Infinity war : avant le film, retour sur les comics

Par Universcomics @Josemaniette
Vous allez peut-être aller faire un tour au cinéma dans les prochains jours... C'est que Infinity War est sur le point d'arriver. En réalité, contrairement aux comics, il s'agit des grands débuts de Thanos et de la saga des gemmes de l'infini, qui sur le papier avaient le titre mythique de Infinity Gauntlet. La Guerre du Pouvoir (vieux titre Vf) en était la conséquence directe, et suivait de peu les épisodes inoubliables de Jim Starlin et George Perez (et Ron Lim). Petit rappel, car Panini a ressorti une nouvelle mouture de cette histoire (en Marvel Events).
Adam Warlock est certes parvenu à vaincre Thanos, à la fin de Infinity Gauntlet, mais cela n'a pas été sans difficultés. Il a du, par exemple, endosser brièvement le manteau de la toute puissance, et on ne sort pas indemne d'une telle expérience. Adam avait tenté d'expulser le bien et le mal de sa psyché, pour mener à terme sa mission, et ces deux conceptions vont lui causer du fil à retordre. A commencer par la partie mauvaise de son être, incarnée par le Mage, un des personnages légendaires qui ont émaillé les sagas cosmiques des seventies publiées sur des Masterworks encore en partie inédits en France, et chroniqués sur notre site. Le Mage est mégalo, sans pitié, arrogant et agressif. Lui aussi veut mettre la main sur la création, et pour ce faire, il ne peut compter sur les gemmes du pouvoir, dont l'harmonie a été rendue caduque par une décision du Tribunal Vivant, à la fin du Défi de Thanos (ah les vieux titres Vf...)
Sa force de frappe dérive donc d'une autre source, plusieurs cubes cosmiques retrouvés à travers l'univers et les dimensions, qui lui permettent notamment de lever toute une armée de doppelgangers, c'est à dire de doubles démoniaques des héros Marvel. Des versions monstrueuses et vouées au mal de Spidey, des X-Men, d'Iron Man, qui cherchent à se débarrasser des originaux, pour prendre leur place, et faciliter le masterplan du Mage. Mémorable la grande scène des retrouvailles entre superslips, au sommet du 4 Freedom Plaza, quand la vérité explose littéralement aux yeux de tous. Il va falloir que nos héros s'unissent pour contrer les machinations de leur nouveau grand ennemi, et parmi les forces du bien, pour une fois, il faudra compter avec Thanos, le grand repenti de la saga précédente de Starlin.

Thanos est une figure ambiguë, et Starlin avait à l'époque décidé que l'heure était venue d'en mettre à jour toutes les incohérences, les oppositions, les états d'âme. Personnage culte chez nombre de lecteurs, il assume ici un rôle inédit de leader, tout en conservant une part obscure suffisamment présente pour que personne ne puisse (à raison) lui faire confiance. Starlin s'amuse comme un fou à mettre en scène l'ensemble de l'univers Marvel, à présenter des combats homériques entre forces du bien, et du mal, et à retourner régulièrement le rapports des équilibres en présence. Jusqu'à bien entendu réactiver momentanément les pouvoirs des gemmes de l'infini, qui auront à l'époque été source de bien des ennuis, mais aussi de bien du plaisir pour le fan moyen de comic-books. 

Aux dessins, Ron Lim finit par contre par devenir lassant. Lui qui avait fourni de bien belles planches sur Silver Surfer, et en relevant Georges Perez sur le volet précédent, semble là moins concerné, et a tendance à bâcler son travail, en négligeant les fonds de case, et en esquissant à peine certains visages qui deviennent inexpressifs, lors des réunions de groupe. On lui a demandé de travailler vite et bien pour fournir à temps six parties de quarante pages chacune, et il fait ce qu'il peut, c'est à dire qu'il se débrouille dans l'a peu près, mal aidé par un encreur qui ne lui convient guère (Milgrom). Comparé à Infinity Gauntlet, Infinity War est moins épique, moins dramatique, mais garde cette saveur des souvenirs propres au début des nineties, et met en scène une incroyable variété de personnages, en proie à une situation dramatique, avec une touche so cosmic que nous assure le maître Jim. Si vous ne souhaitez pas miser sur cette nouvelle version librairie chez Panini, vous pouvez toujours récupérer les trois fascicules proposés à l'époque par Semic, qui existent également sous la forme d'un de ces "albums reliés" qui ont marqué notre adolescence. Sur les sites aux enchères, ou les forums spécialisés, vous devriez vous les procurer pour une grosse dizaine d'euros, au maximum. Mais la version moderne, toute prête pour votre bibliothèque, admettez que c'est tentant, si vous ne l'avez pas encore!
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