Baguettes chinoises – Xinran

Par Museaurania @MuseaUrania

Baguettes chinoises – Xinran (2008)

Écrit en 2008, j’en ai entendu parlé la première fois sur le blog de Libriosaure l’année dernière. Les livres traitant de la condition féminine sont de manière générale du pain béni, encore plus quand il est question d’une culture autre que la mienne.

C’est ce que nous propose Baguettes Chinoises avec trois jeunes femmes portant toutes un chiffre, trois, cinq et six. À elles trois, elles vont prouver qu’être une femme (de la campagne), en Chine n’est pas un malheur et qu’elles aussi peuvent être des « poutres ». Avec beaucoup de courage et parfois de naïveté, ces femmes dépeignent une Chine à deux vitesses. Celle de la modernité, avec un pays ouvert sur un monde qui va toujours plus vite et celle de l’ancien monde. La ruralité (et le passé) rencontre l’urbain et c’est presque un choc « culturel » auquel assistent Trois, Cinq et Six. On découvre ainsi des moeurs et une vision de la femme parfois surprenante pour l’œil étranger. De plus, Xinran raconte son pays avec beaucoup de recul et explique avec patience certains codes qu’on ne posséderait pas forcément. Je me suis ainsi beaucoup attachés à ces trois soeurs qui se soutiennent face à la difficulté et s’épaulent sans jamais oublier d’où elles viennent.

Aux yeux de Trois, sa maman était la plus capable du village et cela ne lui avait été d’aucun réconfort : faute d’avoir pu faire un fils, elle valait encore moins que du bétail. Heureusement que son mari, Li Zhongguo, était foncièrement bon. Contrairement aux autres, il ne l’avait ni battue ni injuriée de n’avoir pu enfanter une « poutre » pour le foyer. Il n’avait étouffé ou noyé aucune de ses filles, son cœur de mère en aurait été brisé. Au fil des années, Trois avait grandi la peur au ventre, son cœur s’était endurci. L’homme était la source de tous les maux et de toutes les misères des femmes.

Une belle lecture qui m’aura ouvert les yeux sur une culture et une vision de la femme inconnu, avec une plume belle et très accessible. J’espère pouvoir lire d’autres de ces écrits.


Picquier édition

352 pages


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