Middlewest #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

D'habitude enclin à des récits fortement humoristiques, Skottie Young ( I Hate Fairyland, Bully Wars, Deadpool) nous propose cette fois-ci Middlewest, un récit initiatique fantastique, où le quotidien d'un jeune adolescent vivant seul avec un père autoritaire et violent, va basculer soudainement dans le surnaturel. Une série qui s'annonce prometteuse et enthousiasmante.

Un adolescent, seul au milieu d'une plaine du Midwest, face à une tornade au visage démoniaque, qui le soulève et l'emmène dans les airs... En lisant la séquence d'introduction de Middlewest, impossible de ne pas songer au Magicien d'Oz, d'autant plus que c'est en adaptant les aventures de Dorothy en comics, que Skottie Young s'est rendu célèbre.

Pourtant, le récit s'éloigne très rapidement de cet univers... Cette séquence n'était qu'un rêve pour Abel, qui ne s'est pas réveillé à temps pour livrer ses journaux, provoquant ainsi la colère de son père. Il part alors faire sa tournée, avant d'être rejoint par ses copains... En suivant un groupe d'ados désoeuvrés, dont les parents ne sont pas forcément présents, au cœur d'une petite bourgade du cœur de l'amérique, c'est cette fois-ci l'esprit des productions Amblin des années 80 qui est invoqué. Mais là, encore le parallèle s'arrête ici...

Le récit de Skottie Young est plus mélancolique. Le quotidien d'Abel semble ennuyeux, et notre héros porte lourdement l'absence de sa mère. La nostalgie et la mélancolie sont contrastées par les dessins de Jorge Corona, à la fois proches du style cartoonesque de Young, mais avec une certaine rugosité dans le design des personnages, qui colle parfaitement à l'ambiance à la fois poétique et pesante du récit. Le tout sublimé par les couleurs de Jean-François Beaulieu.

Skottie Young arrive à caractériser très rapidement Abel, auquel on s'attache en l'espace de quelques pages. Et surtout, il arrive à créer une émotion incroyable lors de l'affrontement verbal entre l'adolescent et son père. Et lorsque le récit bascule dans le surnaturel, nous sommes aussi perdus qu'Abel qui est obligé de fuir, en compagnie d'un renard parlant, dont le lecteur ne sait si il est réel ou le fruit de l'imagination du héros.