Lire en VO

Par Loulou Coco

Lire en VO

Hello les cocos ! 

Si vous suivez un tant soit peu mes chroniques, vous avez déjà dû remarquer que je voue un amour sans faille aux couvertures et éditions anglo-saxonnes. Avec leurs mises en page soignées et travaillées ainsi que leurs formats cartonnés, qui font de votre bibliothèque une bibliothèque de compet’, ces éditions ont tout pour faire basculer n’importe quel amateur de beaux livres au paradis ! 

Oui mais voilà, il y a quand même un petit hic pour en profiter pleinement : il faut savoir lire anglais ! Quel sens de déduction n’est ce pas ?

Cela ne vous empêche pas le moins du monde de posséder un livre juste pour sa beauté, on est bien d’accord. J’ai moi-même plusieurs versions d’un même livre, achetées juste pour le plaisir des yeux, mais on s’accordera aussi pour dire que pouvoir profiter également du contenu, c’est quand même fabuleux. 

J’entends d’ici (j’ai l’ouïe fine) certains de vos soupirs : « facile à dire quand on est doué en langue », « pff, c’est bon pour les intellos », « je suis nul en langue », etc, etc. Et je vais franchement vous dire : vous ne pourriez pas avoir plus tort ! 
Lire en VO est à la portée de tous, il suffit juste de donner les bonnes armes à votre ambition.

Aujourd’hui donc, je vais essayer de vous donner ces armes. Attention, il ne s’agit pas d’une méthode révolutionnaire à suivre pas à pas pour devenir bilingue. Il s’agit plutôt de vous faire partager mon expérience personnelle pour qu’enfin vous vous sentiez confiant dans votre lecture en VO. Bien sûr, ces conseils valent pour toutes les langues, ce n’est pas parce que je suis fan incontestée des livres anglo-saxons que vous ne pouvez pas, vous, tenter de lire du russe ou de l’espagnol. Prêts ? On y va !

Pourquoi lire en VO ? 

On a tous des raisons personnelles de vouloir lire en VO, que ce soit pour se prouver qu’on en est capable, parce qu’on ne peut pas attendre la parution d’un livre, ou parce qu’on aime la langue en général. De toute façon, toutes les raisons sont bonnes de se mettre à la lecture en VO.
Pour ma part, le déclic fut la beauté des éditions anglaises. Puis j’ai cumulé une à une des raisons supplémentaires de lire en VO. A ce jour, voilà ma liste de bonnes raisons de lire en anglais :

  • pour le design des livres
  • pour ne pas perdre le sens du livre à travers les traductions
  • pour ne pas avoir à attendre la traduction des livres (surtout dans le cas des sagas déjà parues outre-manche)
  • pour pouvoir continuer de lire une saga annulée en France
  • pour réviser mon anglais.

Mais libre à vous d’ajouter votre propre raison à cette liste, comme « impressionner mon voisin espagnol » ou encore « avoir un sujet de conversation avec ma grand-mère polonaise ». Comme je vous le dis, mille et une raisons peuvent vous pousser dans les bras de l’aventure de la lecture en VO, mais toutes  doivent avoir en commun un intérêt pour la langue. Parce que si de base vous n’avez aucune affinité (comprenez amour) avec une langue, vous allez ramer comme les esclaves sur les galères d’antan.

Par où commencer ?

Je ne suis pas née bilingue, il ne faut pas croire. Cela aurait été hautement pratique, mais non. Je n’étais même pas douée en anglais pour tout vous dire. Au début de mon apprentissage scolaire, j’étais complètement larguée. Il faut dire que faire apprendre par cœur une pièce de théâtre à des enfants de 8 ans n’est pas forcément la meilleure manière de leur apprendre à parler anglais. Mais bref, sautons quelques années. Au collège, j’ai quand même réussi à intégrer une classe européenne. C’était chouette, on allait enfin pouvoir se confronter au terrain, aller à Londres pendant une semaine, c’était à l’époque, le bonheur absolu. Jusqu’à ce que je m’aperçoive, que je ne comprenais rien. Face à la famille anglaise, les verbes irréguliers et autres joyeusetés des cours ne nous étaient d’aucun secours.
Tout ça pour vous dire, que je partais avec un bagage très léger dans ma quête de lecture anglaise. J’avais un bon niveau en grammaire certes, mais pour ce qui était de la prononciation ou du vocabulaire, nada. Et puis, à la fin du lycée, j’ai commencé à m’intéresser (d’un peu trop près) à tout un tas de séries américaines. Comme la télé était à la traîne, et que Netflix n’existait pas encore, il fallait déambuler dans les méandres d’internet pour trouver des épisodes en streaming, pour la plupart en VO.  Entrait alors en jeu une équipe de traducteurs bénévoles qui proposaient dès le lendemain de la diffusion US des épisodes sous-titrés français. C’était beau la technologie

