Le théâtre de Musset : « Fantasio » et « Il ne faut jurer de rien »

Par Enborddepage

D’un côté Fantasio, de l’autre Valentin, dans deux courtes pièces de Musset révèlent deux jeunes personnages audacieux, débauchés, imprudents, déraisonnables, fougueux, impertinents, tout à la fois joyeux et mélancoliques, de beaux parleurs impudents !

Ces deux jeunes hommes, sous la plume habile et poétique de Musset, agissent et prennent des tournants surprenants pour tenter d’échapper à leurs responsabilités…

 » Fantasio. – Qu’appelles-tu tard ? Midi, est-ce tard ?, minuit, est-ce de bonne heure ? Où prends-tu la journée ? Restons là, Spark, je t’en prie. Buvons, causons, analysons, déraisonnons, faisons de la politique ; imaginons des combinaisons de gouvernement ; attrapons tous les hannetons qui passent autour de cette chandelle, et mettons-les dans nos poches. Sais-tu que les canons à vapeur sont une belle chose en matière de philanthropie ?  »

Deux œuvres théâtrales à découvrir, donc, tant il est plaisant de voir l’auteur « jouer » avec Fantasio et Valentin, les placer dans des situations inattendues et leur faire prononcer des phrases de moins en moins correspondantes à leur première personnalité apparente.

« Valentin, à part. – Suis-je un renard pris à son piège, ou un fou qui revient à la raison ? »

De jeunes pantins de la vie, moins légers qu’ils en ont l’air, en somme, à la conscience éclairée, en soif de liberté et d’humanité… Qu’il est plaisant de les voir évoluer et de les laisser nous voler des sourires au fil des pages !

 » Valentin. – Ah ! que le cœur est un grand maître ! On n’invente rien de ce qu’il trouve, et c’est lui seul qui choisit tout. »

Ces deux courtes pièces sont des petites perles du théâtre romantique !

 » Valentin. – La lune se lève et l’orage passe. Voyez ces perles sur les feuilles ; comme ce vent tiède les fait rouler ! À peine si le sable garde l’empreinte de nos pas ; le gravier sec a déjà bu la pluie. « 

Note : 8/10

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