Tragiques Pâques 1944 – Miloslav Samardjic

Par Alltimereadings

Je remercie tout d’abord Babelio et les éditions Pogledi pour m’avoir fait découvrir ce livre dans le cadre de la masse critique.

Quatrième de couverture

« Un des paradoxes de la Seconde Guerre mondiale est que ce sont les États européens occupés ayant le plus résisté à Hitler qui ont le plus souffert de la part des Alliés : la Pologne, la France et le Royaume de Yougoslavie, plus précisément pour ce dernier, dans ses parties serbes. (…) Le but de cet ouvrage est de déterminer les raisons pour lesquelles plus de belgradois ont péri sous les bombes Alliées en 1944, que sous les bombes allemandes en 1941. » Extrait de la préface de la présente édition.

Mon avis

Pour faire court

Les points positifs : l’apport de connaissances, les explications claires, les citations de documents officiels, les photos, les cartes de Yougoslavie, la véritable quête de vérité.

Les points négatifs : quelques fautes de grammaire/orthographe.

Le vif du sujet

Dès les premières pages, on rentre directement dans le vif du sujet. L’auteur nous explique de quoi le livre va parler, pourquoi c’est important et quels sont les problèmes qui ont empêchés l’éclatement de la vérité. J’ai apprécié le fait que l’auteur ne parte pas dans tous les sens et qu’i se concentrent bien sur l’histoire des bombardements Alliés sur Belgrade (et sur d’autres villes serbes). Tout en apportant un contexte indispensable en parlant de la Croatie, Miloslav Samardjic ne se disperse pas. C’est important à souligner car le thème abordé n’est pas simple, la politique est tellement perfide qu’il est parfois difficile de la suivre donc si l’auteur avait parlé de tout et n’importe quoi, le livre aurait été incompréhensible. J’ai également apprécié sa détermination. Il veut absolument découvrir la vérité sur ces bombardements : qui est responsable et pourquoi ?

Des explications détaillées

L’apport de connaissances dans ce livre est extraordinaire. Je ne m’attendais pas à apprendre autant de choses, mais je me suis en fait rendu compte que je ne savais absolument rien de la Yougoslavie dans la seconde guerre mondiale. J’ai été ravie de découvrir toutes ces nouvelles informations – et en même temps j’ai été triste de voir que ce conflit avait été encore plus horrible que je ne l’avais imaginé.

Pour évoquer de façon claire le bombardement Alliés des villes serbes, l’auteur doit parler de la Croatie, de l’Allemagne, de l’URSS, des États-Unis, du Royaume-Uni, de Tito, de Staline, de Roosevelt, de Churchill… bref, d’un nombre incalculable de personnes. Mais il le fait brillamment. Ses explications sont bien détaillées et bien claires. Ses notes en fin de livre permettent également de s’y retrouver. J’avais peut-être un peu peur au début de me perdre dans toutes ces informations, mais grâce à la plume agréable de l’auteur, j’ai réussi à suivre de la première à la dernière page l’explication de cette tragédie qui m’était encore inconnue.

Les illustrations

L’auteur a ajouté dans ce livre tout un tas d’illustrations. Il y a des cartes de la Yougoslavie afin de mieux comprendre où sont placées les villes touchées par les bombardements. Il y a des photographies des principaux concernés, que ce soit du côté Yougoslave comme du côté des Alliés américains et britanniques. Il y a également des photographies de Belgrade, le jour de la Pâque orthodoxe, qui nous montrent l’étendue des dégâts et qui prouvent surtout à quel point l’attaque était violente. Ces images ne sont peut-être pas appropriées pour tous les lecteurs. On y voit, malheureusement, des cadavres d’adultes comme d’enfants donc ce livre ne s’adresse pas à tout le monde. Il y a également des affiches de propagande sur lesquelles on voit chaque parti défendre son point de vue.

Si on prend en compte le texte, les cartes, les photographies et les affiches, on a un livre bien complet qui détaille parfaitement la situation en Serbie pendant la seconde guerre mondiale. Chapeau à l’auteur qui a réussi à rassembler autant d’informations dans 150 pages.

Un petit bémol

Si je devais absolument relever un point négatif dans ce livre, je dirais qu’il s’agit des petites fautes de grammaire et d’orthographe. Il n’y en a pas non plus à chaque phrase, c’est vraiment rare. Le principal problème est la coupure des mots en fin de ligne, il ne respecte pas les syllabes. Cela ne dérange en rien la lecture, c’est juste le petit point qui m’empêche de mettre la note maximale. Le traducteur n’est clairement pas à blâmer, je sais par expérience qu’on peut écrire des aberrations lorsqu’on tape à l’ordinateur et on ne s’en rend même pas compte ! Donc ce petit bémol n’est franchement pas un frein à la lecture, d’autant plus que le style de l’auteur est agréable à lire. Il est un peu compliqué par moment quand on rentre dans les détails complexes de la politique, mais en général je n’ai pas eu de problèmes et je n’ai pas eu besoin de relire de phrases pour les comprendre.

Citations

Hormis les villes slovènes, les villes croates ont aussi été préservées du système de bombardement de saturation. À la demande de Tito et de son commandement suprême, et en accord avec les Britanniques, les bombes étaient larguées « d’une manière particulière » uniquement sur les villes serbes.

Le hurlement des femmes, des hommes et des enfants fendait le ciel, les parents cherchaient leurs enfants, partout des ruines et du bétail mort, la puanteur des corps calcinés, l’air chargé d’odeurs toxiques et de poussières, des morceaux de corps jetés même sur les câbles électriques ou sur les toits des environs, et dans les jardins, les cheveux, les jambes, les bras et les cerveaux éparpillés des victimes mortes.

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