Le Ciel de Darjeeling de Nicole Vosseler

Par Caroline @Lounapil

Publié aux éditions de L'Archipel,

Cornouailles, 1876. Après la mort de son père, Helena, 16 ans, se retrouve dans la misère. Un jour, un inconnu lui fait une offre. Aussi riche que séduisant, Ian Neville lui propose de l'épouser et d'assurer l'éducation de son jeune frère. Mais il y met une condition : qu'elle accepte de le suivre en Inde, où il gère une vaste plantation de thé au pied de l'Himalaya. En se donnant à son mystérieux bienfaiteur, la jeune femme a conscience de faire un saut dans l'inconnu. Mais l'espoir de ne manquer de rien, le cadre de vie somptueux de Darjeeling et le charme de son époux ont raison de ses réticences. Jusqu'au jour où, Ian étant en voyage, Helena reçoit la visite d'un homme qu'elle avait rencontré lors d'un bal en Angleterre. Leurs retrouvailles éveillent en elle des questions sur le passé de Ian, dont celui-ci n'a jamais rien voulu lui dire. Pourquoi ignore-t-elle tout de son ascendance ? Cessera-t-il un jour d'être un étranger à ses yeux ?

Les éditions de L'Archipel m'ont permis de choisir certains titres parmi leur catalogue. Le titre, le résumé et la couverture de ce roman ont eu tout pour me plaire. Nous sommes en Angleterre, en Cornouailles, au 19ème siècle. Helena n'est pas une jeune femme comme les autres. Elle a été élevée en Grèce par des parents artistes, bohèmes. Elle n'a pas reçu l'éducation d'une vraie lady. Elle vient de perdre ses parents et se retrouve seule du jour au lendemain pour élever son petit frère. Sans revenu, l'avenir est bien sombre. Pourtant une rencontre va tout changer. Elle fait la connaissance de Ian, un riche producteur de thé qui lui propose de l'épouser, sans autre préambule. Helena est alors forcée d'accepter et de partir en Inde pour suivre son destin...

Le début du roman m'a un peu déroutée. Je m'attendais en réalité à quelque chose de plus classique, de plus conventionnel. L'autrice a choisi de faire de son livre une romance. J'en lis peu et j'avais donc des appréhensions. On suit Helena, une jeune femme plutôt rebelle au départ qui se sacrifie pour offrir un avenir à son frère. Elle va épouser un homme qu'elle ne connaît pas et qu'elle déteste dès le début. Tout l'enjeu du roman sera donc de réconcilier ces deux êtres que tout oppose.

Helena n'est pas un personnage attachant, en tout cas à mes yeux. Elle m'est apparue très naïve mais surtout très " girouette ", tombant trop facilement sous le charme de Ian. C'est un personnage qui m'a plutôt agacée même si je reconnais avoir apprécié son côté tête de mule. Le personnage de Ian est nettement plus intéressant. C'est un homme difficile à cerner. Il souffle le chaud et le froid. J'ai aimé son esprit libre. Il est détaché des choses matérielles finalement et se fiche de la rumeur. Un passage du roman est consacré au passé de Ian permettant d'éclairer les raisons qui le pousse à se conduire ainsi. J'ai préféré Ian à Helena parce que cette dernière avait finalement des réactions trop attendues. Certes, elle se sacrifie pour sauver son frère mais elle ne fait aucune preuve d'initiative dans sa nouvelle vie. Je la pensais plus combative alors qu'elle se contente de faire ce qu'on attend d'elle au final. Ian est plus surprenant, plus complexe.

Derrière la romance, il y a tout un pan historique lié à la colonisation britannique de l'Inde qui est développé et qui m'a plu. Les rébellions, les alliances, les massacres par les uns ou par les autres. J'ai beaucoup aimé cet aspect qui dynamisait le récit et qui permet de mettre en lumière beaucoup de choses notamment du côté de Ian. On en apprend beaucoup sur les castes, les religions, l'économie, notamment celle du thé qui a beaucoup pesé dans la balance impériale. L'auteure nous permet ainsi de voyager dans des terres toutes plus belles et mystérieuses les unes que les autres.

Le Ciel de Darjeeling est u roman dépaysant qui m'a beaucoup plu. Je me suis laissé surprendre par cette romance qui cache finalement une intrigue complexe et mystérieuse.