Chronique « ALIX SENATOR Tome 7 – Le Pouvoir et l’éternité »
Scénario de VALÉRIE MANGIN
Dessin de THIERRY DÉMAREZ
Genre : AVENTURE HISTORIQUE
Public : Adultes / Adolescents
Paru le 16 mai 2018 aux éditions Casterman
Share
Ça commence comme ça…
Rome, an 11 avant J.C. Les funérailles officielles d’Alix viennent d’avoir lieu. Sur son urne funéraire vide, son fils Titus promet qu’il ira chercher son cadavre en Egypte…
Pas très loin de là, Barbarus, le vieil ennemis d’Alix, s’occupe de ce dernier, qui semble vivant mais diminué. Après de longues séances de torture, il l’emmure avec Khephren dans un tombeau. Il agit sous les ordres de Livie qui complote pour retrouver la Cybèle d’Orichalque, dont la possession est synonyme de puissance et d’éternité.
Livie, justement, rend visite au temple de Cybèle. Elle propose une alliance. En contrepartie du sacrifice des novices, elle promet de rétablir le culte de la Grande Mère et d’effacer celui d’Osiris, qui a prit sa place…
Ce que j’en pense
Cela fait déjà 7 beaux albums que Valérie Mangin (scénario) et Thierry Démarez (dessin) se sont lancés dans “Alix Senator”, la série inspiré de l’univers de Jacques Martin. Ils n’ont pas choisi de faire une suite à proprement parlé, mais plutôt une reprise des personnages et du contexte historique (aussi cher à l’auteur de la série originelle qu’à Valérie Mangin), dans des intrigues qui se passent 35 ans plus tard. Alix le gaulois, adopté par un haut dignitaire romain, a mainte fois prouvé sa valeur et est donc devenu “Senator”. Même avec les cheveux gris et des rides, c’est bien le même personnage (vieilli) à l’acuité intellectuelle hors du commun, que nous retrouvons. Les personnages récurrents de la série initiale sont toujours là (Enach, son ami de toujours par exemple), mais aussi, sa descendance (Titus), qui ajoutent un peu de piment dans une vie qu’on peut imaginer plus rangée…
Dans le second cycle, certain d’être l’Élu, Khephren s’est lancé dans une aventure pour trouver une statue de Cybèle faite d’Orichalque, le métal jaune des Atalantes. Mais cette quête l’a jeté dans les griffes d’un vieil ennemis. À la fin du tome précédent, Alix et Khephren étaient torturés et donnés pour mort à leur proches. C‘est donc par l’enterrement officiel d’Alix (même s’il n’y a aucun corps) que s’ouvre ce nouvel épisode.
Rassurez-vous, très vite, Valérie Mangin nous montre qu’Alix n’est pas mort, mais dans une situation presque aussi périlleuse. Seules, les actions combinées de ses amis (et involontairement de ses ennemis) peuvent lui donner une chance d’échapper à son sort…
Une fois de plus, la science narrative de Valérie fait merveille. Sa connaissance historique pointue nourrit le scénario de détails précis. Vie quotidienne, hiérarchie dans la cité, religions, pouvoirs qui peuvent s’affrontent, elle utilise sa belle maîtrise de l’histoire romaine pour composer une fiction très documentée. D’ailleurs, si vous voulez vérifier, le site officiel http://www.alixsenator.com) est là pour vous en convaincre.
Mais le plaisir de la série ne s’arrête pas au traitement réaliste. Dans le récit, Valérie entremêle différents conflits. Tandis qu’Alix doit trouver une solution pour sortir vivant de son emmurement, Livie continue ses manigances pour mettre la main sur la statue “magique” de Cybèle. Peut-être que tout s’enchaîne dans un final de cycle plus dramatique que jamais.
Au dessin, Thierry Démarez est parfaitement à l’aise. Avec ce septième album, il confirme sa parfaite connaissance de la Rome et de l’Egypte antiques. Les scènes domestiques comme les éléments de décors ou vestimentaires sont dessinés avec soin. Certes, son trait n’est pas lisse et parfait comme dans d’autres BDs historiques, mais cette “nervosité” assumée donne de l’énergie à un ensemble qui aurait pu être très statique.
Alors, ne boudez pas votre plaisir, et accompagnez donc Alix dans sa descente aux enfers. Dramaturgie exacerbée, lutte de pouvoirs, aventure, révélations et même fantastique sont au rendez-vous.
chez Steph, cette semaine.