Proxima du centaure

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Wilco est fasciné par l’une de ses camarades de classe. Il ne connaît pas son prénom alors il l’appelle Apothéose « parce qu’il n’y a aucun prénom logique à lui mettre sur le visage ». Apothéose passe quotidiennement devant la fenêtre du garçon. Un jour, alors qu’il veut l’observer correctement, il se penche tellement qu’il tombe, de très haut – lui peut dire qu’il est littéralement tombé amoureux –, et se réveille l’hôpital, incapable de bouger ou de prononcer quelques mots à ceux se trouvent ou gravitent autour de lui : ses parents, sa sœur, son meilleur ami, les médecins. À tous ceux qui évoque la thèse du suicide et du peu de temps qu’il lui reste. Comme s’il n’était pas là. Wilco, les observe pourtant, raconte ce qu’ils font durant le temps qu’ils passent dans sa chambre, raconte qui ils sont. Il pense aussi à celle qu’il aime et qui, peut-être, fait tout pour venir jusqu’à lui.

Proxima du centaure est un roman beau et original. Claire Castillon offre à ses lecteurs un texte dérangeant à cause des vérités qu’il expose, des évidences tues mais incroyablement présentes. Un texte des plus émouvants par le désespoir qu’il met en avant et par son évidente poésie. Le réel et l’imagination se mêlent ou, du moins, l’existence de certaines scènes peut être remise en doute. Car Wilco donne l’impression de se promener entre les mondes en attendant l’inéluctable. La crédibilité de certains événements interroge tout de même clairement : pourquoi, par exemple, ne pas informer la grand-mère de Wilco de ce qui est arrivé alors que le pronostic semble posé dès le début ? Hormis quelques détails de cet ordre, il y a un réel travail d’écriture de la part de l’auteur. C’est la façon dont l’histoire est racontée qui prime ici, qui fait ressentir de très fortes émotions. Une lecture, une expérience aussi.

Présentation de l’éditeur :
« Je l’appelle Apothéose parce qu’il n’y a aucun prénom logique à lui mettre sur le visage. Je la klaxonnerai avec ma tête jusqu’à ce qu’elle se retourne. Un jour elle me dira son vrai prénom, à l’oreille, elle le prononcera avec le souffle. Son souffle réveillerait un mort. En attendant, de là où je me trouve, je kiffe à fond dès que je pense à elle. » Tous les matins, Wilco regarde Apothéose passer sous sa fenêtre. Jusqu’à ce qu’un jour, il se penche tellement qu’il tombe.

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