C'est lundi, que lisez-vous? #245

Par Vivrelivre @blandinelanza

Maurice est souris de gare. Son travail consiste à ramasser tous les objets laissés ou perdus par les voyageurs qui arpentent chaque jour la gare. Mais attention, il lui faut le faire de nuit, lorsque personne ne peut le voir. Maurice doit respecter scrupuleusement le manuel de son métier. Car sinon, les conséquences seraient très fâcheuses. Depuis que les souris de gare sont, les objets sont ainsi récupérés et entreposés, et il y en a beaucoup, ce qui fait se questionner Maurice. Un jour, tout en mangeant, il observe, du haut de l'horloge, le va et vient des gens et voit soudain un doudou tombé de la main de son petit propriétaire.

Maurice s'élance... et ce qui devait arriver arriva. Cris et panique, mais aussi joie et remerciements. Et si les interdits étaient faits pour être dépassés?

Voici une histoire toute mignonne qui vise à dépasser ses limites, celles imposées mais aussi les siennes propres, pour faire ce que l'on croit bien et juste.

Les illustrations sont un régal à observer. Elles sont parsemées de nombreux détails : plan, jeux de mots et références (notamment littéraires) autour du mot "souris" mais pas seulement.

Je vous en parle davantage bien vite!

L'éléphant est beau et fascine, mais le connaissons-nous vraiment?

Cet album nous les présente (car il y a au moins deux espèces, celle d'Asie et celle d'Afrique). Comment ils vivent, se déplacent, la harde, le matriarcat, la mort, la nourriture, le poids, etc.

Le petit garçon que l'on voit sur la couverture est tantôt le personnage principal de la page dans laquelle l'album est inséré dans une mise en abyme, ou il accompagne ces grands mammifères. Les illustrations réalisées à la peinture (et à l'encre?) sont saisissantes de beauté et de réalisme. Le texte, instructif, est aussi clair que concis, avec quelques notes d'humour.

Nous sommes conquis - maintenant, plus qu'avant - nous voulons ses précédents albums: Migration, La baleine, l'ours polaire, etc.

ROMAN JEUNESSE

Angelica, environ 12 ans, n'est pas une princesse comme les autres. Elle, ce qu'elle aime, ce sont les énigmes et les mystères. Et aussi le chocolat.

Elle voudrait être détective, mais ceci n'est pas du goût d'Atticus le sévère majordome du manoir familial, qui, en l'absence des parents de la demoiselle qui sillonnent le monde, veille sur elle.

Le papillon mécanique est sa troisième enquête, et je n'ai pas lu les deux premières (ici chez Mya 1 et 2). Pour autant, je n'ai pas été perdue. De nombreux éléments dans la narration restitue sa situation.

Alors qu'elle vient d'accrocher des panneaux tout le long de la clôture du manoir vantant ses services de détective et prend le thé avec son amie Lisobel, son premier client vient à sonner. Il s'agit d'un garçon d'environ son âge, Théodore, visiblement sans le sou. Comme elle le lui fait remarquer, il n'a pas vraiment le choix et il accepte de se confier à elle.

Son oncle, le célèbre inventeur Linius Verne, vient de décéder et son héritier va être annoncé. Mais comme il est facétieux, ce dernier devra résoudre une énigme. C'est pourquoi, il a convié les potentiels prétendants à un dîner, en sa demeure. Celui qui résoudra l'énigme aura le trésor. Ce qui serait salvateur pour Théodore et sa mère.

Anglica, accompagné de son chat roux Buffon (célèbre et parlant lorsqu'il le désire) Lisobel et Théodore se retrouvent donc au dîner, avec pour "adversaires", quatre adultes.

Voici une enquête pleine de mystères et de rebondissements dans un univers steampunk très agréable. Il y a beaucoup de suspense, un peu de frayeur (une disparition, un message inquiétant, des cris), des informations sur les papillons, un huis-clos. Aux côtés d'Angelica, nous cheminons, trions, écartons les hypothèses ou recueillons les indices.

C'est très accessible, la lecture est fluide et les chapitres s'enchaînent très rapidement.

Le livre-objet est très beau. La couverture est épaisse et douce, la mise en page est soignée avec des dessins en noir et blanc faisant le contour des pages qui reprennent les éléments principaux de l'histoire, ou des dessins pleine page et un marque-page ruban bleu satiné.

ROMAN

Voici un récit raconté en "Je" qui nous transporte à Istanbul, cette ville entre deux mondes; continents, eaux. Cette ville cosmopolite et bigarrée, imprégnée des odeurs de tourbe ou de jasmin.

Ce roman, c'est une quête d'identité. Pour le narrateur, mais aussi pour la ville.

C'est un récit poétique et onirique, qui nous raconte le parcours de deux hommes qui ne font que se croiser, se chercher, fuir.

Réflexion sur l'eau, sur les Eaux, sur l'identité, ce roman regorge de belles phrases.

MANGAS

Ce tome voit se renforcer le rapprochement entre Shoko (jeune fille sourde) et Shoya qui la harcelait à l'école primaire, puis qui en est devenu victime à son tour et qui a souhaité s'excuser auprès d'elle avant de se suicider. ( tomes 1 et 2) Les choses ne se sont pas tout à fait passer comme prévues, puisqu'il s'est rapproché de Shoko, déterminé à lui rendre le bonheur qu'il lui a volé. C'est ainsi qu'il affronte son passé, et notamment les personnes qui l'ont composé.

