Garulfo, intégrale T1 et 2, d’Alain Ayroles et Bruno Maïorana

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Garulfo, intégrale T1 et T2, dAlain Ayroles (scénario), Bruno Maïorana (dessin) et Thierry Leprévost (couleur), Delcourt, 2011, 95 pages

L’histoire

Par la magie d’un doux baiser, Garulfo la grenouille est devenue prince. Mais en s’arrachant à son insouciante vie animale, l’innocent batracien s’est précipité dans les tourments de la race humain ! La jalousie d’une princesse, la fourberie d’un roi, la cruauté d’un grand veneur se conjuguent pour faire regretter à Garulfo la douceur de sa mare natale…

Note : 5/5 Coup de cœur

Mon humble avis

Bruno Maïorana était la tête d’affiche de cette édition des Bulles électriques, un festival BD à Allauch dans les Bouches du Rhône. L’occasion de découvrir Garulfo, dont j’avais déjà entendu parler. J’avais un a priori sur cette BD puisque souvent utiliser des univers médiévaux est un simple prétexte à étaler des corps de femmes nus et maltraités ou encore l’occasion parfaite de mettre des blagues sexistes toutes les deux bulles (je te regarde et te juge Le chant d’Excalibur…). Ici, rien de tout ça !

Pour commencer, le contexte est surtout prétexte à une langue travaillée, pleine de jeux de mots, références littéraires et autres calembours, un vrai plaisir de lecture ! Ensuite, les prémisses de la bande dessinée sont adorables : on rencontre Garulfo, une grenouille au bord de sa mare, qui en a assez d’être pris pour la femelle du crapaud et qui entend bien ne plus se faire attaquer par les autres animaux. Ainsi, il décide de tout faire pour devenir un homme. En parallèle, nous trouvons la Princesse Héphylie qui souhaite que son père la marie enfin, dans le but de combattre son ennui.

Garulfo est sacrément attachant, puisqu’il va parvenir à devenir un humain (et pas n’importe lequel, un prince) et son innocence et sa bienveillance vont être mises à rudes épreuves face à tant de trahison, de méchanceté et de cruauté de la part des humains qu’il avait jusqu’ici idéalisés. Ainsi, les auteurs parviennent de façon tout à fait détournée, originale et fort drôle, à faire un commentaire sur les travers de certains humains et la bonté d’autres.

On retrouve plusieurs ressorts classiques tels que les quiproquos, une identité secrète, des situations embarrassantes et drôles, un chevalier chasseur de dragon… et le tout si bien ficelé que c’est un réel plaisir.

Et les dessins… ils sont magnifiques, incroyablement travaillés et détaillés, avec une finesse qui convient tout à fait à l’histoire ! Pour avoir vu les planches originales, sans la couleur faite par Thierry Leprévost du coup, je vous assure qu’il s’agit d’un travail d’orfèvre et plusieurs planches donnent envie de s’y arrêter afin de les observer longuement et découvrir tous les détails.

C’était donc une fabuleuse découverte, je vous parle bientôt de la seconde intégrale !