La Maison des Damnés

Par Eléonore

Auteur : Richard Matheson

Editeur : J’ai Lu

Genre : Horreur

Parution : 1974

Pages : 351

Passer une semaine dans une maison réputée hantée depuis trente ans : telle est la mission confiée au Dr Barrett et à une équipe de spirites par un milliardaire mourant, qui s’intéresse de près à la survie de l’âme. Mission que le parapsychologue s’empresse d’accepter, y voyant là l’occasion de triompher des « maléfices » et de vérifier ses théories scientifiques sur l’existence d’une vie après la mort. Arrivés sur place, les investigateurs se rendent compte que le lieu est à la hauteur de sa réputation : résonnant des crimes et des orgies qu’elle a accueillis par le passé, la maison Belasco semblait n’attendre qu’eux.


J’ai découvert Richard Matheson avec son roman le plus connu : Je suis une légende. Ce dernier avait été un immense coup de cœur : l’écriture était maitrisée et la thématique terriblement originale. J’étais donc très enthousiaste de lire sa propre version de la maison hantée ! Si je n’ai pas trouvé le roman excellent je ne l’ai pas trouvé mauvais non plus. Mais ce fut une lecture globalement décevante pour moi.

Le début commence si bien ! Les premiers chapitres mettent dans l’ambiance et celle-ci est particulièrement glauque voir même anxiogène. On y suit une équipe de spirites recrutés par un milliardaire qui se sait mourant. Ce dernier veut savoir si l’âme survit à la mort. Ils les envoient dans une maison hantée dans laquelle un massacre a eu lieu 30 ans auparavant, tuant toutes les personnes dedans sauf une. La maison appartenant à un certain Belasco a été renommée dans les médias La Maison des Damnés.

L’équipe est composée d’une médium psychique, d’un médium physique rescapé du massacre et d’un scientifique qui ne croit pas aux fantômes accompagnée de son épouse. L’aspect que j’ai trouvé le plus glauque dans ce roman est que la maison est totalement emmurée, obligeant le petit groupe à vivre dans une maison constamment plongée dans le noir. De savoir qu’il fait jour dehors mais que le groupe doit vivre dans le noir m’a mis profondément mal à l’aise. J’imaginais sans peine les pièces anciennes plongées dans la pénombre, éclairée uniquement par le feu de la cheminée et quelques bougies.

Difficile de ne pas penser à Amnesia !

Le premier jour, le groupe découvre un gramophone avec un message de la part du propriétaire des lieux… mort depuis plus de 50 ans ! Le message enregistré leur souhaite la bienvenue… Si ce message était destiné à d’autres personnes d’une autre époque, cela est tout de même vraiment glauque ! J’imaginais sans peine la scène et ça m’a arraché quelques frissons… J’ai trouvé ce passage vraiment bien trouvé.

Venons-en aux aspects qui m’ont moins plu : tout d’abord le caractère très sexuel des scènes horrifiques. Lorsque les femmes sont attaquées par les entités paranormales, c’est uniquement de l’ordre du sexe. Cela m’a mis très mal à l’aise car j’ai trouvé ça trop pervers. Il y a des scènes dont je me serais bien passée…

Le soucis vient aussi des personnages principaux auxquels je ne me suis pas du tout attachée. Je les ai tous trouvé antipathiques et ce fut difficile pour moi d’éprouver de la compassion pendant les scènes horrifiques. Je ne me sentais pas vraiment concernée par ce qui leur arrivait et de plus j’ai souvent trouvé leurs réactions étranges face aux phénomènes paranormaux. On est typiquement dans des personnages principaux qui se jettent à bras ouverts dans les ennuis. 

Concernant la révélation finale, je l’ai trouvé très convenue et sans surprise. C’était sensé être une révélation de fifou (oui oui) et pourtant j’ai trouvé ça très plat et surtout très décevant. Tout ça pour ça ! 


C’est une lecture en demi-teinte pour moi. Autant certains passages étaient malsains et glauques à souhait, autant par moment je ne me sentais pas du tout concernée par l’histoire et c’est avec ennui que je faisais défiler les pages. Pour autant ce n’est pas un mauvais roman horrifique et il plaira certainement aux fans du genre. Il ne faut juste pas s’attendre à une histoire originale.

6/10

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