Babybox

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « BABYBOX »

Scénario & dessin de JUNG

Public conseillé : Ado / adultes (à partir de 16 ans)

Style : Chronique sociale
Paru le 17 octobre 2018 aux éditions SOLEIL, collection « Noctambule »
56 pages couleur
14,50 euros
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Ca commence comme ça…


A la mort de sa maman dans un accident de voiture, Claire découvre une boîte cachée dans un tiroir de la chambre de sa mère. Si elle s’était parfois posée des questions sur son enfance, elle était loin de s’imaginer y découvrir un tel secret. Elle comprend enfin pourquoi il n’y a aucune photo de sa naissance, alors que pour son petit frère, il y en a plein. Son père étant dans le coma, suite à l’accident, elle ne trouve pas de réponses au près de lui.
Si tout d’abord elle rechigne à en parler à son petit frère, Claire l’embarque finalement avec elle pour la Corée du Sud, où elle part découvrir ses origines…

Ce que j’en pense


Avec Babybox, Jung reprend sa thématique de prédilection : l’adoption. Avec “Couleur de peau miel” en quatre tomes, il raconte son histoire. Un dessin en noir et blanc, il nous relate sa vie avec légèreté et humour. “Le voyage de Phoenix” est une première histoire de fiction. Un destin croisé, où l’adoption d’un jeune enfant coréen par un couple américain, y tient une grande place. Son dessin évolue. Moins caricatural, un trait plus fin et doux, préliminaire du magnifique dessin que je découvre dans Babybox. Tel des tableaux, il met en place des illustrations pleines page qui donnent un rythme différent à la lecture. Tout ça nous mène à sa dernière création qui cette fois en plus de sont trait aérien noir/blanc, s’ouvre à la couleur et pas n’importe laquelle, le rouge. Si les touches sont infimes, elles sont posées avec soins et justesse. Rouge les cheveux de Claire, rouge le kilt de Julien son petit frère qui voue un amour fou à William Wallace depuis qu’il a vu “Braveheart” avec Mel Gibson. Rouge le champs de coquelicots où elle se promenait avec sa maman et rouge la douleur…

Claire vit une vie plutôt banale. Cheveux rouge, elle travaille dans un restaurant. Elle a un petit ami avec lequel ça va comme ci comme ça. Elle a le désire d’avoir un jour un enfant, a un petit frère un peu fou-fou et des parents qu’elle aime… Une vie tout ce qu’il y a de plus normal ! Même si une fois sa maman lui a vaguement déclaré qu’un jour elle aurait une chose à lui révéler, jamais plus elle n’est revenue sur le sujet. S’il n’y avait eu l’accident de voiture de ses parents, elle serait certainement à vivre encore son petit bonhomme de chemin. Cette tragédie la met face à sa naissance et aux premières années de sa vie, qui est de loin pas banale. J’ai entendu parler des “Babybox”, mais c’est un sujet dont on entend peu parler. Jung a su traiter le sujet avec beaucoup de subtilité et d’humilité. Claire découvre dans la boîte un petit bracelet et des papiers qui ont été remplis par la personne qui l’a découverte dans la boîte à bébé. Si elle en veut à ses parents, très vite elle va ressentir l’envie de connaître ses origines. Elle embarque son petit frère pour rejoindre de la famille en Corée du Sud qu’elle n’a vu depuis des années. Les différentes découvertes qu’elle y fait, lui ouvre les yeux sur sa vie.

J’aime suivre les démarches de Claire tout au long de ses mésaventures. Découpé en plusieurs chapitres, je vis l’histoire comme si je la regarde sur grand écran. Ce qui se dégage le plus de cette histoire, c’est la mélancolie. J’ai envie de m’y trouver pour pouvoir accompagner la jeune fille dans les démarches qu’elle met en œuvre pour découvrir qui elle est et d’où elle vient. Comprendre aussi ce qui a bien pu ce passer dans la tête et le cœur de cette jeune maman qui un jour par désespoir a abandonné sa petit fille…
Jung a réussi à m’anéantir par moment, au long de son récit. Mais comme un magicien, après la nuit, il a fait re apparaître la vie et la lumière !