Nœuds d’acier – Sandrine Colette

Par Museaurania @MuseaUrania

Des noeuds d’acier, Sandrine Collette

Le polar et moi, il faut le dire, ça fait deux. J’ai beaucoup de mal avec ce type de littérature et les différents essais n’ont jamais été de grandes réussites. Mais il y a une chose que j’apprécie beaucoup dans cette catégorie, ce sont les thrillers psychologiques. Après avoir vu l’auteure un peu partout, j’ai enfin sauté le pas. Et quel pas !

Théo est ce qu’on pourrait appeler un antihéros. Ex-prisonnier, ses manières douteuses, sa vision de la vie et sa façon de penser le rend très peu sympathique dès les premières lignes. Soyons franc, car il faut le dire, c’est un connard. Un vrai. Après être sorti de prison et griller la première interdiction judiciaire – celle de voir son frère -, le voici déjà en cavale. Cette fuite, sans un regard en arrière et avec presque rien, le fait atterrir chez une petite dame somme toute gentille, mais un peu étrange dans la campagne française. Une randonnée et une mauvaise rencontre plus tard, le cauchemar commence.

Je ne suis plus qu’un reste d’humanité. Une entité qui ne pense qu’à manger, boire et dormir, éviter les coups, et se relever le lendemain.

Huit-clos angoissant au possible, Sandrine Collette arrive à rendre ses personnages affreusement vrais et je me suis souvent demandé comment on pouvait réussir à écrire de telles choses. Il y a une sorte de sentiment très étrange avec ce type de livre. Une sorte de plaisir sanguinaire mélangée au voyeurisme qui nous happe autant qu’il nous révulse. On prend très vite pitié de Théo, car même s’il n’est pas blanc comme un linge, il n’en reste pas moins un homme qui possède une dignité. L’homme est écrasé pour ne plus devenir que l’ombre de lui-même complètement asservi par deux vieillards et même si certains passages restent prévisible, Des nœuds d’acier n’en reste pas moins un page-turner (très) efficace que j’ai dévoré.

C’est véritablement le type de thriller d’ordinaire américain qu’on ne s’attend pas à voir en France et que j’adore. La recette semble facile, mais on ne peut s’empêcher d’être attiré. Un livre court et efficace. Pour poursuivre ma découverte de l’auteure, on m’a également conseillé Six fourmis blanches, que j’espère très vite me procurer. 


Livre de poche

256 pages

Grand prix de la littérature policière 2013 

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