Silver Surfer: Black #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Donny Cates continue de s'accaparer l'univers cosmique de Marvel Comics avec une nouvelle mini-série, Silver Surfer: Black, qui emmène le Surfeur d'Argent au fin fond d'un trou noir. Pour cette expérience singulière, le scénariste est accompagné de deux artistes de renom : Tradd Moore et Dave Stewart.

Suite aux événements de Guardians of the Galaxy #1, Silver Surfer - ainsi que d'autres personnages issus de l'univers cosmique de Marvel - se retrouve projeté dans un trou noir. Alors que ses compagnons s'en sont tirés, Norrin Radd s'enfonce dans le néant face à lui-même et aux crimes qu'il a commis par le passé.

Il y a des histoires que les auteurs aiment ressasser : c'est le cas du coup de poignard dans le ventre d'Elektra, celle de la transformation en Phénix de Jean Grey, ou bien, dans notre cas, celle de Silver Surfer quand il était Hérault de Galactus. Quelque part, c'est normal puisque ces histoires ont marqué les esprits du lectorat mais, aussi, les personnages. Il n'est donc pas étonnant que pour un titre sur le personnage nous nous intéressons à cette histoire à un moment donné de la série. En revanche, le piège à éviter est de ne se cantonner qu'à cet aspect du personnage et ne pas le faire avancer.

Donny Cates débute directement avec ce pan de l'histoire du personnage pour s'intéresser très rapidement à la situation qui l'intéresse. Ce qui est intéressant c'est que l'auteur conditionne la motivation du personnage avec cet élément important, il va donc prendre des décisions afin de rattraper les histoires du passé. Aussi, Cates ne semble pas oublier la série précédente sur le personnage même si cette aventure n'est pas (encore ?) évoquée. En tout cas, rien n'est remis en cause.

Il faut dire que l'épisode défile rapidement, Tradd Moore propose un tel découpage que les premières pages défilent très rapidement. On ne s'attarde pas sur la destruction des mondes par Galactus, ce sont des flashs qui passent dans la tête de Norrin Radd pendant qu'il s'enfonce dans le néant. L'effet est plus que réussi de part la construction des pages mais, aussi, parce que Donny Cates propose une série de textes efficaces qui défilent au rythme de l'action.

Ce premier numéro est en soit une grande réussite d'autant plus qu'on retrouve un élément essentiel du personnage depuis sa création : le voyage dans des mondes étranges. Ici, le fait d'être projeté dans le trou noir et d'avoir vécu un voyage presque psychédélique, Silver Surfer perd ses repères et nous découvrons un monde étrange où tout nous échappe ainsi qu'au héros. Mais, très rapidement, Donny Cates termine l'épisode avec un cliffhanger qui fera réagir celles et ceux qui suivent le travail du scénariste.

Là, encore, c'est une autre réussite : celle de Cates qui continue d'écrire un univers cohérent entre toutes ses séries avec ses marottes, ses personnages fétiches, et certainement des enjeux qui nous échappent. Il ne serait pas étonnant de voir les conséquences du premier arc de Guardians of the Galaxy avoir des répercussions dans les pages de cette mini-série. En tout cas, c'est une très bonne idée de la part de Marvel Comics de lui avoir confié la charge de son univers cosmique, il se pourrait très bien que son oeuvre vient à marquer les esprits comme a pu le faire celle de Jim Starlin par le passé. En tout cas, c'est tout le mal que je lui souhaite.