu tapes aromantisme sur google, la première définition qui est donnée est celle-ci : « un aromantique est une personne qui connaît peu ou pas d’attirance romantique pour les autres ». C’est pas très clair on va pas se mentir, puisqu’après tout la définition de l’attirance romantique peut changer pour chacun. L’asexualité quant à elle est définie comme « l’état d’une personne qui ne ressent pas d’attirance sexuelle pour une autre personne et/ou pour elle-même, un désintérêt pour le sexe ».
Ce sont des termes assez vastes et flous donc je vais essayer de t’aider à comprendre un peu. Pour t’aider, j’ai trouvé ce Tumblr qui donne quelques exemples pas mal intéressants mais il est en anglais.
Dans mon cas, j’ai tendance à définir l’aromantisme comme une absence d’orientation : les relations romantiques ne m’intéressent pas du tout, je ne tombe pas amoureuse, je n’ai pas de crush non plus (et pour moi c’est quelque chose qui n’a aucun sens mais j’y reviens plus tard), bref tout ce qui touche de près ou de loin à l’amour m’est complètement inconnu et pas particulièrement intéressant. Ce n’est pas juste une question de « trouver la bonne personne » comme j’entends souvent à gauche et à droite, puisque je sais que je ne tomberai pas amoureuse et ce depuis des années, tout comme les personnes LGBTQ+ savent qu’elles aiment tel ou tel genre. C’est aussi simple que ça, en fait : ce n’est pas un choix.
C’est un peu pareil pour l’asexualité : je n’ai pas envie de faire quoi que ce soit, et je n’ai pas choisi ça non plus. Ce n’est pas une question d’abstinence (j’ai tenté des trucs, j’y reviens plus tard), de maladie (je vais bien merci), ou d’une peur concernant la sexualité et les relations sexuelles puisque c’est un truc dont je parle ouvertement et qui ne me dégoûte pas. Ce n’est pas une question non plus de trouver les gens beaux, attirants ou quoi que ce soit (mes yeux fonctionnant parfaitement, ils voient ce qui est plutôt beau gosse ou non MAIS ça ne m’attire pas plus que ça), simplement un désintérêt.

Par contre, aromantisme et asexualité ne signifient pas absence d’émotions, qu’on se mette d’accord. Je suis loin d’être un robot, j’ai des sentiments, des amis, et tout le blabla qui va avec (pour mon plus grand malheur)(non je déconne).
Dans le même genre, les deux ne sont pas liés : on peut être aromantique et pas asexuel, tout comme on peut être asexuel sans être aromantique.

  • Comment tu as su que tu l’étais ?

C’est la question piège ça, parce que j’en ai absolument aucune idée : je sais. Voilà. C’est un peu bizarre mais c’est comme demander à un hétéro comment il a su qu’il était hétéro, ou à une moule comment elle a su qu’elle était une moule : elle sait, la moule (et l’hétéro aussi).
Non plus sérieusement, je me suis beaucoup documentée : j’avais compris depuis un moment, déjà au collège, que j’avais un truc qui « clochait » peut-être avec moi mais j’étais dans des établissements catholiques donc je n’ai jamais osé en parler à personne de peur des réactions des gens. Jusqu’à il y a quelques années je ne connaissais pas les termes aromantique et asexuel, et c’est en tombant dessus que j’ai compris que tiens, ça me ressemble un peu ça quand même. Les recherches m’ont surtout aidé à mettre un nom sur ce que je ressentais, mais je pense que quelque part je l’ai toujours su. Pas de grande révélation incroyable du coup.

  • Comment ont réagi tes proches ?

Ils ne savent pas ! Du moins ma famille ne sait pas, sauf ma petite soeur qui scrute tous mes posts instagram et est donc tombée sur celui où j’en ai parlé. Concernant mes ami(e)s, quelques-uns sont au courant depuis plus ou moins longtemps, d’autres pas du tout. Ce n’est pas forcément une chose sur laquelle j’ai envie de m’étaler à longueur de journée, et surtout j’estime que certains n’ont pas forcément besoin d’être au courant. Après si on me pose des questions j’en parle sans souci !

  • Comment tu le vis ? Est-ce que tu te sens différente, pas dans la norme ou pas du tout ? Et tu n’auras jamais de mari ni d’enfant ?

