Legend, de Ridley Scott (Clair/Obscur #3)

Par Kloliane

Chroniques précédentes sur le thème « Clair/Obscur » :

Clair/Obscur (fin):

Moi (secouée dans tous les sens par Catherine): Arrête, sinon je vais vomir mon petit déjeuner sur tes bottines en daim.
Catherine (apeurée): Tu sais bien que j’ai peur du noir… (regardant derrière elle) Tu as entendu ce bruit…
Moi (écoutant avec attention): Non, je ne… (entendant un grand boum)
Moi et Catherine (hurlant à rompre nos cordes vocales): Aaah !
Liam (émergeant de l’obscurité et pointant sa lampe de poche vers nous): De justesse que je savais que vous vous trouviez là ! Vous aurez fini par mourir de peur, d’après le cri que vous avez poussez .
Catherine (reprenant son calme, prenant la lampe des mains de Liam): N’importe quoi ! On a juste crié pour que l’on vienne nous chercher. 
Moi (en riant): Oui, c’est ça… (rallumant enfin ma lampe de poche): Que la lumière fut!

« Legend »: film de Ridley Scott (1985)

Synopsis:
« La princesse Lili fréquente en secret Jack, un homme des bois. Celui-ci, épris de la princesse, lui offre un spectacle unique : observer deux licornes dans leur élément naturel. Ces créatures magiques maintiennent le monde en harmonie. Mais cela va à l’encontre des plans de Lord Darkness, qui a juré que la nuit succéderait au jour pour l’éternité. Il envoie les facétieux gobelins pour s’emparer des cornes des créatures, source de leurs pouvoirs… »

Nous voilà avec la dernière chronique spéciale « Clair/Obscur » où je vais vous parler l’un des premiers films, genre Fantasy, vu durant mon enfance. Un de ceux qui auraient su autant m’émerveiller que m’effrayer.

Tout débute dans une forêt enchantée… Lili, une jeune princesse, va à la rencontre de son ami Jack. Celui-ci lui montre avec discrétion les protecteurs de ce monde, un couple de licornes. N’écoutant pas les avertissements de son ami, Lili va s’approcher de l’une d’entre elles et la caresser. Malheureusement, des forces obscures saisissent ce moment pour mettre en place un plan funeste: Plonger le monde dans les ténèbres

Alors oui,  l’intrigue est très basique et nous avons l’habituel combat du bien contre le mal, un monde de lumières contre un monde de ténèbres. Bref ! Une histoire bien manichéenne, certes, mais avec de belles promesses.  Mais avec des scènes raccourcis, une bande musicale différente selon son lieu de sortie (pour les Etats-Unis, les compositions de Jerry Goldsmith ont été remplacées par ceux de Tangerine Dream, un groupe populaire de l’époque.  En Europe, dieu merci, nous les avons conservés) et un choix de fin, par les studios, peu pertinent, le film fonctionna moyennent bien sur le territoire américain et eut pas mal de critiques mitigées.  Pourtant,  il deviendra culte au fil des années et une des références du cinéma Héroic-fantasy des années 80.

L’une des premières raisons est son visuel magnifique où Ridley Scott a réussi à mettre en scène de véritables tableaux vivants. Alternant entre féerie et cauchemar, on comprend que derrière ses paysages éthérés, l’ombre des ténèbres n’est pas loin. Je préfère prévenir que notre cher Ridley a eu un peu la main lourde sur l’utilisation des paillettes et des bulles dans les premiers instants du film. Mais ces petits détails qui prêtent à sourire, s’effaceront par la suite, car vous allez vite tomber sous son charme enchanteur. Vous constaterez d’ailleurs, que derrière ce semblant de naïveté, beaucoup de scènes sont bien plus profondes qu’ils ne paraissent à travers de symbolisme fort (ce sentiment se renforce si vous regardez le director’s cut). D’ailleurs, je déconseille ce film à de très jeunes téléspectateurs qui pourraient bien être effrayés.

