La conspiration Hoover – Steve Berry

Par Cpmonstre

On découvre par ici un peu plus ce que fait les éditions du Cherche-Midi et c'est plutôt cool, car 1/ découvrir des trucs c'est toujours chouette, 2/ lire des bouquins c'est encore plus chouette (olala la meuf est inspirée, ça va fuser aujourd'hui).

Cotton Malone s'ennuie un peu dans son boulot d'officier de marine/avocat. Oui, le boulot du mec est le même que JAG :

Alors qu'il aide un copain pour une affaire d'infidélité conjugale qui va superbement mal tourner (et c'est pas peu de le dire haha), Cotton est engagé par Stéphanie Nelle du département de la Justice américaine pour retrouver une pièce de monnaie ultra rare appartenant au Gouvernement des Etats-Unis OF AMERICA et disparue depuis les années 20. Ni une ni deux, le voilà qui s'embarque à bord d'un bateau pour retrouver une épave où supposément la pièce se trouverait. Et là.... PATATRA. Les méchants débarquent, combat sous l'eau, tir au harpon PIF PAF POUF ; les ennuis commencent pour Cotton qui se rend compte qu'on lui a pas tout dit et que l'affaire est bien plus corsé. En effet, cette pièce de monnaie va emmener notre brave héros dans les méandres du FBI et de son créateur, J. Edgar Hoover, salopiot mégalomane et ce jusqu'à l'opération " Pion du Fou " (d'où le titre en anglais The Bishop's Pawn) qui revient sur le passé des activistes noirs entourant Martin Luther King.

Si vous voulez un truc avec de l'action en ces temps de températures automnales, La conspiration Hoover est le meilleur moyen de se mettre en mode " Burrito " sous le plaid.

Mode d'emploi ci-dessous ↓

Parce que ce qu'on ne peut pas reprocher au roman de Steve Berry, c'est son manque de rythme. Hyper enlevé, on ne peut que courir en même temps que notre héros sympathique et intrépide dans la folle aventure dans laquelle il vient de s'embarquer bien malgré lui. De révélations en révélations, de fuite à toute berzingue dans une bagnole escamotée, d'une valise contenant des informations secrètes et des agents du FBI qui poursuivent le héros et ses compagnons de route, on en a pour notre argent. D'autant que c'est l'occasion pour l'auteur de revenir sur la période des années 60, après le mccarthysme, cette chasse aux sorcières des communistes sur le sol américain totalement aberrante et dont ce bon vieux Hoover, fondateur du FBI, a utilisé pour assoir son pouvoir et celui de son agence.

En gros fallait prouver l'utilité du FBI et donc trouver une peur commune pour dire " vous avez besoin de nous pour vous protéger ".

Oui mais Martin Luther King dans tout ça ? Le rapport avec la raclette à fromage ? C'est simple. King et ses activistes faisaient peur au gouvernement qui les voyait comme des communistes (mot assez générique aux USA apparemment pour dire que tu es un terroriste). C'est ce que raconte en partie La conspiration Hoover et sur ce point, c'était bien sympa. Car faut avouer que les romans d'aventure mêlant Histoire, actions et mystères, ça tabasse niveau efficacité sur moi.

Quant à notre héros, Cotton Malone, c'est une sorte de Indiana Jones/Benjamin Gate/Nathan Drake avec un petit côte Daniel Kaffee (Tom Cruise dans Des Hommes d'honneur que si vous ne connaissez pas je vous conseille de voir tout de suite) avec plusieurs casquettes : avocat, agent du département de la Justice américaine, officier de marine, aventurier et même libraire de livres anciens (sisi), à la recherche d'artefacts, de secrets d'Etat et un peu sauveur de l'humanité sur les bords malgré lui. Oui le CV de la bête est impressionnant, mais avouez que caissier à Monop' aurait été moins glam' . Le petit ennui c'est que j'ai trouvé notre bonhomme un peu fade et j'ai eu un peu de mal à lui trouver une personnalité marquante au-delà du cliché du casse-cou, brave et intègre.

Parce que voilà

Mimine est un peu gourdasse par moment

(on ne peut pas être parfaite tout les jours c'est épuisant)

Mimine est partie tout de go dans la lecture de ce qui est en réalité le dernier tome en date d'une série littéraire longue de 13 tomes. Ce dont je n'étais pas tellement au courant, faut dire que je me renseigne pas toujours énormément sur les bouquins que je vais lire.

Alors bien sûr, Steve Berry fait en sorte de ne pas paumer son lecteur novice et restitue quelques petits détails pour faciliter la compréhension (et rafraîchir la mémoire de son plus vieux lectorat), mais je ne peux m'empêcher de penser que j'ai peut-être rater quelque chose, tout du moins dans la personnalité de Cotton Malone qui, je suppose, avec les années a eu le temps de se développer au fil des tomes.

Même son nom un peu étrange fait partie d'un gimmick tout au long du récit et quand les gens lui demandent d'où il lui vient, il répond que c'est une longue histoire. Comprendre : c'est expliqué dans un autre bouquin de la saga. Me voilà marron d'une anecdote qui m'aurait permis de mieux connaître mon héros.

Donc malgré un rythme électrique, ça n'a pas toujours suffi pour faire monter la mayonnaise, c'est un peu dommage. On regrettera un peu les rebondissements consensuels et la prévisibilité de l'intrigue, mais est-ce qu'après avoir écrit 13 bouquins, on ne finit pas par s'essouffler ? Bien possible.