Toutes les choses de notre vie - Hwang Sok-Yong

Par Masatgiera @Masatgiera

Toutes les choses de notre vie - Hwang Sok-Yong

Gros-Yeux a quatorze ans lorsqu’il arrive avec sa mère dans l’immense décharge à ciel ouvert de Séoul. Là vivent pas moins de deux mille foyers, dans des cahutes accrochées au flanc de la montagne d’ordures, en une société fortement hiérarchisée dont le moindre aspect – travail, vêtements, nourriture, logement – provient des rebuts du monde extérieur.
Gros-Yeux se lie d’amitié avec un garçon disgracié, un peu simple d’esprit, qui lui fait découvrir les anciens habitants du site, ou plutôt leurs esprits bienveillants, lorsque l’île de la décharge était encore une terre vouée aux cultures agricoles et aux cultes chamaniques.
Car ce sont les êtres démunis, abandonnés des hommes, enfants, marginaux, infirmes, qui entretiennent la mémoire de ce qui n’est plus, l’étincelle du vivant là où tout se périme et se corrompt. Ils communiquent avec l’invisible, un monde où tout respire et vit ensemble.
Hwang Sok-yong ne donne pas de leçons, non, il donne à voir. Des images se lèvent et ne nous quittent plus. A l’opposé d’une logique marchande où les choses sont destinées à une rapide destruction, ces images nées du pouvoir des mots ne s’altèrent pas, continuent à briller dans notre imaginaire.*******************
Il ne dit jamais son nom (Jeongho) et tous ses camarades d'école font pareil. Seulement des surnoms en fonction de leur physique ou trait particulier de leur caractère.
La vie sur une décharge d'un enfant de quatorze ans sans père car il est dans un camp rééducation (en prison) et sa mère qui se débrouille au mieux pour survivre. Un homme propose un nouveau travail qui devrait payer le double de ce qu'ils ont dans leur village mais sans savoir qu'ils vont vivre dans une immense décharge à trier des déchets les plus immondes les uns que les autres. Se retrouvant avec des cadavres d'animaux en décomposition tout en récupérant des aliments périmés avec lesquels ils vont pouvoir se faire une soupe, un repas.
Gros-Yeux va devenir ami avec le Pelé. Mais pourquoi s'appelle t-il ainsi ? Tout simplement petit sa mère lui a renversé de l'eau bouillante sur la tête et une partie des cheveux n'a pas repoussée. Le Pelé n'est autre que le fils de l'homme qui a fait venir la mère de Gros-Yeux.
Une amitié va naitre entre eux ainsi qu'entre les deux parents et une nouvelle vie commence dans ce milieu insalubre aux milieux des immondices.
Le Pelé va faire découvrir l'Ile aux Fleurs à Gros-Yeux et là découverte du mystère avec des lueurs bleues, une ile, une histoire, une femme réceptive à des ressentis et qui a des visions...
Un livre sur le thème écologique dans le sens où cela démontre tout le gaspillage qui est fait et le fait du recyclage qui pourrait être encore mieux réaliser. La vie et la survie dans cet univers immonde. Et un brin d'espoir qui est ancré malgré tout dans le coeur des jeunes.
Editions Philippe Picquier