Shades of Magic T3 : Shades of Light, de V.E. Schwab

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Shades of Magic T3 : Shades of Light, de V.E. Schwab, traduit de l’anglais (États-Unis) par Sarah Dali, Lumen, 2018 (VO : 2017), 761 pages.
Shades of Magic #3 : A Conjuring of Light, version audio en anglais narrée par Michael Kramer et Kate Reading, Macmillan Audio, 2017.

L’histoire

Un autre monde vous attend, là, de l’autre côté du mur…
Kell est un magicien de sang, un sorcier capable de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l’âme. Le nôtre est gris. Le deuxième, rouge, déborde de magie. Dans le blanc, elle s’est faite bien trop rare quand, dans le noir, elle a tout dévoré. Et le fléau s’apprête à contaminer chacun des univers jusqu’au dernier – ce n’est plus qu’une question de temps…
Car les ténèbres ont déjà commencé à s’étendre sur le flamboyant Londres rouge. Les habitants en sont réduits à choisir entre céder aux sirènes dévastatrices de la magie et entamer contre elle une lutte désespérée jusqu’à la mort. Si Kell semble immunisé contre le poison qui gangrène son royaume, la fin le guette, lui aussi… à moins que des alliés inattendus ne le rejoignent dans la bataille. À commencer bien sûr par Lila, qui ne raterait pour rien au monde une occasion de partir à l’aventure et faire étalage de sa puissance. Mais, aussi intrépides qu’ils soient, comment de simples magiciens pourraient-ils faire le poids face à l’incarnation même de la magie ?

Note : 5/5

Mon humble avis

Ce dernier volume clôture en beauté la saga de « Shades of Magic », avec des aventures qui vont toujours plus loin, tout en conservant cette construction et ce développement des personnages qui m’avaient déjà conquis dans les deux premiers tomes. Ici, c’est le personnage de Holland qui profite d’une évolution que je n’attendais pas, mais que j’ai énormément appréciée. Sans excuser ses actions malveillantes et immorales, on accède à plus de contexte, à son passé pour comprendre comment il a pu en arriver là. Loin d’avoir une morale défaitiste, ce tome montre bien qu’on peut toujours changer et s’améliorer, même si ça ne répare en rien les actes passés.

Bien que l’intrigue progresse, l’autrice laisse une grande place aux personnages : sans être le centre de l’histoire, chacun et chacune d’entre elleux a ses particularités, son existence propre et sa complexité. Rien n’est tout blanc ou tout noir, tout est en nuances. C’est l’occasion d’explorer les relations plus ou moins complexes entre Kell et Lila ou encore entre Rhy et Alucard. Cela ne fait pas du livre une romance puisque l’intrigue principale n’est pas du tout liée à ces relations, mais c’est fort plaisant que ça en fasse partie et cela m’a semblé bien traité.

Autre chose m’a beaucoup marqué et plu : le fait que les actions des personnages aient de réels enjeux. Parfois dans certaines intrigues, les actions n’ont que peu de conséquences et on se retrouve avec des personnages qui guérissent quoi qu’il arrive ou qui peuvent se faire pardonner quoi qu’iels fassent. Ici ce n’est pas le cas, et pourtant, un des personnages a tout de même été ressuscité ! Malgré tout, Rhy est bel et bien mort à un moment donné et il continue de vivre avec cela, avec des cauchemars qui ne s’arrêteront jamais et une sensation de froid qui ne disparaîtra pas, entre autres choses. Cela nous permet donc d’être complètement impliqué·e dans les actions des personnages et de craindre les dangers avec elleux.

Shades of Light (mais qu’est-ce que je déteste cette piètre traduction) aborde également les sujets de la famille, de l’adoption et du choix de connaître ses origines – sachant que finalement, c’est bien à la personne concernée de choisir si elle y accorde de l’importance ou non.

J’ai passé un excellent moment avec cette saga et je ne manquerai pas de découvrir les autres romans de l’autrice !