Bootblack T1/2

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « BOOTBLACK A/2 »

Scénario, dessin et couleurs de MIKAEL

Public conseillé : Ado / Adultes,

Style : Chronique sociale
Paru le 7 juin 2018 aux éditions Dargaud,
64 pages couleur,
14 euros

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Ça commence comme ça…

1945, sur le front après la bataille. Un jeune soldat américain regarde les corps de ses amis morts. Il chasse les corbeaux et s’interroge… Qui est-il ? Il se rappelle..
1929, dans les rues de New York, un gamin s’enfuit devant son père qui lui crie son nom : “Altenberg”, un nom qui vient d’un petit village d’Allemagne. C’est la première fois qu’il fugue.
Le soir venu, le gamin revient au domicile familial, mais l’immeuble est en feu !
Sans toit, sans parents, le voici livré à son sort de gamin des rues.
Depuis, il se fait appeler “Al”, juste “Al”. Son monde est limité à ce quartier et sa vie misérable de cireur de chaussures (un “Bootblack”)…

Ce que j’en pense

Mikaël, cet auteur dessinateur franco-canadien autodidacte m’avait conquis dans son précédent diptyque “Giant” paru chez Dargaud. Il nous immergeait totalement grâce (entre autre) à un dessin expressif dans les années 30 à New-York.
Le voici de retour pour un nouvelle chronique sociale en deux actes, dans le même cadre historique. Cette fois-ci, ce n’est pas le petit monde des ouvriers étrangers, constructeurs des buildings new-yorkais sur lequel il pose son regard curieux et bienveillant mais les garçons des rues livrés à eux mêmes. Ces petits cireurs de chaussure, les “Bootblack, comme on dit la bas.
Pour découvrir ce petit monde d’orphelins, notre guide s’appelle “Al” (pour “Altenberg”), un petit immigré qui perd ce lui reste de famille (son père) dans un incendie ! Jeté dans la rue par la force des choses, l’orphelin apprend à se nourrir par lui-même à coup de petits larcins et cirage de chaussures. mais surtout, il se construit une “famille de substitution” (d’autres gars comme lui jetés dans la rue), et rêve d’une vie meilleure…
C’est le quotidien désenchanté (mais pas pour autant triste) que nous raconte Mikaël. La bande, l’amitié, les disputes, l’espoirs, l‘appartenance à une nation, et même l’amour, voilà toutes les émotions que traversent ce récit simple et humain…

Au dessin, le plaisir que j’avais ressenti à la lecture de “Giant” est intact. La ville immense et écrasante, la saleté et la poésie de la rue, il traduit avec une grande force ses sentiments contradictoires. C’est quasi expressionniste et souvent contemplatif. Les gueules et le langage du corps sont expressifs. La mise-en-couleur, tout en camaïeux de gris colorés et d’ocres nous immerge dans l’époque.
À n’en pas douter, Mikaël confirme tout le bien que je pensais de ce dessinateur et auteur !

Cette chronique fait partie de la « BD DE LA SEMAINE ». Réunion chez Stéphanie, cette semaine.