Mémoire par Lady Trent, tome 1 : Une histoire naturelle des dragons, Marie Brennan

Par Museaurania @MuseaUrania

Une histoire naturelle des dragons

Une histoire naturelle des dragons est sûrement le roman le plus connu de l’autrice. Prix imaginale 2016, ce premier tome est un ovni dans la SFFF. Sorti en France en 2016 chez L’Atalante, traduit par Sylvie Denis et superbement illustrée par Todd Lockwood, Une histoire naturelle des dragons fait partie de ces bouquins inclassables.

Se trouver en présence d’un dragon, même pour le plus bref des instants, même au péril de sa vie, est un plaisir que l’on ne peut jamais oublier une fois qu’on l’a connu.

brennan_vol1.indd Marie Brennan is an anthropologist and folklorist, whose books include A Natural History of Dragons and A Star Shall Fall.</e

Voyage au pays des Dragons

Elizabeth est la spécialiste du dragon et est une légende vivante dans son pays. Loin des conventions de son époque qui voulaient une femme servile dans un salon, Elizabeth est une aventurière, peu farouche, qu’un souffle de dragon n’émeut pas. À la toute fin de sa vie, la scientifique autodidacte décide de prendre la plume avec humour et semble-t-il pour faire plaisir à ses admirateurs, en écrivant plusieurs ouvrages relatant sa vie, pleine de dragons, d’os et d’aventure en tout genre. Toute ressemblance avec une certaine Adèle blanc-Sec serait fortuite.

Écrit comme des mémoires, l’ouvrage fait preuve d’une crédibilité incroyable. On oublie très vite que ce n’est que de la fiction tant les mémoires d’Élisabeth dépeignent un univers et des mœurs plus ou moins familière. Pour cause, le monde de cette spécialiste du dragon est directement inspiré de l’Angleterre de la fin du XIXe, sauf qu’au lieu de visiter un jardin des plantes, vous visitez un enclos à dragon. J’ai beaucoup aimé le concept et cette fantasy inspirée d’un monde connu, amenant une petite touche d’originalité. Une sorte de mélange fantasy/historique, je dirais. C’est frais, assez novateur et à su attiser ma curiosité.

Sauf que j’avoue m’être attendu à un petit peu plus d’action ou en tout cas, plus de dragon. Ce premier tome est lent, vraiment lent. Je ne sais pas si l’autrice a voulu jouer la carte de la crédibilité à mort ou si tous les récits de voyage et de zoologie sont comme ça, mais je me suis ennuyée.

Pour autant, c’est toujours un plaisir de découvrir une nouvelle autrice, surtout en fantasy. Je vais sûrement lire le tome deux, parce que le roman reste agréable à lire et les personnages sont chouettes. Même si je trouve qu’Elizabeth souffre du syndrome de « la femme forte et indépendante » et perd un peu en saveur. Un nouveau cliché qui commence un petit peu à être récurant ces derniers temps. C’est un bon concept (que j’approuve totalement !), mais malheureusement trop présent ces derniers temps dans le monde de l’édition et n’apporte plus son lot de surprise.

En bref, Marie Brennan a su donner corps et crédibilité à son œuvre en allant vers quelque chose d’original, en mélangeant terrain connu et merveilleux. Un peu comme Pierre Pevel finalement avec son Paris des Merveilles. Un roman qui pourra plaire aux amoureux des dragons, mais aussi à ceux aimant les récits de voyages façon Grand Découvreur.


 L’atalante (prix Imaginale 2016)

352 pages


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