Conan le Cimmérien – Au-delà de la rivière noire

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « AU-DELÀ DE LA RIVIÈRE NOIRE »

Scénario de MATHIEU GABELLA,
Dessin & couleurs de ANTHONY JEAN,

Public conseillé : Ado / Adultes,

Style : Aventure fantastique
Paru le 12 septembre 2018 aux éditions Glénat,
64 pages couleur,
14,95 euros

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Ca commence comme ça…


Province de Conajohara. Balthur, un jeune paysan, s’enfonce dans la forêt dense. Quand des battements de tambours s’élèvent, il dégaine son épée… mais ne voit rien. Un guerrier sort des frondaisons. Il lui montre le « Picte », qui l’attendait et qu’il vient de tuer d’un coup de hache.
L’homme à la haute stature s’appelle Conan. C’est un mercenaire libre, un Cimmérien, qui travaille pour les soldats et assure la sécurité des colons. Mais il en est sûr, les Pictes finiront par repousser colons et soldats en s’organisant…
Un peu plus loin, les deux hommes tombent sur un cadavre décapité. C’est un des hommes du fort. Avec d’autres soldats, il a capturé le Sorcier Sogar Sag qui vit de l’autre côté de la rivière noire, dans le village de Gwawela. Comme ses compagnons, il a été attiré par un chant étrange et a été exécuté par un démon

Le contexte


“Au-delà de la rivière noire” est la troisième album de la série d’adaptation BD que nous propose les éditions Glénat. Elle fait suite à “La reine de la côte noire” (par Jean-David Morvan et Pierre Alary) et “Le colosse noir” (par Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat). Ce nouvel épisode reprend une des nouvelles qui a marqué l’histoire de la série. Après deux années de publication soutenue, son auteur, E. Howard, commençait à se fatiguer des codes marqués que les éditions (Weird Tales) attendaient. Pour sortir de cette routine, il supprima toute érotisation (pourtant très apprécié des lecteurs) et revint à un récit simple très proche d’un Western. Ce brusque changement fit mouche et imposa cette nouvelle dans son oeuvre prolifique.

Ce que j’en pense


Mathieu Gabella (scénario) et Anthony Jean (dessin) ont acquis de la notoriété sur la série “La licorne” (éditée chez Delcourt). Leur marque de fabrique ? Des thèmes épiques et fantastique où l’humain, la chair est au centre du récit, tout cela accompagné par un dessin particulièrement spectaculaire.
“Au-delà de la rivière“ correspond assez bien à leur univers. Ils mettent en scène un Conan super-homme, qui regarde de loin la tentative de civilisation s’effondrer… cela trouve ses racines dans son passé. Conan est un cimmérien. Il a déjà vécu la situation des “barbares” (la colonisation), mais de “l’autre côté”.
Pourtant, son choix actuel est de protéger les colons contre les Pictes, tout en sachant que les “barbares” finiront par gagner. C’est un récit très sombre et désenchanté.
L’arène de ce conflit est un environnement naturel sauvage. La forêt, ses zones d’ombres et ses secrets deviennent un élément à part entière pour ce Conan plus “sauvage et barbare” que jamais.
Son grand ennemis est le sorcier Sogar, qui fait appel aux animaux anciens et gigantesques, ainsi qu’aux démons. Ainsi s’engage un combat contre les forces de la natures qui échappent aux sens communs des civilisés. Seul ce barbare, à l’aide de son épée, pourra “rétablir” un certain ordre…

Au dessin, Anthony Jean assure un grand spectacle. Les muscles sont saillants, la forêt sombre et les monstres impressionnants. Sa connaissance parfaite de l’anatomie donne lieu à des planches guerrières et épiques de toute beauté. L’encrage subtil et profond, la composition hyper dynamique, les ambiances picturales qui rappellent les grands maîtres, c’est un pur plaisir de lecture graphique !
Alors, vous êtes prêt pour vous enfoncer dans une forêt peuplée par les bêtes d’un autre temps et les sauvages emplumés ? Pas d’inquiétude, Conan est à vos côtés…