Le Putain d’énorme livre du bonheur qui va tout déchirer de Anneliese Mackintosh

Publié le 11 juin 2019 par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete


" Il me faudra plus qu'un bouquin merdique sur le bonheur pour me sortir du trou, alors je vais te faire monter en gamme. Je vais t'ajouter de jolies pages neuves et te faire raconter l'histoire de ma vie pendant quelque temps. Quand j'en aurai terminé avec toi, tu seras devenu Le putain d'énorme livre du bonheur qui va tout déchirer ! "

Ottila a un problème. Enfin, elle en a un paquet. D'abord elle est alcoolique. Son père est mort pendant qu'elle se complaisait dans une éternelle gueule de bois. Sa sœur a été internée. Sa mère est en train de craquer. Et ses amis la tirent vers le bas. Sauf Thalès, le type le plus sain qu'elle ait jamais rencontré. Thalès donne envie à Ottila de devenir meilleure. Alors elle décide d'envoyer bouler son " contexte " pourri et vole Le Petit Livre du bonheur à la bibliothèque. Puis elle entreprend de le scrapbooker sauvagement : mails, SMS, transcriptions de séances de thérapie, dessins... tout y passe. Le résultat : un roman insolite, contagieux, qui vous fera passer du rire aux larmes.

Ce titre est une ode à la vie et à l'espoir sous des dehors parfois " borderline ". Ottila décide d'arrêter de boire et de consulter un psychanalyste. Son but est de changer sa vie, de la réformer et de découvrir qui se cache sous la femme pocharde qu'elle est devenue.

On retrouve cet humour typiquement anglais dont l'autrice se sert pour narrer une histoire profondément humaine avec ses bas, ses vraiment très bas et enfin ses hauts. Anneliese MacIntosh dépeint de manière parfois " trash " les pires travers de ses personnages. Ottila, au départ, nous apparaît comme une pauvre fille, un peu dans le style de Bridget Jones, qui rate tout ce qu'elle entreprend et qui se noie sous des tonnes de fêtes et d'alcools, encouragées dans sa déchéance par sa meilleure amie.

Pourtant, ce que cache Ottila, se sont de profondes blessures qui n'ont jamais vraiment cicatrisées et tout commence avec la mort de son père, et une sœur pas comme les autres aux tendances suicidaires. Si nous suivons comment Ottila va enfin se sortir de ce marasme noir dans lequel elle s'est mise et qui est devenu sa vie, on suit également en parallèle l'évolution de sa mère qui essaie de garder espoir et la tête haute avec son autre fille qui va mal.

Je ne savais pas si j'allais vraiment apprécier ce titre, mais j'avais oublié cet humour si anglais qui sait si bien dédramatiser le pire et Ottila va en vivre du " pire ". Même son début de relation avec Thalès ne sera guère simple.

Dans l'ensemble, c'est une lecture qui peut parfois mettre mal à l'aise de par la crudité de certaines situations, mais oui, on sourit beaucoup et on finit par s'attacher à Ottila qui finalement à une très grande force en elle et qui ne lâche rien .

J'ai aimé la moralité de cette histoire et son réalisme. J'ai autant apprécié les faiblesses que la force de tous les personnages de ce récit.

Le putain d'énorme livre du bonheur qui va tout déchirer est un bon roman dans le genre " chicklit " qui vous fera passer un bon moment tout en vous faisant réfléchir sur le sens profond de la vie.

On aime : Ottila - L'humour anglais - la force de caractère d'Ottila - Le réalisme même si parfois c'est un peu trash