Lucie Land – La débrouillardise ***

Par Laure F. @LFolavril

Éditeur : Grasset – Date de parution : février 2018 – 342 pages

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La voix qui s’élève de ces pages appartient à Katarina, une jeune Rom de dix-sept ans. Virée de son lycée, elle passe ses journées à errer dans Paris. Chaque nuit, elle retrouve son père et ses musiciens de frères qui vivent dans un campement.

Katarina est une adolescente au cœur vagabond, elle aime battre le pavé, faire de nouvelles rencontres et dévorer des romans – elle en a toujours un dans son sac. Sa voix est magnétique, incisive. Le texte est rythmé par des phrases courtes, il épouse la cadence des pas de Katarina qui battent le pavé. Une adolescente qui ne tient pas en place, toujours en mouvement« Le mouvement est ma maison. »

Une adolescente déterminée en quête de liberté, qui ne s’embarrasse de rien, vit comme elle l’entend. Et ce regard qu’elle porte sur le monde et sur sa condition, à la fois candide et désabusé, m’a beaucoup plu. Certaines phrases sont des morceaux de poésie – elles m’émeuvent. « Longtemps mon dernier sursaut avant le sommeil était de donner une couleur à ma journée. »

La débrouillardise est un roman lumineux, qui nous fait voyager dans les rues de Paris, mais aussi celles de Marseille, où Katarina fera une rencontre décisive… C’est une voix qui résonnera longtemps en moi, une fois la dernière page tournée, et qui va me manquer.