Evil, tome 1 : Vicious, de V.E. Schwab

Par Hopebookine

De V. E. Schwab

Sorti le 7 février 2019

Chez Lumen

533 pages

16€

Le combat du mal contre le mal absolu.
Autrefois, Eli et Victor étaient les meilleurs amis du monde. Mais cette époque est bien finie. Elle est même… morte et enterrée.

À la fac, Eli le brun et Victor le blond partagent la même chambre. Ils sont inséparables et pourtant absolument aux antipodes l’un de l’autre. Victor, c’est l’ombre : complexe et torturé, il passe ses journées à noircir les ouvrages de développement personnel de ses parents pour laisser apparaître des slogans d’un pessimisme saisissant. Eli, c’est la lumière – un garçon fascinant, doté de toutes les qualités, charismatique et solaire. Pourtant, sous la surface lisse du visage parfait de son ami, Victor entrevoit des démons inavouables. Et il n’est pas au bout de ses surprises…

Car un jour, Eli fait la découverte du siècle : des pouvoirs surhumains semblent se manifester chez ceux qui ont subi une expérience de mort imminente. On les appelle des EO – pour  » ExtraOrdinaires « . Aveuglés par l’ambition et la curiosité, les deux amis se lancent un défi insensé : celui de frôler la mort pour percer ce mystère. Malheureusement, leur tentative tourne au désastre. Dix ans plus tard, Victor croupit en prison, tandis qu’Eli est acclamé en héros. Mais ce que le monde entier ignore, c’est que le véritable monstre rôde dehors, en toute liberté…

Après avoir beaucoup aimé toute la trilogie Shades of Magic de V.E. Schwab, j’étais très curieuse à l’idée de découvrir Vicious. Il faut dire que Julie le vend plutôt bien ! 

Victor est tellement charismatique qu’il est difficile de le croire si dangereux. Pourtant, c’est aussi ça qui le rend si attirant : il ne laisse rien l’atteindre, pas la douleur des autres ni même la sienne. C’est ce qui le rend si effrayant, il est d’un calme olympien, terrifiant. Victor est un EO, un Extra-Ordinaire, qui peut contrôler la douleur, celle des autres et la sienne, aussi simplement qu’on appuierait sur un interrupteur.  En dix ans de prison, Victor a eu le temps de mûrir une colère sans nom contre Eli, son ancien colocataire.

C’est pour cette raison qu’il est si difficile de croire que le véritable méchant n’est pas lui, mais Eli, présenté comme le héros, bienfaiteur parfait. Je dois avouer que ce roman m’a beaucoup fait réfléchir sur la question de bien ou de mal. 

Pourtant, je me suis très rapidement attachée à Victor, cet anti-héros que rien ne me prédisposait à aimer. Comme tous les personnages du roman, sa psychologie est étudiée très en profondeur et c’est assez incroyable. Je n’aurais pas été étonnée de le voir débarquer juste devant moi (mais carrément terrifiée par contre, ça oui !). Et pour ce qui est des personnages secondaires, j’ai tout simplement craqué ! Que ce soit pour Sydney, l’adolescente aux pouvoirs plus qu’inquiétants – mais aussi pratiques – Mitch le gros dur sentimental ou encore Serena, la soeur de Sidney que j’ai adoré détester.

J’ai beaucoup aimé la façon dont Vicious est construit : on alterne entre « dix ans plus tôt », quand Victor et Eli sont sur les bancs de la fac, là où tout a commencé, et les moment qui précédent « le grand jour ». Des éléments vieux d’un an s’intercalent après un chapitre narrant l’histoire de la semaine passée. Les allers-retours entre présent et passé m’ont beaucoup plu, c’est assez particulier et c’est ce qui, à mes yeux, a donné beaucoup de force au roman. Ca aurait été beaucoup moins fort, à mon avis, d’avoir une narration chronologique. Le parti pris de V.E. Schwab est un sans faute pour moi !

Vous l’aurez peut-être compris, Vicious est un coup de coeur absolu, et j’espère que sa suite, Vengeful, sera traduit rapidement, parce que V.E. Schwab m’a conquise ! 

PS : je suis souvent déçue des couvertures lors d’adaptations en français, mais là, c’est tout l’inverse ! Je trouve cette couverture magnifique, comme toutes celles des éditions Lumen jusqu’à aujourd’hui ! 

– Tu ne comprends pas, haleta-t-il. Personne ne comprend.

– Quand personne ne nous comprend, c’est souvent le signe qu’on fait fausse route.