Des bleus au cœur – Louisa Reid

Par Aethel



Des bleus au cœur
Louisa Reid
Édition Plon,
2012
Traduit par Amélie de Maupéou
316 pages

Genre : Drame


Résumé :

À l’enterrement de sa sœur jumelle Hephzibah, Rebecca est seule face à tous ces yeux braqués sur elle. Les filles du lycée, le petit ami d’Hephzi, les profs, les voisins et ses parents. Que s’est-il passé ? Pourquoi est-elle morte si brutalement ? De quoi ? Rebecca est la seule à savoir. À savoir qu’Hephzibah avait un petit ami, à savoir qu’elle faisait le mur pour le voir, à savoir surtout ce qu’il se passait quand elle rentrait de ses escapades. Car le terrible secret que Rebecca est seule à porter désormais n’est pas à l’extérieur mais à l’intérieur de la maison. Ce qui lui fait si peur, si honte et si mal, c’est ce qui se passait une fois la porte fermée, ce qui a tué sa sœur jumelle : les parents.

Mon avis :

Commencé juste avant de me coucher, j’ai finalement dû sacrifier quelques heures de sommeil pour aller jusqu’à la dernière page de ce livre mais ça valait la peine, cette lecture retourne l’estomac et je n’ai pas été aussi émue par une histoire depuis très longtemps, même si elle n’est pas à mettre entre toutes les mains car certaines scènes sont très dures…

Le récit suit les points de vue de deux sœurs, celui de Hephzibah et celui de Rebecca après la mort de sa sœur, car dès le début nous apprenons qu’Hephzi est morte, on ne sait ni pourquoi ni comment mais plus les pages défilent, plus les zones d’ombres s’éclaircissent et plus l’histoire se révèle glauque.
Si les deux jeunes filles semblent mener une adolescence banale, une fois de retour chez leurs parents, à l’abri des regards, on se rend compte que leur vie est en réalité un enfer…

Je le redis mais c’est un livre très dur à lire, le sort des deux personnages est déchirant et j’ai eu à plusieurs reprises envie de pleurer en voyant tout ce qu’elles peuvent endurer donc il vaut mieux ne pas se lancer dans cette lecture à la légère parce qu’on n’en sort pas indemne et que ce n’est pas simple de digérer une histoire aussi pénible.
Mais malgré cela je ne regrette absolument pas d’avoir lu ce livre, c’est une baffe mais c’est le genre de baffe qu’on est content de prendre !
Et d’ailleurs quand j’ai commencé ma lecture, arrivée environ à la moitié du livre j’ai voulu le fermer et dormir mais je n’ai pas réussi parce que j’avais l’impression d’abandonner les deux jeunes filles, c’est surement idiot parce qu’elles ne sont pas réelles mais cela donne une petite idée de mon niveau d’implication dans l’histoire !

Bref, vu la façon dont j’ai commencé cette chronique, on pourrait penser que ce livre est affreux à lire et qu’on a besoin d’une thérapie pour s’en remettre mais même si « Des bleus au cœur » raconte une histoire difficile ce n’est pas que cela et surtout ce n’est pas fait d’une manière bourrine, j’ai l’impression d’utiliser beaucoup trop ce mot dans mes chroniques dernièrement mais tant pis je vais le dire pour cette lecture aussi, c’est « juste » tant au niveau du récit que du traitement des personnages, tout n’est pas qu’horreur il y a aussi énormément d’émotion, d’espoir et de force qui se dégage de cette histoire parce que malgré toutes les épreuves Hephzi et Rebecca ne baissent jamais les bras, encaissent, mais cherchent toujours comment se libérer de l’emprise de leurs parents et en attendant elles vivent en secret ce que des adolescentes de leur âge sont censées vivre.

Forcément nous savons qu’Hephzibah n’a pas réussi à échapper aux bourreaux qui lui servaient de parents et y a laissé sa vie donc il n’y aucun suspense de ce côté mais il y en a en ce qui concerne les circonstances de sa mort et surtout si Rebecca va connaître le même sort, et quand on voit tout ce qu’elle peut traverser il a de quoi s’inquiéter pour elle, plus on s’attache à elle plus l’étau se resserre et j’avais peur de la façon dont allait se finir le récit pour elle…
Il y aussi pas mal de mystère sur ce qui est à l’origine du comportement des parents, et pourquoi ils sont tombés dans cet extrémisme et dans une violence pareille, sans chercher à les excuser l’auteure trouve une justification assez crédible et apporte un poil de nuance à leurs personnages, cela ne les rend pas sympathiques et cela ne minimise pas non plus leurs actes mais au moins on « comprend » pourquoi ils ont tourné de cette façon et je trouve cela plus percutant (et plus intelligent) que de juste les présenter comme deux sadiques bêtes et méchants sans raison.

Que ce soit pour Rebecca ou pour tous les secrets que traine cette famille, l’histoire est vraiment prenante, et encore une fois chargée en émotions, en refermant le livre j’étais même épuisée et j’ai lâché quelques larmes parce qu’il n’y a pas un seul moment de répit, il y a toujours quelque chose à découvrir et quelque chose à ressentir et j’ai l’impression de n’avoir pas du tout rendu tout cela dans ma chronique, la lecture a été si intense que j’ai vraiment du mal à trouver les mots pour en parler, donc je pense qu’il vaut encore mieux s’en rendre compte par soi-même si on prêt à plonger là-dedans.
En tout cas moi je ne suis pas près d’oublier ce livre qui bien qu’il ait une histoire horrible est aussi magnifique et qui m’a bouleversée comme peu de titres l’ont fait.

Ma note :