Babyteeth #14

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Le troisième arc diabolique de continue, Donny Cates et Garry Brown nous introduisent un personnage important de la série : le père supposé de Clark.

Autant dire que l'histoire est partie très très loin, à tel point qu'il nous paraissait inimaginable au lancement de la série que nous arrivions aussi rapidement face à celui qu'on nous présente comme le père de Clark, le dernier Antéchrist né sur Terre. Mais, plus rien n'est vraiment bien certain dans ce monde de fou.

Depuis le début de Babyteeth, Donny Cates s'amuse avec des concepts existants leur donnant soit un visage inédit, soit une raison d'exister inattendue. Du coup, ce n'est pas étonnant de voir le scénariste le faire avec le Diable en personne, lui donnant une apparence physique avec une approche plutôt intelligente tout en s'amusant de l'image que nous nous en faisons habituellement. Il y a une tonne d'humour comme le champs rempli de chatons destinés à être mangés mais c'est bien la situation qui sert de terreau aux blagues et, non l'inverse.

C'est la principale qualité de la série, chaque numéro est pensé pour faire avancer une intrigue qui devient au fil du temps de plus en plus ambitieuse. Cates maîtrise à merveille sa narration arrivant aussi à bien caractériser chaque personnage, à donner du sens à chaque concept mais, aussi, à renouveler l'intérêt de sa série. Par exemple, avec la révélation finale, il nous paraît évident que Saddie ne va pas partir à l'aventure à nouveau mais un tel twist ne peut pas mener à rien de concret. On ne sait donc pas dans quelle direction l'histoire va partir et c'est vraiment plaisant même si l'attente entre chaque numéro paraît interminable.

Clairement, si vous n'aimez pas le style de Garry Brown, cet épisode ne vous réconciliera pas avec. Pourtant, sa narration est sans reproche : les personnages sont expressifs, le choix des cadrages est toujours excellent, les effets de surprise bien amenés... En plus, il a tendance à dynamiser les scènes de dialogue, ce qui est plutôt bien pour des épisodes comme celui-ci qui repose essentiellement sur les dialogues.