En enfer avec Dante. Michael MEIER – 2015 (BD)

Par Vivrelivre @blandinelanza

En enfer avec Dante

Librement inspiré de l'œuvre de Dante ALIGHIERI, La Divine Comédie

Michael MEIER

Traduit de l'allemand par Emmanuel GROS

Editions Casterman, mai 2015

136 pages

Thèmes : Adaptation, Enfer, Bien/Mal, Humour

Dante, un hipster quadra en pleine crise existentielle, s'égare dans une sombre forêt symbole de notre société de consommation.
Guidé par son chacal Virgile, il doit traverser les 9 cercles de l enfer avant de rencontrer le big boss, le prince des ténèbres en personne !

Quatrième de couverture

La Divine Comédie, je l'ai lue par petits bouts, et pas en entier, en cours de littérature italienne à la fac... donc il y a un petit moment. Et je ne m'en souviens que vaguement.

Cette présentation originale de la première partie de cette œuvre classique et le parallèle évoqué avec notre société actuelle (comme métaphore de l'Enfer) et errance de l'individu, m'ont plu et rendue curieuse.

D'autant que l'objet-livre est attractif avec son format à l'italienne, ses pages épaisses, et sa postface.

*

Nous voici donc avec Dante, un quadra blond et barbu, désabusé mais impulsif, en marcel blanc, pantalon et chaussures noirs, sac à dos rouge (qu'il perdra bien vite), paumé dans une forêt obscure (allégorie du péché), alpagué par d'étranges créatures, puis appelé par un chacal rouge, réincarnation du poète Virgile (et qui me fait penser au Renard dans Le Petit Prince), qui aide les défunts dans l'au-delà, et envoyé par Béatrice, sa Belle.

Sauf que Dante n'est pas mort... Ce qui lui vaudra quelques (mauvaises) surprises.

Le Mal parvient toujours à rejoindre la surface !

A leurs côtés, nous allons traverser les neuf niveaux de l'Enfer, croiser les différents types de personnages qui les peuplent : des louches, des sinistres (tels Pinochet ou Hitler), des contemporains (Berlusconi qui semble être très à l'aise dans cet environnement), des noms symboles de consommation (tel Lu Witong)...

Michael Meier a aussi laissé des personnages de l'œuvre originale, comme Charon le Passeur d'âmes, Chiron le Centaure, Géryon le dragon et mentionne plusieurs endroits comme le Styx, le Cocyte...

A chaque fois ça me choque de voir la cruauté qui règne en Enfer!
Refuser toute forme d'humanité à quelqu'un, c'est vraiment la pire des punitions.

A tout cela, en jouant la carte de l'humour, il a ajouté des expressions ou jeux de mots, plusieurs éléments, graphiques ou non, de culture populaire contemporaine (Wifi, Lucky Luke, Harry Potter, K2000, Mikose pour les glaces Miko, etc.) mais aussi anciennes (le chacal pour Anubis, dieu des morts de l'Egypte antique), ou des possibles dangers actuels (énergie nucléaire, déchets radioactifs, omniprésence des médias).

Malheureusement, cet album fait tout de même de belles longueurs et quelques facilités, frisant l'ennui.

Et le dessin, assez monotone et dans des couleurs et représentations attendues (rouge, sang, vapeurs, ombres, personnages cornus,...) les accentue.