C'est lundi, que lisez-vous? #242

Par Vivrelivre @blandinelanza

Amadeo est conducteur de tramway à Lisbonne. Il adore son métier, mais c'est aujourd'hui son dernier jour. Le coeur un peu serré, il prend son service pour ses derniers trajets et se remémore tous ces gens qui sont montés et qu'il a aidés. Car Amadeo n'est pas un conducteur de tramway comme les autres. Il a des astuces de conduite pour favoriser les histoires d'amour.

A chaque profil d'amoureux correspond une manœuvre pour permettre le rapprochement. Et elles marchent à tous les coups ou presque! Il faut aussi, parfois, user d'autres atouts...

Son remplaçant aura-t-il lui aussi ce petit truc en plus pour rendre les trajets inoubliables? Il se pourrait qu'Amadeo soit le premier à le découvrir!

J'aime beaucoup Davide Cali et ses mots, et j'aime beaucoup le trait de Magali Le Huche, mais j'avoue que là, cet album ne m'a pas convaincue.

A l'inverse de mon 7 ans, public cible, qui a lu cet album dans le cadre du Prix des Incorruptibles, sélection CE1. Il l'adore et s'esclaffe des différentes ruses d'Amadeo comme des dessins très expressifs.

Et c'est aussi bien ainsi!

C'est pour mon 7 ans que j'ai acheté cet album. D'une part car il est très curieux et aime voir l'évolution des choses, mais aussi parce que cela s'inscrit dans le projet de classe de sa maîtresse.

Ainsi découvrons-nous 16 objets allant du livre au tracteur, de la montre au sous-marins, de la calculatrice à l'éclairage, de leur création à aujourd'hui.

Tous sont représentés en six étapes, avec un petit texte explicatif.

C'est vraiment très intéressant et les dessins sont très attractifs.

Mon fils a adoré découvrir ces changements, assis aux côtés de son père, qui en a pris pour son grade: "à ton époque, est-ce que ça existait?" - C'est pour sortir de ce "à ton époque" d'ailleurs que la maîtresse a fait ce projet. Parce que non, nous n'avons pas côtoyé les dinosaures! En cela, il y a eu du progrès, mais il faut encore affiner!

ROMAN ADO

Comment vous parler de ce roman sans le dénaturer et en disant plus que "j'ai adoré"?! How to stop Time c'est à la fois une course contre le temps, une (formidable) leçon d'Histoire (avec un grand H), l'histoire (avec un petit h) peu banale d'un homme spécial, qui cherche sa fille qu'il a du abandonner (triste mais plus banale).

le sous-titre, Fuir l'amour pour rester en vie, est représentatif mais surtout très réducteur.

Tom Hazard n'est pas un homme comme les autres. Il est un Albatros (=Alba) du nom de la société qui regroupe les personnes comme lui qui ne vieillissent pas à la même vitesse que la plupart des Hommes. Il est atteint d'anagérie. Son espérance de vie peut se compter en siècles si ses contemporains ne trouvent pas suspect son non changement corporel.

Ainsi, il comprend bien vite que son état peut être dangereux pour lui-même, mais surtout pour ceux qui le côtoient... et c'est ainsi que sa mère, accusée de sorcellerie, meurt, qu'il doit se séparer de son épouse et de sa fille, qu'il traverse les siècles sans s'attacher, changeant de lieu très fréquemment, sillonnant le monde et croisant parfois d'autres gens comme lui.. et c'est ainsi qu'il a intégré cette mystérieuse Société, qui dit le protéger et l'aider dans ses recherches pour retrouver sa fille.

C'est haletant! Les chapitres alternent entre les époques rendant cette lecture pleine de suspense et de dynamisme. Aux côtés de Tom, nous revenons aux temps des sorcières ou des Années Folles, côtoyons Shakespeare ou le Capitaine Cook, voyons les désastres de la Peste ou assistons aux prémices des recherches sur le vieillissement ou plutôt la recherche de la jeunesse éternelle. C'est une leçon de vie, et qu'importe les époques, son message reste le même: profiter et aimer.

Je vous en parle davantage bien vite!

BD / MANGA

Blacksad - Tome 1 - Quelque part entre les ombres. Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido. Editions Dargaud, 2000

Immersion dans les années 50 aux USA, ambiance de vieux polar, cadrages dynamiques et cinématographiques, pour une enquête somme toute assez classique mais où l'anthropomorphisme fait toute la différence !
John Blacksad, chat noir et détective privé, cherche à découvrir qui a tué son ancien amour et met les pattes dans un engrenage dont les fils sont tirés par des puissants.

Je vous l'ai présenté ICI.

Beyond the clouds - Tome 2 - La fillette tombée du ciel. Nicke. Editions Ki-Oon, octobre 2018

Quelle magnifique couverture, n'est-ce pas? Elle promet de l'aventure aux frontières du fantastique avec ce livre ouvert dans lequel plongent les personnages sous un ciel étoilé...

