Recommandations de Livres pour le #Défi Afrique

Par Tassadanslesmyriades

Bonjour,

C'est l'été et ... il fait gris dans el ch'nord ! Autant voyager par les livres !

Petit tour en Afrique ? Cela vous dit ?

En tout cas, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui pour répondre au #DéfiAfrique littéraire de @ riendetelque une librairie belge passionnée, je vous propose une liste de livres du continent africain que j'ai beaucoup aimés. Ce challenge est intéressant car je cherchais des recommandations pour découvrir plus de livres de littérature africaine. En parallèle, je participe au challenge de lecture #UnétéEnAlgérie sur Instagram ( ici et ici) et j'ai lu quelques livres que j'ai adorés ou moins aimés, en voici quelques uns aussi; c'est parti :

Mes coups de coeur (entre autres, cf. lire plus bas) :

Notre Quelque Part de Nii Ayikwei Parkes

C'est peut-être le premier livre du continent africain que j'ai lu et je l'ai adoré. Une écriture originale entre tradition et modernité pour raconter l'Afrique contemporaine. Humour et sarcasme = un délice d'enquête policière complètement barrée. Lire ma chronique à ce sujet sur le blog, ici.

Une si longue lettre de Mariama Bâ

Un chef d'œuvre écrit par une femme sur les femmes. Délicat, doux amer, tendre, réaliste et triste parfois, ce livre est une pépite qui raconte et témoigne sans pathos de la difficulté d'être femme en Afrique. Lire ma chronique à ce sujet sur le blog, ici.

No Home de Yaa Gyasi

On pourra tout dire de ce roman : qu'il est justement trop "romanesque", qu'il est peu réaliste parfois. Pourtant c'est aussi un livre que j'ai vraiment apprécié tant dans son écriture que dans son intrigue qui propose de faire évoluer les chapitres et les personnages à travers les époques jusqu'à nos jours. Astucieux et osé. Poignant et tragique. Lire ma chronique à ce sujet sur le blog, ici.

Les autres romans que j'ai bien aimés et que je vous conseille :

Congo - Brazzaville : Petit piment (lire ma chronique ici) & Les cigognes sont immortelles (lire ma chronique ici) d'Alain Mabanckou sont deux romans dont j'ai parlé sur le blog et que je vous recommande. Malgré leur simplicité apparente, Mabanckou joue avec les mots, s'amuse de l'idiotie des gens (et des colonisateurs mais pas seulement !) cependant, rend toujours ses personnages attendrissants et dépeint une réalité et une ironie qu'il s'efforce de comprendre face au phénomène de colonisation et de néo colonialisme.

Nigeria : Comme j'en ai déjà parlé sur mon blog, je vous invite à relire mes billets au sujet du Nigeria, ici, et là (un peu de géographie) aussi et là.

Tout s'effondre de Chinua Achebe : L'auteur nous raconte le Nigeria pendant la colonisation et le moment où, au XIXe siècle, les Britanniques amènent l'enfer : les armes à feu, l'argent, le mercantilisme et l'alcool = la violence. Ecrit avec passion, colère, nostalgie, Chinua Achebe porte un regard triste et tente de sublimer l'Afrique avant la chute. TRAGIQUE. C'est un vrai coup de coeur.

Je vous conseille aussi tous les livres sur la photographie ci-dessus, Lagos Lady de Leye Adenle est un polar à l'acide, on ne présente PLUS Chimamanda Ngozi Adichie, et Sarah Ladipo Manyika écrit des romans doux et légers comme les feel good américains sur la nostalgie du passé au Nigeria et le déracinement.

Parle mon fils, parle à ta mère de Leïla Sebbar : un chef d'oeuvre de sincérité et de sensibilité, tout simplement. Une mère tente de briser le silence entre elle et son fils, mais ne parvient qu'à le nourrir et le repas devient un symbole de l'Algérie contemporaine. Magnifique. J'ai pleuré. Oui. Lire ma chronique à ce sujet sur le blog, ici.

La jeune fille au balcon de Leïla Sebbar : encore un bijou de tendresse et de réalisme; beaucoup de belles choses sur les femmes algériennes et l'adolescence, l'amour naissant aussi. Un regard sur la colonisation française dans quelques nouvelles très bien écrites. Lire ma chronique sur instagram.

J'ai aussi lu mais pas encore chroniqué :

La Seine était rouge de Leïla Sebbar (petite déception avec un récit très lyrique mais le sujet, difficile est plutôt bien traité avec en regard le monde d'une adolescente d'aujourd'hui et le passé des adultes/des aînés)...

Une enfance algérienne (textes d'auteurs algériens) recueillis par Leïla Sebbar : juste très beau !

Nulle part dans la maison de mon père et aussi La femme sans sépulture d'Assia Djebar : deux petits bijoux écrits avec une maîtrise de la langue et du récit formidable. Une touche féminine et féministe, splendide et chaleureuse, ensoleillée et libérée.

J'ai moins aimé Un été africainde Mohammed Dib qui m'a semblé lourd et répétitif mais l'écriture de Mohammed Dib a quelque chose d'hypnotique et de métaphorique : une poésie algérienne comme un chant, une litanie, un cri de colère et une image de l'Algérie érigée en icône. Il fait chaud dans ce livre ! Cela raconte la tradition et la modernité dans une lutte intestine et éternelle.

Maroc & République Démocratique du Congo :

La Belle de Casa de In Koli Jean Bofane : avec un ton acerbe, cocasse, l'auteur décrit des situations hilarantes et absurdes d'un migrant qui se réfugie au Maroc alors qu'il rêve d'Europe. Sujet difficile au possible, In Koli Jean Bofane raconte une Afrique embarquée et enfermée dans/ par un occidentalisme colonisateur et où la violence naît de l'illusion de l'enrichissement, du profit. Une enquête un poil ratée mais le contexte est génial !

Dans le même style, j'ai adoré :

Chaque jour appartient au voleur de Teju Cole. Je n'en ai pas encore parlé sur mon compte instagram ni sur le blog mais vous devez lire ce livre car il est très tendre et drôle. Teju Cole se met à la place d'un homme qui revient dans son pays d'origine (il revient des USA). Il compare les deux mondes d'une façon unique et croque le portrait d'une famille nigériane et de situations comiques et totalement rocambolesques !

Au Maroc, j'ai lu et parlerai bientôt de :

Le Pain Nu de Mohamed Choukri / deux romans de Yamen Manai (dont La sérénade d'Ibrahim Santos) /

J'ai couru vers le Nil d'Alaa El Aswany dont je vous reparlerai bientôt!

Au Botswana :

Les Cris de l'innocente d'Unity Dow : un excellent polar qui donne une image de la brousse africaine beaucoup plus réaliste que tout ce que vous pourrez lire. C'est une description presque de sociologue, avec une pointe de noirceur et de suspense, tissant une intrigue entre modernité et tradition sans les opposer frontalement mais en offrant une critique acerbe et qui ouvre les yeux.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je n'ai pas trop de temps pour écrire en ce moment, j'espère que vous me pardonnerez et que cette liste saura assouvir votre soif de lectures !

A bientôt !

Crédit photographe : @tassadanslesmyriades