Il faut Flinguer Ramirez – Acte 1

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Il faut Flinguer Ramirez – Acte 1 »

Scénario & dessin de NICOLAS PETRIMAUX

Genre : COMÉDIE POLICIÈRE

Public : Ado / Adultes
Paru le 30 mai 2018 aux éditions GLÉNAT
144 pages couleur, 19,95 euros

Share

Ça commence comme ça…

Falcon City, Arizona, octobre 87. Dans la salle d’interrogatoire, l’enquêteur Eddy Vox interroge Jackson, pour en savoir plus sur son collègue de travail Jacques Ramirez. Étonnamment, cet homme, qu’il pense impliqué dans un bordel gigantesque, passe pour l’employé modèle à la RobotTop. Dans le service après vente de cette société d’aspirateurs, il est considéré par ses collègues comme un vrai magicien. Seul, son chef ne l’aime pas. Pour lui pourrir son week-end (Ramirez a pris son vendredi), ce dernier lui a demandé de s’occuper du futur prototype d’aspirateur, de préparer la salle pour la conférence de presse, tout en réceptionnant une livraison… Jacques ne dit rien (évidemment, il est muet) et s’exécute…
Quand il va récupérer le colis, deux tueurs de passage venus poser une réclamation pour un aspirateur le croisent… Incroyable, ils reconnaissent dans ce paisible employé de bureau, un “ex-collègue” qui avait disparu…

Ce que j’en pense

Pour sa première BD-à-lui-tout-seul, Nicolas Petrimaux fait fort. Le gars nous offre un polar survitaminé, bourré d’actions et de références des années 80. Nourris (gavé, devrais-je dire) aux films américains et aux jeux vidéos (normal, il est storyboarder et designer de jeux), Nicolas s’est mis en mode “Smart photocopieuse” (copyright pas déposé).
Jouant avec les codes et les genres de la culture populaire américaine, son premier album est un condensé de tout ce qu’on a aimé dans ces films là. Des poursuites défrisantes en bagnoles, genre “Police Fédérale, Los Angeles (To Live and Die in L.A.) 1985”, des filles belles et dangereuses, genre “Thelma et Louise”, des tueurs abrutis, un mec qui a de gros ennuis qui lui collent aux basques (genre “Piège de Cristal”), voilà pour le décorum !

Mais Nicolas ne fait pas que picorer les bonnes idées. Un peu à la façon de Tarantino (pas trop mal, comme référence !), il place son héros (un anti héros en fait) dans un univers très décalé. Le petit monde des employés modèle des aspirateurs (l’annonce du nouvel aspi’ va révolutionner l’industrie !), le fait qu’il soit muet, donc ne parle pas, et n’agit pas plus, tout concours à décaler terriblement l’action débridée qui se déchaîne autour de lui…
Dans ce petit monde de mickeys-en-cravate, deux méchants reconnaissent en notre homme un ex-tueur retiré des affaires. Facile, puisque l’homme est reconnaissable entre mille. Grosse moustache, nez proéminent et une tache de vin en travers de la figure, difficile de le rater !
Malheureusement pour lui, dans le milieu des mafieux mexicains, la revanche est un plat qui se mange glacé et un parrain local décide de mettre la main sur Jacques.

S’ensuit alors une série de course-poursuites agrémentées d’attentats, de coups de pétoires et d’explosions en tout genre. C’est un festival décalé et boosté aux amphétamines, totalement jouissif ! Moi, j’y ai plongé tête la première, avec un relent de plaisir régressif et assumé.

Il faut dire qu’au dessin, le monsieur assure grave ! Que ce soit dans le découpage des scènes (très cinématographiques, forcément), dans le trait (pointu, net, nerveux) ou dans la mise-en-couleurs (saturée et punchy comme il se doit), tout est nickel chrome !
Pour le fun et l’immersion, Nicolas insère çà et là des fausses pubs (pour le Vacuumizer 2000, le méga-super-machin-truc qui coute une blinde, les bagnoles des poursuites…), des délires visuels et rédactionnels (les textes d’accompagnement sont des petits bijoux de foutage de gueule).

Alors, vous avez envie d’un moment de fun débridé, de revivre le plaisir des films américains des années 80 (et d’en rire au second degré) ? qu’attendez vous pour suivre Jacques Ramirez dans sa cavale ?