Ces rêves qu’on piétine

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Les soviétiques sont entrés dans Berlin. Le IIIème Reich vit ses derniers jours. Aimé, Judah, Ava et Fela se sont échappés d’un camp de concentration. Ils transportent, se transmettent, telle une flamme qui ne doit pas s’éteindre, les lettres qu’un certain Richard Friedländer, raflé, a écrites à sa fille. Celle-ci l’a ignoré, abandonné. Elle aurait peut-être pu le sauver. Elle s’appelle Magda Goebbels. De son côté, celle-ci vient d’arriver dans le Führerbunker avec ses 6 enfants. Elle sait qu’elle leur donnera la mort avant de se supprimer elle-même quand le moment sera venu. En attendant, elle se repasse le film de son existence : le pensionnat, sa mère et son mari qui considère Magda comme son sang, son premier mariage, son premier fils, ses ambitions et ses convictions qui ont atomisé tout ce qu’il y avait d’humain en elle.

Ces rêves qu’on piétine est le premier roman de Sébastien Spitzer. Plusieurs années de recherches et d’écriture ont été nécessaires pour lui donner naissance. Et quelle œuvre au final ! Quelle puissance émotionnelle et littéraire que peu de mots pourraient servir ! Entre fiction et réalité, les choix de l’auteur, les infiltrations ingénieuses de l’Histoire ou les moments qui tiennent plus de la reconstitution rendent chaque page plus captivante, plus belle, plus grande que la précédente. La Seconde guerre mondiale a t-elle déjà été évoquée ainsi dans un livre ? Le doute qui s’installe chez le lecteur dès les premières pages suffit à vouloir affirmer que cet ouvrage doit absolument être lu. Pour tout ce qui le compose : le talent de l’auteur, l’horreur dont il faut se souvenir, l’espoir qu’il faut toujours garder. Dur et bouleversant, mais lumineux et édifiant aussi. Magnifique !

Présentation de l’éditeur :
Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets. Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille. Elle aurait pu le sauver. Elle s’appelle Magda Goebbels.

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