Alors déjà je le vis plutôt très bien, même si ça n’a pas toujours été le cas. J’ai pendant un moment essayé de rentrer dans le moule, j’ai cherché à me mettre en couple, parce que je ne voulais pas être exclue à cause du fait que j’étais différente, ou tout simplement pour que mes parents arrêtent de poser la question fatidique type « tu t’es trouvée un copain ? ». Il y a aussi sûrement eu une période de déni, pendant laquelle j’ai voulu comprendre absolument quel était ce truc incroyable qu’on appelle l’amour, mais j’ai vite réalisé que ça serait plus compliqué que prévu. C’est très frustrant voire même énervant de voir tout le monde s’épanouir dans des relations amoureuses quand tu ne comprends pas en quoi ça consiste ni par quelle magie les gens arrivent à ressentir ce qu’ils ressentent.
Maintenant je suis beaucoup plus à l’aise avec tout ça, mais le truc c’est que la plupart des gens qui m’entourent ne sont pas au courant et ça joue sûrement dans le fait de le vivre bien. Et c’est une des raisons qui me donnent envie de ne pas le crier sur tous les toits : je suis très bien actuellement et si ça peut m’éviter des remarques un peu débiles de la part de mon entourage c’est parfait.
Pour la deuxième question, OUI. Je me sens souvent trop différente même, parce qu’on vit dans un monde qui met les relations amoureuses sur un piédestal, comme l’ingrédient secret du bonheur… et c’est un peu lol quand même quand on est aro ET ace (dans un monde hypersexualisé, combo). Donc oui je me sens différente, puisqu’il y a des choses que je ne saisis pas et qui peuvent bloquer dans mes relations avec les autres quand on parle de tout ce qui est concerné par l’amour, mais parfois la différence a du bon et dans ce cas je pense qu’elle m’apporte beaucoup.
Ensuite, non je ne pense pas que j’aurais un mari un jour (trop chiant), et encore moins d’enfants, mais je le sais depuis des années aussi (pour autant je pense que le désir d’enfant n’est pas lié au fait d’être aro ou ace). Comme dit plus haut, c’est vraiment quelque chose qui suscite 0 intérêt chez moi. Je pense même que je n’aurais jamais de copain, ou de plan cul, ou tout ce que vous voulez : nada. Je te les laisse avec plaisir, même.

  • Que ressens-tu quand tu lis des romances ? Tu as déjà eu des crushs sur des personnages fictifs ?

Alors ça… Honnêtement je pense que je ressens plus de l’empathie qu’autre chose. J’adore la romance, ça peut sembler un peu paradoxal pour beaucoup, mais je crois que je ressens plus une sorte d’attachement et d’intérêt envers les personnages et la relation qu’ils entretiennent plutôt qu’autre chose. Pour autant, et je vais pas te mentir, c’est aussi un genre qui m’échappe un peu parfois : dans certains romans, je ne comprends juste pas la romance. Je pense que c’est parce que c’est compliqué de comprendre quelque chose que tu n’as jamais vécu, ce qui fait que j’ai parfois du mal à saisir les réactions des personnages, certaines scènes ou à m’identifier à leurs émotions, du coup il m’arrive de me sentir un peu « exclue« . Mais quand je lis de la romance j’ai surtout envie de comprendre comment une relation romantique se forme, comment elle peut évoluer, et toutes ces réflexions un peu bizarres que ne comprendrais probablement jamais. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est une fascination mais ce genre de romans me permet aussi de comprendre les autres, sans ça je serais complètement à la ramasse sur tout ce qui est couple et bon courage pour essayer de suivre certaines conversations ou pour filer un coup de pouce… On se documente comme on peut hein.
Dans le même sens et pour te donner un exemple de choses qui m’échappent, j’ai beaucoup de mal à comprendre ce qu’est un turn-on (quelque chose, un trait physique ou un comportement, qui excite) : dans ma tête c’est complètement flou et quand je vois ça dans des romances je bugue pendant quelques secondes à chaque fois. A. Chaque. Fois. Et c’est un peu chiant parce que c’est un détail qui est très souvent mentionné.
Aussi, j’ai tendance à zapper les scènes de cul ou les passages un peu trop guimauves : ce n’est pas parce que j’aime pas, mais il m’arrive juste de ne pas les comprendre. Est-ce que pour autant je vais arrêter de lire des romances ? Sûrement pas, je suis certaines auteures de très près (y compris la personne qui a posé cette question coucou à toi), et je compte bien continuer vu certaines histoires plus qu’adorables.

Pour les crushs sur les personnages fictifs et réels d’ailleurs, non jamais (pour mon plus grand malheur). Il y a quand même des persos avec lesquels j’ai bien envie d’être pote, mais ça s’arrête là, même si je sais reconnaître le potentiel romantique et sexuel derrière certains noms (Cam de Jeu de patience je parle de toi). Donc je ressens des émotions pour eux oui, mais bon je m’imagine pas à une cérémonie de mariage avec ma grande robe blanche et 3 gosses qui courent partout ou dans leur lit quoi.