L'amitié entre Shoya et Shoko est toute fragile. D'ailleurs, ils ne savent pas bien encore s'ils peuvent donner ce nom à ce qui les unit. D'autant que d'autres amitiés, anciennes ou plus récentes, offrent d'autres définitions. Ce tome est plus lumineux que les précédents (même s'il connaît quelques longueurs) et Shoya est touchant dans sa démarche. Il doit affronter son passé pour permettre à Shoko d'avancer. Il renoue ainsi avec Miyoko (bonne rencontre) et avec Naoka, avec qui il passait son temps à se bagarrer et à se moquer des autres à l'école, ce qui lui est pénible - et pour nous aussi. Tant de méchanceté gratuite fait mal.

J'ai hâte de lire la suite.

Avant de poursuivre avec ce deuxième tome, j'ai relu le premier tome. Noise est un manga thriller terriblement prenant et glaçant dans lequel les évènements additionnés de mauvaises décisions s'enchaînent implacablement: un criminel sorti de prison, un meurtre par légitime défense, une dissimulation de cadavre, une disparition inquiétante, un problème de conscience, un suicide raté, des langues qui se délient, "des dents qui rayent de parquet", un flic "pas né de la dernière pluie", une révélation suspendue...

L'histoire joue d'autant plus avec nos nerfs que nous avons des éléments d'information que ne possèdent pas les différents personnages. Vivement le troisième tome!!

Ce manga centre son histoire sur Hatchepsout, la seule pharaon femme de l'Egypte antique. Nous la découvrons au moment de son mariage avec Séthi, son demi-frère, qui devient en même temps Pharaon sous le nom de Thoutmôsis II.

La narration fait un bref flash-back pour nous permettre de découvrir comme était Hatchepsout avant, garçon manqué qui n'acceptait pas la condition des filles mais qui s'y est résignée pour mieux pouvoir s'en servir dans une suite, plus ou moins proche.

C'est beau et prenant. Je me rends compte que cela faisait longtemps que je n'avais rien lu sur l'Egypte antique, civilisation qui m'a tant passionnée par le passé (j'ai lu quantité de romans de Christian Jacq et ai envie de m'y replonger). Ici nous découvrons Hatchepsout jeune, qui se conforme aux décisions paternelles et qui s'oppose à son mari, qui se rebelle car elle veut compter. Elle trouve en face d'elle le jeune scribe Senmout qui n'a que faire de ce qu'il prend pour un caprice de Reine, persuadé que le pouvoir royal, distant et cruel, ne sait rien et se fiche même des difficultés que peut connaître le peuple. La jeune Reine lui prouve qu'il se trompe, en tout cas sur son compte à elle.

Vivement que je me procure la suite!

March comes in like a lion est un manga sur l'univers du shôgi (les Echecs japonais) qui nous emmène à la rencontre de Rei Kiriyama, un lycéen orphelin et solitaire, joueur prodige de shôgi grâce à son père adoptif (meilleur ami de son père décédé) et qui s'est lié d'amitié avec trois soeurs, orphelines elles aussi. Avec elles, Rei s'ouvre et découvre les plaisirs d la vie, même lorsqu'il y a de la tristesse.

Leur quotidien, leurs relations, leurs sentiments nous sont décrits avec beaucoup de pudeur, nous permettant d'avoir quelques descriptions culinaires ou traditionnelles.

C'est un manga à la fois très pointu (des pages explicatives et précises sur le shôgi sont insérées) mais aussi très doux. Ce qui est arrivé aux deux familles est distillé au gré des pages et entrecoupé de moments plus légers ou heureux.

Des recettes traditionnelles referment ce premier tome. J'aime bien même si je ne les réaliserai pas.

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Dans ce roman autobiographique, Amélie revient sur les trois premières années de sa vie, au Japon. Les deux premières où elle n'était qu'à peine consciente du monde ou d'elle-même, ne se contentant que de manger et surnommée La Plante par ses parents.

Puis les six mois d'après où elle ne faisait que crier, trop rude contraste avec l'enfant d'avant qui, grâce au chocolat apporté par sa mamie paternelle belge, devint une enfant douce, curieuse, prononçant ses premiers mots, ne faisant pas la différence entre le japonais et le français, adorant sa nourrice Nishio-san, et consciente d'elle-même et de son "pouvoir".

J'ai lu ce roman il y a très longtemps mais je n'en avais pas spécialement gardé de souvenirs. Le début m'a semblé long et là j'ai commencé à accrocher, à me régaler de certaines phrases ou formules, du ton employé par l'autrice. Lorsqu'elle évoque ses premiers mots prononcés, longuement réfléchis en égards aux attentes des uns et des autres et non de son réel savoir-faire, c'est vraiment drôle. Elle évoque aussi la relation avec sa soeur, un peu moins celle avec son frère aîné (j'avais oublié qu'elle en avait un tant elle n'en parle pas - il me semble - ans ses autres romans).

Bref, vivement la suite!

3/ Que vais-je lire ensuite?

Présentation de l'éditeur: Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police.
Là-bas, personne ne veut de son enquête.