Les fils de la poussière - Arnaldur Indridason

Par Stéphanie @Stemilou

Présentation
Paru en 1997, Les Fils de la poussière, premier roman d'Arnaldur Indridason, ouvre magistralement la voie au polar islandais. Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík, se jette par la fenêtre sous les yeux de son frère Palmi. Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 60, meurt dans l'incendie de sa maison. L'enquête est menée parallèlement par le frère de Daniel, libraire d'occasion, un tendre rongé par la culpabilité, et par une équipe de policiers parmi lesquels apparaît un certain Erlendur, aux côtés du premier de la classe Sigurdur Oli et d'Elinborg.

Peu à peu, ils découvrent une triste histoire d'essais pharmaceutiques et génétiques menés sur une classe de cancres des bas quartiers, des gamins avec qui on peut tout se permettre. Sens de la justice, personnages attachants, suspense glacé : dès ce premier thriller, on trouve tous les éléments qui vont faire le succès international qu'on connaît - et le génial Erlendur, bien sûr, tourmenté, maussade, sombre comme un ciel islandais !

Avis
Le récit débute par deux mort, la première victime est Daniel un quadra interné depuis son adolescence en hôpital psychiatrique se jette par la fenêtre après avoir mis l'hôpital sans dessus dessous et délivrer un message énigmatique à son frère Palmi. La deuxième victime est l'ancien instituteur de Daniel aujourd'hui à la retraite, il est retrouvé brûlé vif attaché à une chaise après l'incendie de sa maison.
Voici non pas deux mais une seule et même enquête qui va conduire Erlandur Sveinsson et Sigurdur Oli dans ce qu'il y a de plus sombre dans l'âme humaine lorsqu'il s'agit de faire des profits. Le lecteur va ainsi remonter le temps à la rencontre d'une bande de jeunes garçons des années 60 bien mal partis dans la vie et se retrouvant malgré eux les cobayes d'essais pharmaceutiques. Un récit terrifiant mettant en scène des enfants et leur bourreau est malgré tout captivant.
Imaginer une chose pareil est tellement improbable, effectuer des tests sur des cancres, leur faire avaler des gélules qui ne contiennent pas du tout de l'huile de foie de morue comme ils le croyaient, les voir devenir dépendant avant de connaître un sort funeste, est totalement inhumain. Ce premier polar mettant en scène les deux enquêteurs est une belle approche de ce que deviendra cet inspecteur si énigmatique et aux déboires familiaux affligeants qu'est Erlandur Sveinsson.

Cette enquête passionnante n'est pourtant pas à la hauteur de ce que nous a offert Indridason. La description de l'île des années 60, l'état d'esprit des habitants n'ayant pas oublié l'occupation de l'île 20 ans plus tôt apporte un petit côté historique non déplaisant. Malgré tout je ne suis pas du tout déçue de ce premier roman même si la fin est un peu tirée par les cheveux.