Peu de temps après la fin de la guerre de Sécession, le Gun Club de Baltimore (un club d'artilleurs), se désole de son manque d’activité. Pour y remédier, son président Impey Barbicane propose d’envoyer un boulet de canon sur la Lune. Un défi technologique et scientifique qui devrait remobiliser ses troupes. L’affaire fait grand bruit dans le monde entier et quand un Français, Michel Ardan, propose de fabriquer un boulet creux dans lequel il s’installerait pour aller sur la Lune, c’est la folie qui s’empare de tous…
Ce bouquin est tombé dans mes mains par hasard mais aussi fort opportunément car il allait m’aider à régler un problème définitivement : j’allais le relire cinquante ans après une première lecture (donc, une fois avant que l’homme ne marche réellement sur la Lune et une fois après) et avec cet œil autre, conforter ou non le souvenir que j’en gardais, à savoir un roman particulièrement ennuyeux ! Autant aller directement au but, si Jules Verne a écrit plusieurs romans magnifiques, il n’est pas interdit de dire qu’il en a pondu de moins bons, et celui-ci en fait partie.
Je concède qu’avoir eu cette idée de voyage dans l’espace était révolutionnaire et que lire ce roman à l’époque devait faire se lever au ciel les yeux des lecteurs ; j’ajouterai aussi que les talents de vulgarisateur de Verne pour les connaissances scientifiques de son public sont ici exploités à fond (pour ne pas dire lourdement). Ce n’est pas rien, mais c’est aussi hélas tout.
La première moitié du bouquin se résume à de longues explications scientifiques sur la faisabilité du projet et c’est d’un ennui mortel. De plus, le roman se déroulant aux Etats-Unis, Verne colle à son sujet en utilisant de nombreux anglicismes et surtout le système métrique local, ce qui nous vaut des distances en miles pas immédiatement évocatrices pour moi. L’âge n’aidant pas à conserver une fraicheur d’esprit, certains passages m’ont semblé grotesques, comme l’aménagement intérieur du boulet qui finalement accueillera trois hommes et deux chiens pour son voyage.