Les étoiles sont légion, Kameron Hurley

Par Museaurania @MuseaUrania

Les étoiles sont légion

Édité chez Albin Michel dans la collection Imaginaire, Les étoiles sont légion est sorti dans sa version originale sous le titre The stars are Légion chez Saga press en 2017. C’est donc un an plus tard que AMI s’empare du titre et le sublime avec une couverture de Manchu qui rend totalement justice à l’univers. J’ai rarement vu une couverture aussi juste. Merci aux éditions AM et à Eva pour l’envoi du roman qui me faisait terriblement envie !

Quand on comprend la nature du monde, on a le choix entre deux possibilités : soit en devenir une partie et perpétuer ce système jusqu’à la génération suivante, soit le combattre et le briser, et construire quelque chose de nouveau. 

Première déception de cette année et j’en suis la première surprise tant tout était bien partie. En effet, Les étoiles sont légion nous installe dans un univers alternatif de vaisseaux-mondes gravitant autour d’un soleil. Appelés Légion, ces vaisseaux sont tous peuplés par des femmes avec à leur tête une Seigneure qui a pour mission de maintenir en vie le Monde. Des femmes et un roman annoncé comme un Space Opéra, en général, c’est pour moi.

Sauf que je suis passé totalement à côté à cause entre autres d’une chose : le contexte. Malgré un gros travail sur le monde (j’entends le vaisseau-monde) avec ce côté très organique façon Alien et cette obsession de tout recycler, l’autrice reste très en surface et je ne suis jamais vraiment entrée dedans. Quand je lis de la SF, j’aime ressentir ce côté spatial ou en tout cas « science » et Apophis le dit d’ailleurs très bien dans son propre retour, on est bien plus proche de la Fantasy. Aucune explication qui permettraient de justifier une flotte organique ou certaines mécaniques narratives du roman. Rien. Kameron Hurley ne va jamais au bout de son cheminement et tout semble très lisse, voir plat. Le personnage principal, Zan m’a laissé totalement de marbre et je me suis sentie bien plus proche de Jeyd. Un comble quand toute l’attention est censée être sur Zan et sa quête de retrouver la mémoire.

Je ne sais pas si c’est surtout à cause de la traduction et c’est souvent le problème quand on ne peut pas lire en VO, mais j’ai trouvé le style lourd, loin d’une poésie attendue pour ce Planet Opéra qui aurai dû donner toute sa dimension au terme. Pour être franche, ma lecture a été pénible et c’est rare que ça m’arrive.

Je pense avoir peut-être mis la barre trop haute au vu du résumé qui promettait quelque chose d’haletant, mais le constat est là, je n’ai pas aimé. C’est vraiment dommage, car un roman avec seulement des femmes pouvaient vraiment être chouette et je voyais bien un trip à la mère nourricière et matricielle chargée de symboliques, même si par moment j’ai eu une petite pensée pour Dune et ces Bene Gesserit pour les Sorcières.

Les étoiles sont légion ne l’aura pas fait avec moi. Trop brouillon, souvent inégal avec de longs moments où rien n’arrive et un univers qui manque d’explications. Si vous souhaitez un vrai planète opéra, lisez Dune plutôt.



Edition Albin Michel Imaginaire

412 pages

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