  • Comment as-tu eu le courage d’avouer ta sexualité sur Instagram ?

J’ai écrit mon texte, j’ai réfléchi pendant 2 semaines à si je devais le poster ou non, j’ai supprimé mon texte, je l’ai réécris et ensuite j’ai fermé les yeux et j’ai appuyé sur « partager ». 0 courage j’ai stressé comme pas possible, mais j’étais arrivée à un point où j’avais besoin de vous en parler. L’annonce du roman d’Alice Oseman, Loveless, avec un personnage aro/ace m’a aussi clairement poussée à le faire, j’avais envie de gueuler sur tous les toits ENFIN UN PERSO COMME MOI AAAAAH REGARDEZ COMME IL EST BEAU REGARDEZ-LE CE LIVRE C’EST INCROYABLE ET EN PLUS L’AUTEURE VIENT A MONTREUIL (bon ça s’est venu après). Et voilà où on en est maintenant !
Donc à ceux et celles qui veulent faire leur coming out sur leurs réseaux : faites-le quand vous êtes prêts. Si tu hésites, tu ne l’es peut-être pas, j’ai cogité pendant des mois avant d’en parler. Et si tu le fais, ou si tu pense à le faire, hésite pas à m’envoyer un message pour taper la discut’ !

  • Est-ce que ça veut dire que tu ne peux pas être heureuse en couple ?

Alors là on va compliquer un peu les choses. L’aromantisme et l’asexualité sont des spectres, ce qui signifie qu’il y a des gens « plus ou moins aro et ace » pour faire très très très simple donc l’expérience de chacun est différente. Du coup je t’explique un peu, et ensuite je te donne quelques infos par rapport à moi.
Dans le cas de l’asexualité, il arrive souvent que les asexuels soient en couple (avec d’autres asexuels ou non) : ça fonctionne comme un couple normal, sans le sexe. Enfin ça c’est la vision un peu extrême, parce que certains ace ont des relations sexuelles, c’est le cas de cette personne (en anglais), en couple avec une personne non asexuelle, et ils ont trouvé une sorte de compromis avec lequel ils sont tous les deux à l’aise. En fait tous les asexuels ne sont pas repoussés par le sexe ou n’en sont pas tous dégoûtés, même si ce cas de figure existe aussi. Certaines personnes asexuelles sont par exemple ce qu’on appelle « neutre » : elles ne sont pas dégoûtées par le sexe et choisissent de coucher avec quelqu’un pour lui faire plaisir ou approfondir une relation (c’est notamment parfois le cas dans les couples ace/non ace) ; certaines couchent parce qu’elles veulent des enfants, d’autres parce qu’elles sont curieuses, d’autres tout simplement parce que c’est relaxant, que ça prévient les douleurs de règles ou des choses du genre. Il y a souvent une sorte de compromis dans les couples avec une partie asexuelle, mais dans tous les cas ça dépend vraiment de beaucoup d’éléments différents. Donc oui, les asexuels peuvent être heureux en couple, sans pour autant avoir le besoin de sexe qui va souvent avec.
Pour ce qui est de l’aromantisme je t’avoue que je n’en sais rien. Dans le milieu aromantique on parle souvent de relations queerplatoniques  pour parler des relations qui dépassent l’amitié mais ne sont pas une relation de couple comme on l’entend au sens relation amoureuse : c’est un peu entre les deux et c’est assez ambigu (perso je ne comprends pas trop à quoi ça pourrait ressembler). Il y a tout de même des aros qui sortent avec des gens, sans pour autant ressentir d’attraction romantique : certains ne voient pas le fait de se voir régulièrement comme quelque chose de romantique tandis que d’autres ne sont pas à l’aise avec le fait de voir quelqu’un sans rien ressentir comme attirance pour la personne et préfèrent donc de rester célibataires.

Tous les cas de figure existent un peu en fait, dans mon cas non je ne pense pas que je serais heureuse en couple que ce soit sur le plan romantique ou le sexuel. J’aurais plus l’impression d’avoir un fardeau à porter qu’autre chose et je ne me vois pas du tout me forcer à sortir avec quelqu’un ou autre.

  • Est-ce que tu vois ces deux orientations comme quelque chose de définitif ? Tu penses que ça peut changer ?

