Conte bleu, est un recueil posthume de trois nouvelles (Conte bleu, Le Premier soir, Maléfice) écrites entre 1927 et 1930, paru en 1993.
Conte bleu, dégage des parfums d’Orient et de sortilèges. On y voit un navire de marchands de différentes nationalités européennes prêts à tout pour rapporter avec eux d’Orient une cargaison de saphirs sensés leur offrir la richesse. L’épilogue dramatique nous rappelle que la richesse ne fait pas le bonheur, même quand on échappe à la mort.
Dans Le Premier soir, un couple de jeunes mariés part en voyage de noces en Suisse. Si l’épouse est jeune et inexpérimentée, l’homme a roulé sa bosse et connait les femmes. Un texte intimiste, tout en réflexions intérieures sur le mariage, le couple et la vie, pas vraiment optimiste, en tout cas bien loin de la gaité béate qu’on pourrait attendre de ces premiers instants de vie commune. Il y a quelque chose de Stephan Zweig dans ces quelques pages.
Maléfices joue sur le surnaturel. Dans la campagne italienne, une jeune femme très malade ne trouvant nul soulagement par les médecins ou les pèlerinages, s’en remet à un guérisseur. Elle ne peut qu’être possédée par un sortilège. Une intéressante réflexion sur « les sorcières », ont-elles un don maléfique ou bien leur entourage s’en auto-persuadant leur attribue-t-il un pouvoir qu’elles n’ont pas ?
Je ne vais pas vous faire l’article pour que vous fonciez lire ce bouquin. Il est sympathique mais ne s’adresse qu’à ceux qui aiment déjà Marguerite Yourcenar, ils y retrouveront les prémisses de son style et de son talent. Par contre, je vous conseille de lire la préface de Josyane Savigneau fort instructive sur l’origine de ces textes, en particulier sur Le Premier soir, écrit au départ par le propre père de Marguerite Yourcenar.