Oblivion song tome 1 : nouveau titre de robert kirkman chez delcourt

Par Universcomics @Josemaniette
La nouvelle série de Robert Kirkman est arrivée. La nouvelle a de quoi intéresser beaucoup de monde, tant le scénariste a atteint une popularité incroyable depuis le phénomène planétaire de The Walking Dead. Et cette fois il revient avec dans ses valises une équipe artistique complètement italienne, et une manière originale de présenter son travail. En effet, Oblivion Song est présenté en simultané aux États-Unis et en Europe. Alors que les Américains doivent se contenter de lire le premier chapitre dans un fascicule de 20 pages, nous avons nous carrément un album avec un arc narratif complet chez Delcourt. En Italie également le phénomène est similaire, et c'est Saldapress qui régale les premiers épisodes de la série, bien avant les autres.  Mais de quoi s'agit-il donc? De la disparition de 300000 habitants de la ville de Philadelphie, qui ont été transportés dans une sorte d'autre dimension. Bien évidemment, le gouvernement américain a tenté de les récupérer; c'est un succès pour certains, un échec pour beaucoup d'autres. Au bout d'un moment les recherches sont abandonnées et Nathan Cole, qui apparaît être le héros de la série, celui qui était chargé de ces missions périlleuses, a du mal à accepter que son job touche à sa fin. Il faut dire qu'il a aussi des raisons personnelles de s'acharner : il doit composer avec un fort sentiment de culpabilité familiale, qui fait qu'il ne veut pas renoncer. Nathan est celui par qui la narration se déploie; il est habitué à l'univers d'Oblivion, pour autant il doit composer avec un équipement sommaire et peu de moyens. Kirkman prend son temps pour installer le décor. Après une ouverture dépourvue de dialogue, et centré sur les dangers de cette autre dimension, avec ces monstres horribles et fantasmagoriques, les enjeux sont tous explicités sans se précipiter, le temps de nous faire adhérer aux motivations et aux caractères des personnages.

Les critiques sont très élogieuses. Pour autant, tout en soulignant en effet qu'il s'agit d'un volume intéressant qui posent les jalons d'un succès prévisible, on se permettra de placer un bémol. L'histoire n'a finalement rien de très original. On notera une vraie attention dans la construction de l'univers d'Oblivion, avec une variété de créatures, et une attention psychologique envers ceux qui en sont "revenus" et gardent le souvenir de cette étrange mélodie, le bruit d'une dimension étrange, envoûtante, comme un chant mortifère qui laissent à jamais des traces. 
Les planches de Lorenzo De Delici sont denses en pathos, et en expressivité, et son style est volontairement plus caricatural dès lors que nous quittons la Philadelphie réelle, pour pénétrer en zone inconnue. Les créatures tentaculaires, toutes différentes, qui peuplent cette fiction, sont mises en valeur par la colorisation de Annalisa Leoni, qui n'hésitent pas à exagérer parfois en terme de contraste ou de saturation, pour produire de beaux effets visuels, d'ailleurs plus à rapprocher de la Bd européenne que des comics mainstream à proprement parler.
Vraiment, c'est assez chouette, on vous le répète. Mais le marché est saturé, ces temps derniers. Avez-vous compté le nombre de nouvelles séries qui débutent en Vf cette année? Avez-vous une idée de tous les titres plus ou moins indépendant, en dehors de l'habituel monopole Marvel-Dc, qui hante nos librairies? A moins d'avoir un budget extensible format xxl, il est logique que certaines finissent par avoir du mal à trouver leur public. Oblivion Song a un avantage énorme, celui d'être écrit par Kirkman, et donc de bénéficier d'une exposition médiatique dans tous les médias non spécialisés. Même Le Monde a parlé de Oblivion Song, à titre d'exemple. Pour autant, il me vient à l'esprit toute une ribambelle de séries plus pertinentes et passionnantes à conseiller, mais dont peu de critiques parlent, en dehors du microcosme comics. 
Mais bon, Oblivion Song fait le job, si vous investissez sur ces pages, on ne vous conseillera pas le contraire non plus, hein.  


Suivez-nous sur Facebook 7j/7, on y parle comics!
A lire aussi : 
The Walking Dead édition prestige 
&version;