Midi-Minuit

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « MIDI-MINUIT »

Scénario de DOUG HEADLINE
dessin de MASSIMO SEMERANO

Genre : Docu-Polar

Public : Ado / Adultes
Paru le 22 juin 2018 aux éditions DUPUIS
176 pages couleur, 22 euros

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Ça commence comme ça…

Paris, Hiver 1998. François Renard et Christophe Lemaire sont critiques de cinéma et cinéphiles avant tout. Passionnés de “cinéma-bis”, ils enchaînent les séances dans des cinémas d’art et d’essais. un soir, ils apprennent à leurs amis qu’ils vont rencontrer Marco Corvo, un réalisateur italien aussi secret qu’important pour ces “films en marge”…
Après un peu d’organisation, les voici qui débarquent à l’aéroport de Bologne, où ils sont pris en charge par Dino, leur correspondant local.. Les chroniqueurs imagine cette interview comme une croisade morale pour venger la mémoire de ce réalisateur lynché par la critique.
Le lendemain, Lemaire et Renard prennent un taxi limousine qui les amènent à la villa de Corvo. Sur place, ils sont accueillis par Allessandra la gouvernante, qui impose des règles très strictes. Ils doivent s’arrêter immédiatement s’ils perçoivent chez Corvo un signe de fatigue. Ils ne jamais parler de Luisa Diamanti, l’amour perdu du “maître”. Enfin, Si Corvo décide que l’interview est fini, il n’y a aucune négociation possible !

Ce que j’en pense

Doug Headline (scénario ) et Massimo Semerano (dessin) nous embarquent dans une aventure de cinéphiles. Nous suivons François Renard et Christophe Lemaire, deux critiques de cinéma alternatif, en italie réaliser l’interview de leur vie. Ces deux là ont l’immense honneur de rencontrer Marco Corvo, un réalisateur italien des années 80, aussi novateur et expérimental que ses illustres collègues (Bava, Leone), mais relégué dans l’oublis après un dernier film avorté (“Lumière noire”).

Pour les deux critiques, cette mission devient un sacerdoce, car ils considèrent Corvo comme un maître injustement oublié. De jour en jour, l’interview se prolonge et ils ont l’occasion (enfin !) de comprendre l’homme, et ces choix professionnels et artistiques.
Parallèlement, un meurtrier s’attaque aux critiques qui ont dégommé le travail de Corvo. Heureusement, un policier italien tenace est sur la piste, certain de profiter de ces entrevues pour boucler l’affaire… Enfin, il reste une autre zone d’ombre dans le petit monde de Corvo. Son amour de toujours a disparue, sans laisser de trace lors du tournage de son dernier film inachevé…

Visiblement, les auteurs sont des fous furieux des films de genre. Via cette interview imaginaire, ils les évoquent avec beaucoup de passion, sachant nous les faire comprendre et aimer. C’est une véritable plongée documenté dans les “Gallio”.
A côté de cette ligne rouge, le polar prend de plus en plus de place au fur et à mesure que l’histoire avance. Au point que, l’interview finie, nous nous retrouvons dans un pur polar. Le mélange est un peu surprenant (surtout au début), mais pas désagréable.

C’est plus l’aspect graphique qui m’a gêné. Le trait de Doug est assez simple, mais régulièrement changeant. Entre mes inserts photos et/ou dessinés des films, les affiches hyper-réalistes et un niveau de caricature plus ou moins fort, j’ai eu un peu de mal à suivre…
Enfin, il reste un travail de passionnés, qui vous assure une immersion totale dans le cinéma-bis italien des années 80.