Chronique « Dent d’ours T6, Silbervogel »
Scénario de YANN,
Dessin de HENRIET,
Public conseillé : Ado / Adultes,
Style : Guerre, Aventure historique
Paru le 28 septembre 2018 aux éditions Dupuis,
64 pages couleur,
15,50 euros
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Ca commence comme ça…
Mai 1945. L’armée allemande est écrasée. Hitler, Goebbels et Himmler se sont suicidés. Seuls quelques derniers régiments de SS fanatisés continuent à combattre….
Le colonel Donovan, responsable du SAS, (service de renseignement américain) arrive en toute discrétion en basse Silésie. il vient rencontrer ses “alliés” du moment, l’armée de libération polonaise et la résistance polonaise communiste, avant de donner l’assaut au château de Furstenstein. Heureusement pour eux, la résistance a tissé des liens avec un scientifique nazi, prêt à coopérer.
Pendant ce temps, au large des côtes canadiennes, un sous-marin allemand finit sa mission de secours sur une étrange balise…
A l’intérieur du château, Werner a pour mission de tuer Anna, car cette dernière a un rôle majeur dans la dernière folie SS. Elle sera le pilote du “Silbervogel”, un avion sub-sonique, capable de porter en Amérique une bombe nucléaire…
Ce que j’en pense
Voilà enfin le dernier épisode de la série (en deux actes) de “Dents d’ours”. J’ai retrouvé avec grand plaisir cette histoire sur fond de décors de seconde guerre mondiale, nourrie d’histoire. Relations complexes et ambigües entre alliés, incroyables prototypes d’avions à réaction allemands, personnages historiques (scientifiques et officiers…) sont utilisés dans une fiction aux multiples arcs narratifs.
En ligne rouge, nous avons toujours l’histoire des trois amis d’enfance que la vie a séparé, la belle et dangereuse Anna et les 2 “frères ennemis”. Leur relation se tisse à travers les âges, tandis que leurs points communs et leurs différences se heurtent à leurs émotions. Le tout est raconté en flash-back qui donnent du sens à la trame globale.
Au delà de ce conflit humain, il y a la seconde guerre mondiale et ses horreurs. Yann se concentre sur la fin du conflit, période où l’armée allemande est battue. malgré tout, il imagine que quelques fous continuent à résister, et à échafauder des missions suicides dans le château SS de Fursteinstein. Ces fanatiques veulent frapper un grand coup Amérique en y portant la mort massive. Bien sur, l’armée allemande de l’époque n’avait pas cette capacité, mais l’intention était là. Yann se sert comme de ce formidable pitch, pour imaginer une histoire alternative dramatique…
Mais le château vit ses derniers instants, car les alliés monter à l’assaut. Cela donne lieu à de grandes scènes guerrière, travaillées avec un certain réalisme.
Toutes les histoires commencées dans les épisodes précédents trouvent donc une conclusion, et même ceux qu’on croyait finies…
Au dessin, Alain Henriet est à la fête. Bien sur, le “Silbervogel » est représenté sous toutes ses coutures, mais l’essentiel se concentre sur les hommes. Son trait continue sa lente et légère métamorphose caricaturale, qui fait penser à un dessin animé. C’est souple, élégant, dynamique et réaliste à la fois.