Malheureusement difficile de voir ça comme quelque chose de définitif parce que quoi qu’il arrive, on en sait rien. Aujourd’hui je pense que c’est définitif pour moi et que ça ne changera pas, mais certains aromantiques/asexuels découvrent avec le temps qu’ils sont plutôt du côté du demi romantisme ou demi asexualité (nécessité d’un lien fort avec une personne pour entretenir une relation romantique ou sexuelle). Je ne pense pas que ça sera mon cas non plus mais honnêtement, j’en ai aucune idée : le fait est que j’ai 21 ans là et que j’ai jamais éprouvé le moindre sentiment du genre jusqu’à maintenant, donc je suppose que ça ne changera pas.

  • Est ce que le fait de ne pas avoir envie tout le temps d’avoir des relations sexuelles fait de soi un asexuel ?

L’asexualité = absence d’attirance sexuelle. Tu peux très bien ne pas avoir envie de coucher avec quelqu’un (ce qui en soit n’est absolument pas un problème), l’asexualité ça n’a rien à voir avec le fait de vouloir une relation sexuelle ou non. Comme dit plus haut, certains asexuels couchent avec des gens donc les deux ne sont pas liés.

  • Tu ne penses pas avoir déjà ressenti de l’attrait physique pour quelqu’un ?

De l’attrait physique dans mon cas non, mais je sais reconnaître quelqu’un de beau/belle ou de charismatique. Dans ma tête ça serait plutôt du style « Ouh bg lui, et sinon ton weekend était comment ? » plutôt que rêver à le jeter dans mon lit ou d’envisager tous les stratagèmes possibles pour choper son numéro.

  • Comment envisages-tu ton futur ?

Tranquille dans une villa avec piscine, un Lipto fraise à la main, des livres partout et un job de rêve. Ah et un chat aussi. Aussi simple que ça.
(En vrai je n’ai pas vraiment de réponse à cette question, je laisse faire le temps et on verra bien ce qu’il se passe. Tant qu’il n’y a pas d’enfant à l’horizon tout va bien.)

  • Le sexe avec quelqu’un d’accord, mais toute seule ? L’asexualité ça exclut aussi le plaisir solitaire ? Aucune relation sexuelle, même perso ? 
  • Tu as déjà eu l’expérience de l’orgasme ? Tu as l’envie de te masturber ou pas du tout ?

ALORS là on rentre dans les questions assez personnelles mais go, tant qu’à faire autant que je vous réponde.
Non l’asexualité n’exclut pas le plaisir perso, certains se masturbent et ont des orgasmes, d’autres non. La raison est toute simple : on a beau ne pas ressentir d’attirance sexuelle, les zones sexuelles fonctionnent très bien et physiologiquement le corps répond. Il faut surtout faire la différence entre attraction sexuelle et comportements sexuels : l’attraction c’est ce qui te pousse à faire quelque chose pour amener la situation, et dans le cas des asexuels c’est l’attraction qui est faible. Mais les comportements sexuels c’est une autre histoire : comme n’importe quelle personne, certains asexuels seront physiquement excités puisque leur corps répond aux stimulations (et ça vaut pour les relations avec un partenaire aussi, pas seulement en solo). Il y a des ace qui ne ressentent pas d’attraction pour quiconque mais qui ont une forte libido et dans ce cas peuvent se masturber et avoir un orgasme (ou plus pendant qu’on y est hein), ou avoir des relations sexuelles.
De mon côté j’ai aussi tenté des trucs solo et avec d’autres gens et en fait je me suis vite rendue compte que plutôt qu’être repoussée par tout ce qui est sexe, c’est surtout une indifférence qui me caractérise et même aujourd’hui j’ai du mal à saisir tout le mystère et l’obsession autour de ce qu’est le sexe. Je m’en fous du cul, pour faire plus simple : ça ne m’attire pas, ça ne me dérange pas non plus… Pour autant j’avoue que j’aime bien écouter ce qu’on me raconte dessus et j’en parle même souvent et ouvertement, puisque c’est un sujet que je trouve assez intéressant (ouais je t’étudie et alors) !

PS : ça ne me gêne pas d’en parler mais typiquement c’est le genre de questions à éviter de poser à un(e) asexuel(le) si tu ne connais pas bien la personne et que tu ne peux pas prévoir sa réaction. Certains ne sont pas du tout à l’aise avec ce sujet donc autant l’éviter, perso je m’en fous.

BREF voilà pour ce premier article sur l’aromantisme et l’asexualité. Il était assez long mais il y avait beaucoup de questions pertinentes et j’espère avoir répondu aux tiennes de façon compréhensible. Vu le stress que c’est d’écrire un article pareil j’ai sûrement baragouiné des trucs bizarres ici et là mais bon… S’il y a des trucs qui ne sont pas clairs ou si tu en as d’autres n’hésite pas à m’envoyer un message ou laisser un commentaire. Merci d’avoir lu jusqu’ici