Ahhh les bonnes vielles traductions … que du bonheur

Toujours est-il que je me suis rendue compte que ce visionnage (excessif) de séries et de films VO m’ont permis d’acquérir du vocabulaire et une prononciation qui ne m’ont jamais été enseignés à l’école. Petit à petit, j’ai même pu commencer par décrocher les yeux des sous-titres pour juste écouter ce qui se passait à l’écran. Alors, je ne vous conseille pas non plus de passer votre journée sur le canapé à regarder la télé pour devenir bilingue, mais je trouve que c’est une manière ludique et sympathique d’appréhender une langue étrangère.

Deuxième conseil qui va réveiller encore le Sherlock Holmes qui est en vous : commencer par du facile ! C’est peut-être bête de rappeler cela, mais, en librairie, on voit passer encore pas mal de gens qui veulent à tout prix commencer par des livres best-sellers (qui sont généralement de bons pavés). A moins d’un miracle, si vous n’avez pas de bonnes bases, vous risquez fortement de remiser le livre dans un coin de votre bibliothèque pour ne jamais y toucher.
Alors, commencez petit. Ou encore mieux, commencez par un livre de littérature jeunesse. Les albums contiennent généralement peu de textes et/ou un vocabulaire de base assez éducatif. On ne peut pas faire plus simple !
Vous pouvez également vous intéresser à des livres que vous avez déjà lu. Votre mémoire pourra alors faire plus facilement la traduction. Mais attention, il faut quand même que vous vous rappeliez un minimum du livre lu en français, sinon ça risque également de finir en eau de boudin.

Pour progresser :

Il y a plusieurs manières de progresser dans une langue étrangère, certaines sont juste moins amusantes que d’autres. Pour ma part, je ne vais vous parler que des méthodes « amusantes » (après tout, on est aussi sur Terre pour s’amuser !).

  • Les cours de langue : que ce soit par internet ou en ligne, de nombreuses institutions proposent des cours de langue pour tous les niveaux et toutes les envies. Le plus ce sont les voyages linguistiques, puisqu’ils allient pays étrangers et cours. Le seul hic, c’est le prix, parfois élevé.
  • Les livres bilingues : il fallait y penser ! Deux pages, l’une en face de l’autre, en VO et en VF. Quelques éditeurs se sont faits spécialistes de ce genre d’éditions. Malheureusement, à mon goût, il n’y a pas encore assez de choix (juste des polars ou des classiques adaptés pour une lecture bilingue).
  • Les applications : Duolinguo, Babbel, Semper, etc. Faites votre choix d’un simple bout de doigt. Il existe une multitude d’applications pour apprendre la langue, disponible via l’apple play ou le google play de votre téléphone. Le must est de choisir une application ludique pour ne pas voir votre apprentissage comme un enchaînement de cours théoriques.
  • Les sites d’informations en anglais : je ne vous conseille pas forcément de viser CNN ou Al Jazeera, parce que le contenu sera toujours pointu. Mais des sites d’informations plus léger peuvent être un vrai tremplin vers la lecture de livres en VO. Mon site préféré est celui de Buzzfeed, en cela qu’il mêle articles sérieux et quiz beaucoup moins sérieux (au cas où vous rêveriez de savoir quel animal étiez-vous dans une vie antérieure). A vous de choisir votre article selon votre envie ou votre niveau. Et bonus : Buzzfeed possède des sites dans plein de langues différentes !

Sans oublier d’autres solutions tout aussi funs, mais peut-être un peu coûteuse, comme partir s’exiler en terre étrangère ou se marier avec un.e autochtone.C’est radical certes, mais je vous garantis des résultats fulgurants !

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Voilà, c’était la fin des conseils de mémé Coco. J’espère par cet article avoir réussi à vous donner envie de lire en VO. En tout cas, n’oubliez jamais : l’échec n’est qu’une crevaison sur la route du succès. Alors même si vous avez l’impression d’échouer, ne baissez pas les bras, cela vaut largement la peine de se surpasser !

Bonne lecture les cocos !