Le Bâtard de Kosigan, tome 2 - Le fou prend le roi

Par Mana_


1340, au cœur du comté de Flandre. Alors que les premiers feux de la guerre de Cent Ans s’allument, le Bâtard de Kosigan et ses Loups se voient confier, par le sénéchal d’Angleterre, la délicate mission de découvrir les tenants et aboutissants d’un complot qui se trame… autour du roi de France. Une enquête surprenante et extrêmement dangereuse, mêlant trahisons et forces obscures, dans laquelle l’ascendance surnaturelle du Bâtard, habituellement son plus grand atout, pourrait bien se muer en talon d’Achille. Cinq siècles et demi plus tard, à la fin de l’année 1899, l’enquête engagée par le lointain descendant du chevalier tente de faire la lumière sur l’inexplicable disparition des puissances magiques. Entre Bruges et Lens, peut-être mettra-t-elle à jour la nature des ombres qui se dissimulent derrière les échos cachés de l’Histoire.

Pourquoi ce livre ? Après le grand succès du premier tome obtenu en service presse, L’ombre du pouvoir, acquérir la saga dans son intégralité sonnait comme une évidence. Acheté aux Utopiales 2017, ce second opus aura tout de même traîné un an dans ma PAL, à cinq jours près.
J’ai retrouvé les personnages avec plaisir. D’emblée le Bâtard de Kosigan est plongée dans des affaires troublantes. Nous n’avons pas le temps de souffler, les choses basculent très vite. Le Capitaine et sa troupe ont enlevé une noble à sa famille et fuient l’ennemi. Travaillant avec les Anglais, c’est pourtant eux qui lui donnent la chasse de sorte à plonger personnage et lecteur dans une totale stupéfaction. De là, les choses vont découler, les complots font dessouder les têtes de leurs épaules, le tout dans une ambiance toujours aussi bonne enfant - vous ne trouvez pas que les caprices des nobles les font ressembler à des mômes ? Enfin, vous méprenez, c’est bien ironique, quand on voit la violence de certaines réactions.
Je dois dire que l’intrigue démarre sur les chapeaux de roue et je pensais suivre ce rythme tout au long de ma lecture. Eh bien non. Ca s’intensifie. Je vous assure, la fin gagne un rythme si intense que j’ai été incapable de lâcher le livre (ma pauvre maman a subi ma colère quand elle m’interrompait) alors que j’étais dans une panne lecture depuis le début du mois. C’est rafraîchissant !
Il en va de même pour l’héritier du Bâtard. j’ai été surprise d’apprendre sa position en début d’ouvrage, j’ai craint de tourner en rond et de m’ennuyer. Finalement, on apprend tellement de choses au fil des lettres qu’on prend plaisir à retrouver la plume des amis de Kergaël. Tant de mystères soulevés ne peuvent que donner l’envie de se jeter, une fois de plus, sur la suite !
Les personnages sont toujours aussi savoureux ! Gros caractères et attachants, je me suis surprise à m’affliger des blessures ou morts de certains membres de la compagnie, alors qu’au final ils sont loin d’être les plus importants. Mais ils forment un tout, ils sont attachés les uns aux autres et cela se ressent. Le Bâtard use toujours d’artifices et ruses pour s’en sortir. Néanmoins il est grandement malmené dans ce second tome, pour mon plus grand plaisir. L’auteur n’a pas ménagé ses effets à son encontre et j’ai vraiment eu l’impression d’avoir un héros, noble ou mercenaire, humain - même si c’est un hybride. Je suis heureuse de voir que Dùn se démarque dans cette intrigue. au premier abord, je m’affligeais de la voir loin du Bâtard, car le duo est vraiment génial quand il s’y met. Mais son rôle est important et on apprend ses nouvelles avec une certaine appréhension. Les inimitiés se suivent et se ressemblent. Ou pas. Le Bâtard fricote avec des forces obscures enfouies. Si les découvertes semblent difficile à croire, de nouvelles énigmes apparaissent, titillant notre Capitaine tant aimé. Et cela pose les bases de la suite. Alléchant à souhait.
Si je dois m’arrêter sur le sorcier, je dois dire que j’avais démasqué son identité dès le départ. Sans ressentir de déception, cela m’a apporté un plaisir certain : cela montre que j’étais assidue à ma lecture et cela promet du lourd pour la suite. Vraiment alléchant !
La plume est géniale. Toute légère, elle use d’un vocabulaire spécifique à l’époque, c’est extrêmement immersif et cela s’est ressenti dans le rythme de lecture. Si j’avais pu m’y atteler tous les jours, il n’en aurait pas duré plus de quatre. Au final, ma seule déception quant à ce second opus repose sur l’utilisation des créatures féériques. J’ai l’impression que leur présence était moindre par rapport au premier roman. Je sais que l’auteur se concentre davantage sur l’aspect historique du récit, le ponctuant ça et là de créatures surnaturelles, et donc que ces dernières sont là en décorum. J’avais pourtant la sensation que certaines créatures auraient pu être davantage utilisées, notamment celle qui apparaît sur la fin et qu’on voit finalement peu. Au final, c’est un bémol peu important, mais il faut bien que je recherche la petite bête !

Le premier tome a échappé au coup de cœur tant souhaité, ça ne sera pas le cas de celui-ci. Entre des personnages foisonnants et marquants et une intrigue intense qui ne cessent de s’accélérer et de se complexifier, tous les ingrédients sont réunis pour me faire passer un agréable moment. Histoire, créatures surnaturelles, rebondissements, mythes païens, un cocktail explosif qui roussira la barbe de notre bon vieux Capitaine. Je veux la suite !

19/20

Les autres titres de la saga :
1. L'Ombre du pouvoir
2. Le Fou prend le roi
3. Le marteau des sorciers
3. Le testament d'involution
- saga terminée -