Une autre de ses raisons, ce sont les personnages:
– Commençons par notre cher Tom Cruise, qui était tout jeune et mignon à croquer. Mais son jeu d’acteur est… Comment dire sans être méchante… Hum, ce n’est pas le plus marquant. D’ailleurs, il prouvera sans mal, par la suite, le grand acteur qu’il est.  Concernant son personnage, Jack, c’est le jeune héros au grand cœur, aidé par le peuple de la forêt, plein de bravoure et désigné comme grand champion pour sauver le monde et la princesse.  Bref ! Le héros qui ne succombera jamais à la tentation des ténèbres. Hum… Cela me rappelle un certain jeune garçon habillé en vert…

Puis nous avons Mia Sara. Pour certains, vous aurez facilement reconnu celle qui jouait la petite amie de Ferris Bueller dans le film « La Folle Journée de Ferris Bueller » (un autre classique des films des années 80 à voir ou à revoir). Alors que nous avons pour habitude de voir le jeune héros prouver sa valeur et résister à la tentation des ténèbres, c’est la jeune princesse qui devra passer cette épreuve. Etant une des causes qui ont plongé le monde dans le chaos, la jeune femme va connaître une évolution tout au long du film que je considère comme un passage à l’âge adulte ( le final du director’s cut confirme, à mon sens, cette interprétation) .
Sa présence dans l’antre du Darkness et ses échanges avec lui, font parties des scènes anthologiques du film.

Malgré que Jack et Lili soient les héros de ce « conte », ils font pâle figure face au Darkness. Bien qu’il n’apparaisse que dans la seconde moitié du film, sa présence se fait ressentir dès les premières images ET paroles du film. D’ailleurs qui n’a jamais entendu cette célèbre citation:

« Je suis le Seigneur des Ténèbres. Il me faut la consolation des ombres et l’obscurité de la nuit. Seul le soleil peut me détruire. Tout ceci doit changer. Ce soir, le soleil se couchera pour toujours. Il n’y aura plus jamais d’aube nouvelle. »

Darkness est joué par Tim Curry... Comment ? Vous ne voyez pas qui c’est ? Il a interprété l’une des figures les plus célèbres de « The Rocky Horror Picture Show »,  le scientifique Frank-N-Further et a effrayé toute une génération sous les traits de  Grippe-Sous (Pennywise) dans le téléfilm des années 90, « Ça ». Il est l’une des grandes qualités de ce film. Charismatique, malveillant et prêt à tout pour étendre son royaume, Darkness est un autre de ses rôles qui aura marqué la culture populaire.

D’autres personnages méritent aussi toutes votre attention, mais je préfère vous laisser le plaisir de les découvrir par vous-même.

Pourquoi ai-je aimé ce film?

  • Pour son univers féerique et sombre à la fois
  • Pour son visuel  fantasmagorique
  • Pour l’acteur Tim Curry, superbe en Darkness
  • La danse envoûtante de Lili
  • Pour avoir inspiré l’un de mes jeux  préférés, « La légende de Zelda » ( Eh oui ! )
  • Pour avoir été l’une des raisons d’aimer la Fantasy depuis mon enfance
  • Pour le découvrir sous une nouvelle facette, une fois adulte, et l’aimer encore plus.

Conclusion:

Plus jeune, j’avais contemplé ce film avec les yeux remplis d’étoiles et heureuse de sa première fin idyllique de « contes de fées ». Adulte, je vois, au-delà de ce voile de naïveté, une histoire plus profonde et prenant tout son sens dans la fin voulue par Ridley Scott et visible dans le director’s cut.

Alors, oui il a des failles et son côté manichéen apporte une intrigue simpliste, mais cela ne reste pas moins une des plus belles fresques féeriques et l’une des références du cinéma héroïc fantasy.

En ce qui me concerne, je le conserverai comme l’un de mes plus beaux premiers pas dans la Fantasy.

Je vous invite vivement à le découvrir ou à le redécouvrir, car il vaut vraiment le détour.

C’est ainsi que se conclut ma dernière chronique sur le thème « Clair/Obscur » avec ce film qui l’illustre parfaitement. Et c’est aussi une belle occasion pour vous prévenir du retour « D’halloween, vous avez dit Halloween ? » pour une nouvelle année ! Le premier numéro arrive dès demain ! Promis, je ne serais pas en retard car il est déjà prêt  .