Petit retour sur le tome 1. Dans la ville jaune vit Théo, jeune garçon de 16 ans, bricoleur et orphelin, travaillant dans l'atelier de réparation de Mr Chikuwa.

Un jour, il trouve une fillette ailée et blessée dans ce qu'il appelle L'Île aux rêves, le Dépotoir pour les autres.
Elle s'appelle Mia et ne se souvient de rien d'autre.
Il la recueille, la soigne, crée différents prototypes d'aile... Mais des individus en ont après Mia. Il est vrai que les humains ailés sont très rares...
Théo blessé, inconscient et Mia les met en fuite grâce à une apparition d'un gigantesque chat noir mais qui semble avoir pris toutes ses forces... Elle est depuis plongée dans un coma fiévreux.

Dans ce tome 2, Théo s'est rendue dans la forêt, a trouvé le vieux sage qui l'a d'abord rabroué avant d'accepter de l'aider. Théo a pu soigner Mia mais il leur faut partir pour aller trouver un mage. En effet, Mia doit apprendre à contrôler ses pouvoirs magiques pour ne pas qu'ils l'affaiblissent, voire la tuent.

Faisant confiance à l'un de ses (vieux) livres, Théo détermine l'itinéraire avec comme première étape, la ville marchande de Karatope.

Je ressors à nouveau conquise de ma lecture, qui se termine sur un fort suspense.

Les dessins alternent entre un monde médiéval, fantastique et le manga moderne, empli d'onomatopées et d'expressions exagérées, et j'aime cette combinaison!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Je le commence ENFIN!!!

Présentation de l'éditeur: " Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après. " Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...
Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l'abomination érigée en vertu.
Dans l'atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

Pour une lecture commune avec Magali, Bidibet Isabelle le 31 mars.

Astrid Lidgren c'est la "maman" de Fifi Brindacier, d'Emil (appelé Zozo lorsque j'étais petite) et surtout de Ronya (mon roman préféré de quand j'étais enfant). Aussi lorsque j'ai eu l'opportunité de lire sa biographie, ai-je été ravie!

Après une préface qui nous la dévoile dans sa relation avec ses fans (notamment épistolaires), nous revenons à son enfance et jeunesse, alors qu'elle était encore Astrid Ericsson, à son aisance avec les mots, les rédactions qui enchantaient son professeur qui en a fait part au directeur du journal local, Reinhold Blomberg, chez qui Astrid s'est faite embaucher et avec qui elle eût une liaison alors que ce dernier était en plein divorce. Enceinte, elle partit pour Stockholm, mis au monde à Copenhague le petit Lars (Lasse) qu'elle récupéra à ses trois ans. C'est à Stockholm qu'elle rencontre Strude Lindgren, son patron et bientôt son compagnon, lui aussi en plein divorce.

En parallèle du déroulé de sa vie, Jens Andersen nous plonge dans la Suède d'alors. Dans ses us et coutumes, dans le monde journalistique, dans quelles conditions les jeunes filles enceintes pouvaient accoucher, ce qu'il advenait de leur bébé. Il nous décrit aussi les relations avec sa famille (forcément au courant et plutôt bienveillante, qui envoyait à Astrid des colis alimentaires plus que bienvenus).

C'est portrait passionnant qui regorge de photographies et de documents, mais que je lis lentement

3/ Que vais-je lire ensuite?

Présentation de l'éditeur: Istanbul, l'hiver. La neige et le froid ont effacé toutes les formes, toutes les couleurs. Seul subsiste l'odeur persistante de la tourbe brûlée, le chant matinal des muezzins et le flot serré de la foule cosmopolite qui se presse aux abords du Bazar Égyptien, entre marchands de pistaches et de beureks, mendiants estropiés, porteurs d'eau et gamins gouailleurs, proximité des Eaux douces d'Europe où jadis les belles se baignaient. C'est dans ce décor insolite qu'erre le narrateur, venu à Istanbul pour tenter d'échapper à la crise profonde qu'il traverse, à la suite de son divorce et de la mort de sa mère. Par curiosité autant que par désœuvrement, il prend en filature un étrange vieillard aux allures excentriques qui immanquablement lui fausse compagnie dans une rue sans plaque et sans numéro, que le narrateur baptise la rue de l'Oubli. D'autres silhouettes émergent alors des ombres d'Istanbul - un médecin militaire ivrogne, une danseuse du ventre -, réveillant chez le narrateur la nostalgie d'un père qu'il n'a pas connu et des souvenirs d'un passé qu'il croyait à jamais enfoui. Des souvenirs qui peu à peu vont croiser le destin à la fois mirifique et pitoyable du petit vieillard dont il découvre les liens qui l'attachent à lui. Les Eaux douces d'Europe est un roman de la mémoire et de la quête du père. C'est aussi un roman consacré à une ville attachante, située à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident, et qui nous révèle ici tous ses charmes et ses mystères : Istanbul.

D'Edouard Brasey, je ne connais que ses livres sur le merveilleux, le Petit Peuple et les Elfes en particulier. Avec ce roman, c'est une autre facette de son écriture qui me sera offerte. Et puis, Istanbul...