Shi, tome 3 – Revenge !

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « SHI, tome 3 – Revenge ! »

Scénario de ZIDROU
Dessin de JOSEP HOMS

Public conseillé : Adultes (à partir de 17 ans)

Style : Thriller fantastique et historique
Paru le 26 octobre 2018 aux éditions Dargaud
56 pages couleur,
14 euros

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Ca commence comme ça…


Janvier 1852. Les notables ayant fréquenté l’alcôve reçoivent une copie d’un daguerréotype. Sur chaque plaque, ils sont montrés sans équivoque perpétuant leur vices. Sodomie, pédophilie, masochisme, chacun doit payer pour leur tranquillité une lourde somme aux deux émissaires masqués qui s’amusent de leurs malheurs en les affublant de sobriquets. Seul, le commissaire Kurb semble épargné…
Au Highgate Cemetery, entourée de rares proches, Camilla enterre son amie Jennifer, qui a disparue dans un grand incendie. Un peu à l’écart, Kurb retrouve le révérend et ex-mari de Jennifer. Ce dernier a survécu, mais en a gardé un visage à moitié mangé par les flammes…

Ce que j’en pense


Zidrou et Homs continent avec brio leur série mêlant histoire, aventure, fantastique et chronique sociale (la place des femmes dans la société anglaise de la fin du 19e). À la fin du second épisode, Jay et Kita, les deux héroïnes ont disparu dans les flammes, se libérant ainsi leurs chaînes (une fut mariée de force à un pasteur au goût de souffre, et l’autre contrainte de se prostituer). Sept mois plus tard, malgré l’enterrement artificiel de Jennifer, les revoilà, maudissant cette société qui écrase les femmes et prêtes à se venger…
Une fois de plus, Zidrou maître conteur nous happe par les sentiments, faisant de nous les témoins d’une société hypocrite. Tandis que Jay et Kita programment, pas après pas, leur vengeance froide, il avance les pièces des autres arcs narratifs. D’un côté, la “tribu des Arriés”, unis par leur passé, de l’autre les maître-chanteurs qui se servent des déviations sexuels des la bonne société anglaise pour s’assurer un confortable matelas financier, tout avance vers un final complexe et explosifs…

Avec ce contexte avilissant parfaitement détaillé, les meurtrières ne nous semblent que des victimes qui ont choisi de contre-attaquer dans ce jeu de dupe et de mort…

Au dessin, Homs assure une partition graphique de haute volée, terriblement expressive. Les couleurs sont fortes, les ambiances (tout en couleurs directes) marquées. Le trait, légèrement caricatural, fait la part belle aux émotions. Sous la colère, les gueules se durcissent, deviennent mauvaises. On ressent chaque émotion, chaque intention, dans son dessin virtuose.
C’est fort et violent à la fois, et même sensuel et érotique, quand deux corps de femmes s’enlacent…