La partition de Flintham

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique “LA PARTITION DE FLINTHAM”

Scénario & dessin de BARBARA BALDI

Genre : Conte, tragédie romantique

Public : Adultes
Paru le 25 mai 2018 aux éditions Ici même
120 pages couleur, 25 euros

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Ça commence comme ça…

Décembre 1850, dans le comté de Nottingham. Triste jour au Manoir de Flintham Hall, Lady Sutherland vient de décéder. Lady Clara et sa sœur Lady Olivia sont atterrées par la nouvelle. Toutes les deux vivaient auprès de leur grand-mère tant aimée. Pragmatique, Olivia prépare les invitations pour la veillée funéraire, tandis que Clara sombre dans la mélancolie.
Le jour de la lecture du testament, Lady Olivia n’apprécie guère le partage que leur grand-mère a décrété. Comme Clara aimait les jardins, elle lui lègue “Flintham Hall”, sûre qu’elle en prendra soin. Pour Olivia qui a toujours préféré une vie mondaine, sa grand-mère lègue l’équivalent de la propriété en argent… Celle-ci quitte alors le manoir pour Londres.
A la tête de cette grande demeure, Clara va vite se trouver face à l’ampleur des travaux qu’exige une telle propriété. Si elle a reçu ce qu’elle a toujours aimé, désargentée, tout cela va très vite partir en ruine. Elle aura beau économiser sur le personnel, se mettre elle-même à travailler, à vendre meubles et bijoux, rien n’y fera…

Ce que j’en pense

Pour sa première bande dessinée, Barbara Baldi m’a stupéfié par la beauté de son ouvrage. Un dessin digne des grands peintres du mouvement “Romantique”, tel que Jean-Baptiste Corot, John Constable, mais surtout Caspar David Friedrich. A sa lecture je me suis retrouvée comme dans les plus sombres contes d’Andersen. Un imaginaire pesant, à la limite de la suffocation, tant l’ambiance par moment est lourde et oppressante… La bande dessinée aurait pu être sans texte tellement son dessin est parlant !

Même si l’histoire n’est pas comparable, l’atmosphère est proche de celle que j’ai ressenti lors de ma première lecture de “La petite fille aux allumettes”. J’avais éprouvé une telle tristesse, un tel désespoir à l’encontre de la petite fille du contes d’Andersen. Clara m’a ramenée à tout cela.

Le destin de ces deux sœurs est bouleversant. Clara si douce, Olivia si forte, deux sœurs si proches qui finissent par se déchirer… Clara se bat de tout son cœur et toute son âme pour cette propriété qu’elle aime tant. Malgré son lignage, elle n’hésitera pas à travailler aux champs, puis à devenir servante pour gagner le plus petits sous qui peut lui permettre de garder son domaine intact.
Lorsqu’elle croise sa sœur venue en visite chez les Darlington qui l’emploie, celle-ci n’a aucune compassion pour elle, bien au contraire…

Bon, je suis sûre que vous vous demandez pourquoi cette bande dessinée s’appelle “La partition de Flintham”. Allez, je vais vous en parler un petit peu. Dans le Manoir, il y a un piano. Clara en joue merveilleusement bien. Lord Somerset, ami de Lady Sutherland, avait envisagé à la mort de celle-ci que Clara étudie le piano. Elle a refusé pour s’occuper du domaine. Ce piano est la seule chose de valeur qu’elle a toujours refusé de vendre. Son don musical lui sauvera la vie…